Selfie par Peyo |
Une voix atypique, des mélodies très
entrainantes… Le groupe Peyo apporte une bouffée d’air frais à la chanson
française. A 31 ans, Pierre Dumont, chanteur et co-fondateur du groupe, a fait ses
débuts tardivement, persuadé de ne pas avoir une belle voix (sic). Et pourtant,
l’artiste pourrait se diriger vers le chemin du succès aux côtés des quatre
membres de son groupe avec qui il travaille ses compositions en plein cœur de
l’Auvergne, à Clermont-Ferrand.
Une enfance entre Jacques Brel et Elvis Presley
Son éduction musicale, Pierre
Dumont a commencé à la constuire avec ses parents : « Ils sont des
fans de musique, ils en écoutaient toujours à fond » souligne le chanteur.
Ses oreilles se familiarisent ainsi avec du côté paternel, un fan de
rock’n’roll, les chansons d’Elvis Presley, Chuck Berry, Eddie Cochran et du
côté maternel, la chanson française avec Georges Brassens, Jacques Brel.
« Je prenais des raquettes de tennis, en guise de guitare, pour imiter ces
artistes » se souvient le jeune chanteur.
A 16 ans, il fait ainsi ses
premières notes, lorsqu’un copain l’initie à la batterie. « Un an après
j’ai créé mon premier groupe ».
Il fonde alors, tour à tour, 9 groupes aux styles très différents :
néo métal, pop rock, punk hardcore. Et pendant 2 ans, il suit des cours à
l’AFMA (Association pour la Formation aux Musiques Actuelles) durant lesquels
le chanteur explique avoir appris à jouer en groupe. Jusque là batteur, le
jeune homme se met alors à emprunter la guitare de ses amis avant d’acheter sa
propre guitare folk et d’écrire ses premières chansons.
De Montpellier à la création de Peyo
De 2006 à 2012, Pierre vit à
Montpellier. « Dans cette ville, tu n’as pas d’autre choix que de baigner
dans le flamenco. Dans tous les bars où j’allais j’en entendais. Le flamenco
m’a d’ailleurs toujours impressionné ». Puis, il prend des cours de
guitare avec un Gitan. « C’est une musique instinctive qui ne s’écrit pas
et comme je ne sais pas lire la musique, ça me convient bien. Elle se transmet
à l’oreille. »
C’est en 2015 que naît le groupe
Peyo : « J’étais en vacances, dans ma famille à La Rochelle, j’avais
plein de compositions avec moi et Pierre-Jean, guitariste co-fondateur de Peyo, m'a
dit : tu chantes trop mal en anglais, espagnol, lance toi en français. Je
suis alors parti à Hossegor. Et là-bas mes copains basques et landais m’appellent
Peyo, tout comme mes petits cousins qui ne savent pas dirent Pierre. Ce surnom
est devenu le nom du groupe ! ».
Mais convaincu de ne pas avoir
une belle voix, Pierre ne jouait ses ballades qu’à lui-même. Heureusement, le
groupe fait ses débuts le 20 novembre 2015, à la Maison du peuple, à
Clermont-Ferrand. « Ce premier concert est une blague. On venait pour
animer un événement et on s’est retrouvé à jouer avec Ena Luis. C’est un gros
« hold-up » qui nous a permis de lancer Peyo. On n’avait jamais
répété un concert jusque-là ! Je crois désormais profondément en ce
groupe. Et dès 2017, on a envie de passer un cap » avoue le chanteur.
Sans doute de part sa formation à
l’AFMA, l’artiste ne conçoit pas de faire de la musique sans être membre d’un
groupe. C’est pourquoi, même si ses talents de chanteur et de guitariste
pourraient en faire un excellent artiste solo, au sein de Peyo il s’est entouré
de :
- Damien à la batterie, « ça
fait 10 ans qu’on joue ensemble. J’ai toujours été son batteur, pendant 7 ans
dans le groupe Xanthine ».
- Pierre-Jean à la guitare
électrique : « avec Damien, on a formé le groupe Glory Kings devenu, aujourd’hui Stinky Pants, aux
côtés de Pierre-Jean ».
