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lundi 31 décembre 2012

Anything Maria a rempli sa valise de Berlin à New-York

Autoportrait d'Anything Maria, le 13 novembre 2012 au bar Le Yono


Anything Maria a puisé  l’essence de sa musique durant ses voyages entre New-York et Berlin. Âgée de  28 ans, la chanteuse réalise des prestations scéniques peu communes pour une même artiste, sous la forme de "DJ set" ou de "live" et n’hésite pas à proposer de nouveaux concepts à l’industrie de la musique en plein essoufflement.

Comment as-tu fait tes premiers pas dans la musique ?
Mon père était DJ mais il a arrêté cette activité dans les années 1980, avant ma naissance. Il était passionné de rhythm’n’blues, ma plus grande influence aujourd’hui.
Petite, j’avais une attirance pour des arts visuels comme la peinture, la sculpture, la photographie. C’est sans doute pour cela que l’aspect visuel est pour moi, aussi important que la musique.

Et un jour ma professeure de théâtre, bouleversée par ma voix, m’a conseillée de prendre des cours de chant. J’ai commencé par réaliser des reprises de rhythm’n’blues puis j’ai monté mon groupe Melocoton Orchestra.

Qui est Anything Maria ?
C’est un projet féminin, une réflexion sur moi en tant que femme et un questionnement : qu’est-ce que la femme ? Est-ce que c’est la vierge Marie ? Marie-Madeleine, la maîtresse de Jésus ?
Maria signifie toutes les femmes et Anything veut dire : toutes, aucune, lesquelles ?

Quelles ont été les opportunités qui t’ont amenées à Berlin, New-York puis à Paris ?
J’ai étudié la musicologie à Avignon mais je m’ennuyais, je suis alors partie vivre 3 ans à Berlin pour faire une licence afin d’étudier les scènes alternatives depuis la deuxième guerre mondiale. C’est là que m’est venue l’idée de mélanger musique acoustique et électronique.

Je suis également allée à New-York pour intégrer un groupe de musique psyché, cela m’a permis de découvrir la culture noire américaine, hip-hop, rhythm’n’blues. A l’origine, j’écrivais mes textes en Français mais au final avec cette expérience internationale, cette langue est devenue une barrière pour communiquer avec les gens.

En 2010, je suis venue m’installer à Paris, j’ai alors sorti le titre Cook Him Up qui a bien fonctionné, il a même été remixé par Yuksek. J’étais complètement déconnectée des stratégies marketing, j’avais simplement envie de sortir ma musique.


Ta promotion est plutôt originale puisque tu ne sors pas un album mais plusieurs singles à quelques mois d’intervalle. Comment t’es venue cette idée ?
C’est Henry Blanc-Fancard qui est à l’origine de ce type de promotion, il coproduit, coréalise ma musique et surtout élabore le concept autour d’Anything Maria.  De part ses relations familiales (ndlr : cousin du chanteur Sinclair) il connaît bien l’état de l’industrie musicale et nous avons ainsi décidé de proposer autre chose, plus en adéquation avec la façon de consommer la musique aujourd’hui : au coup par coup, au clip par clip. Ces stratégies se retrouvent dans les pays anglophones mais pas vraiment en France.

Bien évidemment, cette stratégie est élaborée dans un souci économique mais en France le statut d’intermittent du spectacle reste un confort et une sécurité. Il s’agit d’une des dernières distinctions de la France sur le plan international. Mais ce n’est pas pour cela que nous sommes les meilleurs musiciens du monde !

Ta communication est très développée sur Internet, est-ce aussi un choix stratégique ?
Notre génération a intégré que la musique ne se vend pas, je ne m’attends donc pas à dépasser les ventes d’albums de Lady Gaga, c’est pourquoi il faut être omniprésent sur Internet tout en trouvant le bon équilibre pour ne pas agacer les gens. Barack Obama a fait 25% de sa campagne sur Internet, dans 4 ans ce chiffre atteindra sans doute plus de 60%. Je suis entourée d’une équipe de jeunes geeks !
Mon rôle demeure de créer du contenu artistique mais je souhaite rester en relation avec les gens qui me suivent pour leur montrer ce que signifie suivre le lifestyle Anything Maria. J’espère d’ailleurs développer le concept d’Anything Maria dans d’autres univers comme les vêtements, les bijoux…

Tu as deux types de prestations DJ set ou live, quelle est la différence entre ces deux formules ?
Anything Maria c’est du rhythm’n’blues électronique, je possède donc une légitimité pour être présente dans les clubs. C’est pourquoi je présente une formule club dans laquelle je joue des remix de mes chansons. Et la formule live propose une version plus proche des versions ITunes. En quelque sorte, il existe une formule jour et nuit.

