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mercredi 27 juin 2012

Luke Jerram investit le bitume parisien avec "Play Me, I'm Yours"

Autoportrait par Luke Jerram
L'idée lui est venue alors qu'il était dans une laverie automatique: "Tous les week-end, je me rendais au même endroit pour laver mon linge et pourtant personne ne se parlait, je me suis alors dit que si on installait un piano cela permettrait aux gens de commencer à discuter".

C'est ainsi qu'a émergé dans la tête de l'artiste, Luke Jerram, le projet "Play Me, I'm Yours" : il a souhaité mettre gratuitement dans les villes des pianos à la disposition des gens afin de susciter des rencontres et surtout pour troubler le quotidien. Luke Jerram explique sa démarche: "Les individus rentrent dans une routine sur leur chemin pour aller au travail, mettre ces pianos sur leur route est une sorte de provocation pour les inciter à s'exprimer". "Les pianos changent ainsi toute l'atmosphère d'une rue !"

Depuis le lancement du projet en 2008, plus de 26 villes ont bénéficié de la venue de ces pianos souvent décorés par des artistes locaux. Tout a commencé à Birmingham avec plus de 140 000 personnes qui, en 3 semaines, ont joué sur ses pianos ou les ont écoutés. Des acteurs importants comme le Maire de New York, Michael Bloomberg, ont également permis à cette idée de fouler les rues de très grandes villes. La chaine d'information américaine ABC news le distingue même du titre de "personnalité de la semaine", une distinction que l'artiste commente en toute modestie: "C'est un titre sympa mais vivant en Angleterre il a moins d'impact que si je résidais aux Etats-Unis !".

Aperçu de la photo
A Montparnasse, Paris
Ainsi, 40 pianos sont dispersés dans Paris du 22 juin au 8 juillet, tous les jours de 9h30 à 20h30. Luke Jerram souhaite alors donner "l'opportunité à des gens ordinaires de jouer dans la rue" mais il avoue soumettre aussi quelques questions importantes via son art: "qui détient la rue ? Est-ce un espace public ou privé ?".

L'artiste pluridisciplinaire n'en est pas à son coup d'essai dans ses oeuvres étonnantes, il multiplie les innovations avec entre autres l'invention d'une bague de fiançailles qui parle ou ses réalisations en verre représentants des virus. Il se pourrait même qu'il trouve sa prochaine idée de création en jouant du piano...

samedi 16 juin 2012

Robert Francis exporte sa touche californienne en France



Pour le lancement de son troisième album Strangers in the first place (4 juin 2012), Robert Francis a sorti tous ses atouts pour conquérir le public français en lui offrant notamment deux concerts privés à un mois d'intervalle.

Le nom du chanteur californien n'est pas resté dans toutes les mémoires et pourtant  en 2010 sa chanson Junebug a marqué la France. Et pour cause le tube retentit dans toutes les radios et apparaît comme le deuxième titre le plus diffusé de l'année 2010 dans l'hexagone. Son deuxième album Before Nightfall s'écoule alors à 50 000 exemplaires. Ses ballades pop folk très entrainantes et subtilement écrites lui permettent d'émerger parmi la masse des nouveaux chanteurs. L’artiste a cependant quelques prédispositions puisqu’il est allé à bonne école: à l'âge de 16 ans il prenait des cours particuliers de guitare avec John Frusciante, ancien guitariste des Red Hot Chili Peppers.