- Kevin à la basse :
« c’est un pote du rugby ».
- Fabienne au violon, c’est une
ancienne chanteuse et guitariste du groupe Trio Implied. Je suis content
d’avoir réussi à la convaincre de faire partie du groupe. »
Même si le groupe ne fête que sa
première bougie, son chanteur semble déjà mener finement sa carrière de
part ses expériences passées : « Mon professeur de chant m’a dit si
tu veux percer :
- soit tu passes dans l’émission
« The Voice »,
- soit tu fais un buzz sur
YoutTube,
- soit tu as une chance pas
possible et un label te repère mais tu perds ta liberté.
Une chose est certaine, je ne
chercherai pas à passer dans « The Voice » car mon choix c’est de
rester avec mes potes ».
Certains copains de Pierre, eux,
ont fait le choix inverse, comme Thomas Kahn avec qui il a
collaboré dans un groupe. Thomas, lui, a choisi de tester son talent dans l’émission
phare de TF1, The Voice.
Un 1er EP
aux couleurs de Mano Solo
Ce 1er EP éponyme créé au mois de
juillet et sorti en septembre 2016 contient 5 chansons écrites et composées par
Pierre. Il ne faut pas s’y méprendre même les amoureux inconditionnels de
musique pop folk anglaise ne pourront que tendre l’oreille en écoutant ces
morceaux en français. On découvre alors la guitare flamenca qui se marie
parfaitement avec la basse, un clin d’œil aux années vécues à Montpellier.
« Toutes les semaines, lorsque que j’arrive en répétition, je fais
confiance aux musiciens pour sublimer mes morceaux » explique Pierre. Et
ces 5 chansons, pourraient très bien être signées de
grands noms de la chanson française. La relève se prépare !
« Cet EP raconte ma façon de
voir les choses. Je suis fan de Mano Solo, cet EP me fait penser à lui mais en
plus gai. J’ai envie de chanter des choses positives, qui rassemblent. Il y a
toujours un message d’espoir comme la chanson « Sous Nos Yeux »,
j’invite les gens à regarder tout ce qu’il y a de beau. On pointe toujours du
doigt des aspects très négatifs. C’est la pulsion de mort qui nous est proposée
partout, à la télévision notamment. Il y a toujours un petit bout de soleil. Je
suis psychologue et mon métier m’inspire forcément, je travaille en permanence
face à la souffrance. Mes textes en sont donc forcément inspirés. D’ailleurs,
les titres « Aimer », « Sous nos yeux » évoquent le
potentiel que chacun possède et ne voit pas forcément. Il faut communiquer plus
avec le cœur qu’avec le mental. Et il n’y a rien de moralisateur dans ces
chansons. Il n’y a que des messages auxquels je crois » explique le
chanteur.
Dans cet EP, le groupe fait aussi
un clin d’œil à la capitale dans une chanson intitulée « Paris ».
« Je me suis toujours dit que je vivrai un jour à Paris mais je n’y ai pas
trouvé de travail. Cela a été un échec pour moi. Cette chanson très érotique, est venue d’un trait ».
Concernant l’avenir, le groupe
est aussi très lucide sur la difficulté de vivre de sa passion. « C’est
très dur de gagner sa vie en tant qu’artiste. Etudiant, on avait beaucoup de
temps. Ainsi, avec le groupe Xanthine on a pu faire 45 concerts en 10 mois. On
a alors été approché par des petits labels, par la SACEM. Mais si on veut
devenir professionnel, lorsque l’on reçoit un cachet il faut en céder 50%.
C’est pourquoi avec Peyo on a décidé de ne pas prendre le statut d’intermittent
du spectacle. On travaille donc tous en parallèle du groupe ». Cet EP
constitue donc une belle carte de visite pour le groupe afin de trouver un
label. Il semblerait que le meilleur reste à venir.
Peyo en ligne
En ce moment Pierre écoute :
- Ibrahim Malouf :
« J’écoute de la musique de façon obsessionnelle, je l’écoute donc en
boucle ».
- Queens Of The Stone Age, Royal
Blood, Biffy Clyro : « c’est ce que j’aurai adoré faire si j’avais eu
une voix rock’n’roll. »
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