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mercredi 31 décembre 2014

Le groupe Animali repositionne Lyon sur l'échiquier musical

Autoportrait confectionné par Animali


Lorsqu’un groupe de musique folk nordique et un autre de pop électronique fusionnent cela donne Animali. Un groupe lyonnais, né en 2013 et qui a sorti son premier EP en mars 2014. Le nom de cet opus « The Spark and three other poorly produced pièces of music » donne le ton. En effet, si l’autodérision semble être le maitre mot de ce quintet, on découvre vite que le groupe cache d’autres talents, capables de nous entraîner dans un tourbillon sonore, parfaitement maîtrisé à l’aide de références à Pink Floyd et aux années 70. Ces cinq musiciens, âgés de 26 et 29 ans, qui font uniquement appel à leurs propres talents pour produire leur musique planchent déjà sur leur prochain EP, à paraître au deuxième semestre 2015. Et qui sait, avec le temps, ces cinq garçons seraient bien capables de suivre les traces de grands groupes français comme Phoenix car le potentiel de leurs morceaux dépasse les frontières de l'Hexagone.

Comment avez-vous fait commencé à jouer de la musique ?
Hadrien Santos Dasilva (batterie) : A l’âge de 10 ans, alors que je vivais au Mexique, j’ai voulu commencer à faire de la batterie pour imiter mon oncle. A 20 ans, je suis entré au Conservatoire de jazz à Lyon.
Nicolas Mieral (basse) : Je commencé à jouer de la guitare en faisant  des reprises de Georges Brassens. Quand j’étais à l’école primaire, j’ai voulu jouer de la guitare électrique mais je n’en avais pas, du coup mon père m’en a fabriqué une. Elle sonnait presque juste car il avait imité le manche de la guitare folk ! Après, j’ai commencé à jouer de la basse dans un groupe.
Benjamin Ricardier (guitare/chant) : J’ai commencé à jouer de la guitare à 14 ans, poussé par mes parents qui voulaient que je fasse une activité. Du coup, j’ai suivi le parcours de mon frère musicien. J’ai commencé par jouer  des morceaux un peu bourrins comme du métal puis j’ai pris quelques cours, j’ai commencé à monter des groupes avec Julien quand on était en seconde. Je me suis formé sur le tas, en m’enregistrant.
Julien Jussey (clavier/chant) : J’ai commencé le piano à l’âge de 5 ans et je suis entré au Conservatoire à 10 ans. J’ai fait beaucoup de musique classique puis un peu de jazz avant de tout envoyer balader. A côté de ça, je suis ingénieur du son,  le travail en studio m’intéresse énormément : réalisation, arrangement, mixage. Je travaille pour le groupe et pour des artistes qui me plaisent.

©Etienne Lescure
Comment vous êtes-vous rencontrés ?
On avait tous des groupes respectifs à Lyon mais il y a un an on s’est rendu compte que le projet autour de notre groupe Animali nous intéressait particulièrement. On s’est ainsi retrouvé au sein d’un studio créé à Villeurbanne Tube and Tape. On est sur la route depuis un an grâce à la sortie de notre premier EP et on s’apprête à en sortir un deuxième.
Comment s’est déroulée la phase de création de ce premier EP « The Spark and three other poorly produced pièces of music », sorti en mars 2014 ?
On a créé cet EP rapidement, on avait quelques morceaux au bout de nos doigts depuis un moment. A l’origine, on avait enregistré des maquettes et quand on a commencé à faire des répétitions, on a particulièrement apprécié le son réalisé. On a alors pris les quatre bouts de maquettes que nous avions et on en a fait quatre chansons. On n’a pas fait de tri, ce sont les quatre premières chansons qu’on a créées qui ont été enregistrées.
Le titre de ce premier EP est un « peu » ironique, non ?
Il y un côté rigolo et grandiloquent. On ne trouve pas que cet EP soit particulièrement mal produit ou mal enregistré. On aime bien la manière dont il sonne, même s’il a été fait avec les moyens du bord, on en est fier.
Certains décrivent votre style de musique comme du « rock psychédélique », qu’est-ce que c’est ?
C’est de notre faute si on nous décrit comme ça, il fallait rentrer dans une case et on a choisi cette description. On ne voulait pas être assimilé à de la musique pop/rock , on a choisi cette étiquette de « rock psychédélique » car il y a beaucoup de sons de clavier dans notre musique, quelques références aux années 70 et on aime bien tout ce qui est expérimental.
Comment avez-vous eu l’idée d’appeler le groupe Animali ?
C’est Sylvain, notre guitariste qui a eu cette idée. Ce mot correspond à l’idée qu’on se fait de notre musique. On aime cette idée de concept non figé, qui est susceptible de bouger, c’est ce qu’on a envie de faire en tant que musiciens.

Comment vous est venue l’idée du thème du clip The Alchemists ?
Nous n’avions pas d’argent pour faire ce clip, on s’est donc entouré de personnes qui sortaient de l’école.  Ils ont aimé notre musique et ont accepté de faire ce clip gratuitement. 
Que cela soit dans ce clip ou dans la pochette de l’EP, on a l’impression que vous donnez une part importante à l’image, c’est voulu ?
Toute la phase de création visuelle est un passage obligé et important. L’artiste Etienne Lescure a créé le visuel du 1er EP. Il y a un côté bordélique dans l’image qui nous correspond bien.
©Etienne Lescure
De nouvelles chansons sont-elles en préparation ?
Même si on possède  un titre qui dure 10 minutes, on a été obligé d’écrire assez rapidement de nouvelles chansons pour faire des concerts. A la sortie du premier EP, on avait déjà quelques morceaux prêts pour la scène. L’idée de ce deuxième EP est d’enregistrer des chansons déjà testées en concert. Il n’y aura pas de surprise pour ceux qui nous ont vu récemment en concert. On finit actuellement d’enregistrer cet EP dans notre studio et on prévoit une sortie au deuxième trimestre 2015. Nicolas et Julien enregistrent, mixent et masterisent nos chansons. On est parfaitement autonome. Tant qu’on ne nous proposera pas de faire ça avec les meilleurs des meilleurs, on continuera à procéder ainsi.
Avez-vous déjà une idée précise de la création graphique ?
Nicolas a pensé à mettre des Pingouins partout, sur scène et sur notre pochette. Cette idée vient du cerveau malade de certains membres du groupe… Et le prochain clip de la chanson Hysterical Star mettra en scène un ours dans une machine à laver.
Est-ce que c’est facile de gagner sa vie en tant qu’artiste ?
Pour le moment, on ne vit pas de notre musique. Sur les cinq membres du groupe, il y a trois intermittents du spectacle et deux membres du groupe travaillent en parallèle. A moyen terme, la seule solution pour vivre de notre musique serait d’être intermittent, c’est une sorte de rêve en tant que musicien (rires). Sinon, il faut réussir un coup publicitaire et on pourra s’acheter une maison (rires).
Comment vous positionnez-vous face au problème du téléchargement illégal ?
On fait partie de cette génération qui a grandi en téléchargeant énormément, il est donc difficile de se positionner contre. Par ailleurs, le peu de ventes digitales qu’on a faites nous ont très peu rapporté. Notre stratégie c’est plutôt d’encourager les gens à télécharger. C’est une démarche de soutien, on estime que si quelqu’un a aimé un disque, il peut décider par la suite de l’acheter.  Mais on a avant tout envie d’inciter les gens à nous écouter et le moyen direct c’est la gratuité. On ne fera  pas comme Metallica qui fait des procès aux personnes qui téléchargent leur musique illégalement mais ça viendra peut-être.
Animali en ligne