En juin 2012, Robert Francis revient sur le devant de la scène avec Strangers in the first place. L'exercice du troisième album est toujours périlleux lorsque le précédent est couronné de succès. Le public s'attend à écouter de nouveaux tubes. Interviewé par Thierry Lecamp dans On connaît la musique sur Europe 1, Robert Francis demeure très claire dans sa démarche pour confectionner l'album: "Je n'avais pas envie de répondre à toutes ces attentes". L'artiste a ainsi voulu s'éloigner de Junebug, un tube devenu sans doute trop pesant. Au final sa touche californienne attachée aux 70's reste toujours aussi entrainante et ses textes - qui étaient à l'origine des poèmes - toujours aussi bien construits. 
Concert privé du 6 juin 2012 - EMI / Crédit photo: RocknFool
Afin de défendre Strangers in the first place en France, Robert Francis a donné deux concerts privés aux Parisiens. L'anecdote veut que le concert donné au Baron le mercredi 9 mai n’était pas vraiment planifié... De passage à Paris pour promouvoir son 3ème opus, l'artiste a demandé à son attachée de presse de trouver un endroit où chanter, histoire de sortir sa guitare. Robert Francis débarque sur "scène" à minuit pour un show acoustique en solo. L'homme maîtrise parfaitement ses chansons, s'essaye à quelques écarts musicaux, il ne se laisse pas déstabiliser par un auditeur ayant abusé de l'alcool, cherche timidement mais avec humour son capot de guitare resté dans son gilet posé un peu plus tôt... Au public de choisir les chansons qu'il souhaite écouter. On pourrait être à une soirée entre amis mais avec un ami guitariste très doué.
Crédit photo RocknFool
Le 6 juin 2012, le concert privé qui se déroule dans les locaux d'EMI demeure plus professionnel et  électrique. L’homme, accompagné de son groupe possède plus de prestance qu'au Baron et ses interprétations apparaissent plus maitrisées. A l’exemple du premier show privé le chanteur crée facilement un lien avec son public en racontant des anecdotes cachées derrière ses chansons. Robert Francis adresse par exemple un adieu définitif à la femme décrite dans la chanson « Little girl », les récentes retrouvailles ne s’étant pas bien passées. Il explique également l’historique derrière « All of my trains », une chanson écrite en regardant les trains passés sur une colline californienne, il explique avoir voulu dire adieu à son enfance pour laisser place à ce que la vie lui réserve. L’artiste maitrise parfaitement les codes de la scène et pourtant une once de timidité se dégage du personnage, ce qui le rend encore plus fascinant. Robert Francis ne résiste pas à revenir sur scène après le rappel du public français. Il semble fin prêt pour la série de festivals américains qui l'attend.

Eighteen - 1er single de Strangers in the first place
Robert Francis on line
Discographie
2007 - One by one
2009 - Before Nightfall
2012 - Strangers in the First Place

samedi 9 juin 2012

Musique en libre service au festival Jazz Pas Grave



 Depuis vendredi 8 juin, une atmosphère particulière règne au 59 rue de Rivoli (Paris 1er): pour la deuxième année, le festival gratuit Jazz Pas Grave ouvre ses portes jusqu'à demain, dimanche 9 juin.


Les murs du 59 rue de Rivoli sont remplis d'histoire... Le 1er novembre 1999, l'artiste surnommé Suisse Marocain fait partie de la bande qui investit les murs "du 59", un immeuble laissé à l'abandon par le Crédit Lyonnais et l'Etat français. Suisse Marocain se remémore 13 ans d'histoire: "Dans un premier temps, on a nettoyé l'immeuble puis on a ouvert la maison au peuple". Les lieux attirent tout d'abord des peintres puis le squat est investi par des musiciens.
Suisse Marocain reconnait que sans une aide extérieure ce projet n'aurait pu être pérennisé: "En 2001, fortement poussée par Bertrand Delanoë, la ville de Paris achète l'immeuble et nous le confie afin de le faire vivre et de l'entretenir."
Depuis, le 59 est devenu un squat ouvert au public désireux d'admirer les œuvres d'art des peintres qui investissent toute l'année les différents étages. Souvent, la rencontre avec le public est inattendue, interpellé par les musiciens qui jouent dans la vitrine donnant sur la rue de Rivoli, les passants poussent la porte du 59.


Autoportrait: Malamente, le 9 juin
Le violoniste italien, Malamente est lui aussi entré au 59 en arrivant à Paris il y a 7 ans. Simona, une jeune artiste italienne lui avait griffonné l'adresse sur un bout de papier quand il a quitté son Italie natale. Désormais il fait parti de la programmation du Festival Jazz Pas Grave  avec son groupe Guappecarto et n'est pas déçu par l'accueille que lui a réservé hier le public: "C'est la meilleure ambiance de Paris, dans une salle de spectacle il y a une grande distance avec le public tandis qu'ici on ne fait pas la différence entre les artistes et les spectateurs". Pour la fête de la musique Guappecarto sera d'ailleurs sur le balcon du 59 rue de rivoli proposant un spectacle musical avec deux acrobates qui danseront sur la façade.


 Le Festival totalement gratuit (entrée gratuite, concerts gratuits, nourriture gratuite) ne pourrait cependant pas exister sans la contribution du public. Aurélien, membre de l'association 59 rue de Rivoli, explique: "Le festival se veut très libre, nous voulons faire découvrir à un large public des artistes à qui on ne donne pas forcément la parole dans d'autres festivals. Nous vivons de la générosité du public, si tous les visiteurs donnaient 5 euros, il est évident que nous pourrions penser à une 3ème édition du Festival".


Aurélien raconte que le nom du Festival vient de la signature  des peintures de Suisse Marocain: "artiste inconnu c'est pas grave"


Festival Jazz Pas Grave au 59 rue de rivoli (Paris 1er) de midi à minuit



Programmation du dimanche 10 juin