Que raconte la chanson T.I.N.A.P que tu interprètes pour la chaîne YouTube Camille Green Unplugged ?
Ce titre This Is Not A Pipe, parle des faux semblants, de la perte de repères à la fin d’une histoire d’amour dans une ville qui vient apaiser ces moments de solitude. Quand on a l’impression que notre maison ne représente plus ce que les Anglais appellent « home ». 


 T.I.N.A.P par Anything Maria pour Camille Green Unplugged



Anything Maria en concert
Avril 2013 : tournée en Chine

Anything Maria sur Internet

Discographie Anything Maria
2010 – I am vertical (EP)
2011 – Wild Heart
15/03/12 – Holy Kiss
15/06/12 – Cold Smoke
15/10/12 – T.I.N.A.P
2013 – Sortie d’un album de remix

vendredi 30 novembre 2012

Les dix commandements, une parenthèse sur la route de Pablo Villafranca

Autoportrait - Pablo Villafranca 10 novembre 2012 Café de Luna (Paris - 18ème)


Pablo Villafranca… Ce nom ne vous est peut-être pas familié et pourtant au début des années 2000, vous avez forcément aperçu son visage à la télévision ou écouté la chanson phare qu’il interprétait La peine maximum. En effet, le chanteur jouait le rôle de Josué dans la comédie musicale Les 10 commandements, vue par près de  2 millions de spectateurs. Aujourd’hui, il a su fermer la parenthèse de cet épisode enchanté et se tourne sans cesse vers de nouveaux projets.
Mécanicien automobile de formation, Pablo Villafranca n’était pas destiné à faire carrière dans la musique malgré une famille qui aimait se retrouver pour chanter. Et pourtant dès l’adolescence il s’est montré attiré par cet art, « j’ai commencé par intégrer des groupes de Heavy Metal puis j’ai fait un grand écart en chantant des les bals mais je m’arrangeais pour défendre des morceaux acceptables comme Still got the blues de Garry Moore » se remémore avec plaisir le chanteur. « Je m’appropriais les morceaux les plus rock ».
Une vie en troupe VS une carrière solo
Puis la vie a fait qu’il s’est retrouvé a exercé de nombreux métiers dans des secteurs différents avant qu’un dîner avec  sa femme de l’époque, Maurane, Catherine Lara et Muriel Robin lui donne la possibilité de passer l’audition pour spectacle musical Les années Twist.

Il réussit l’audition et en 1993, Pablo Villafranca part en résidence avec la troupe dans le Lot et Garonne pour monter ce spectacle, le souvenir reste inoubliable : « Pendant 2 mois on a travaillé comme des fous, je me suis retrouvé dans des situations que je n’aurais jamais imaginé : j’ai même appris des chorégraphies ! ».  Le chanteur se rappelle ses débuts : « C’est à ce moment là  que je suis devenu professionnel de la musique, sur le tard. Cet exercice a été très formateur » par contre « cela fait plus de 30 ans que j’essaye d’apprendre à jouer de la guitare, c’est lamentable ».

Pablo Villafranca analyse désormais avec plus de recul ce que lui a apporté cette expérience: « J’apprécie l’idée de ne pas être seul sur scène, c’est pour que ça que je ne suis pas un grand ambitieux côté carrière solo, en tout cas je ne me suis pas donné à fond pour que cela fonctionne ». Une autre barrière se dresse devant sa carrière solo, un sentiment d’usurpation qui ne le quitte pas.

Des années Twist à Je m’ voyais déjà
Après 600 représentations avec Les années Twist, Pablo Villafranca enchaîne avec Les années Zazou des tableaux présentés dans  l’émission télévisée Les années tubes. Puis il renforce son jeu d’acteur avec le spectacle collégial Les Insolistes, qu’il joue en 1999 et 2002 au festival d’Avignon. « Mais le sentiment d’usurpation est encore plus fort au théâtre, je n’ai pas fait l’acteur studio ».

 Plus de 400 représentations dans le rôle de Josué
En juillet 1999, Pablo Villafranca joue au festival d’Avignon mais un rendez-vous imprévu vient bousculer son emploi du temps. Il doit faire un aller-retour express Avignon-Paris car Pascal Obispo le convoque pour une audition durant laquelle il doit chanter L’hymne à l’amour d’Edith Piaf afin de décrocher un rôle dans une comédie musicale. A la fin de la répétition Pascal Obispo lui dit « bienvenu au club ». C’est le début des 10 commandements.

« L’engouement autour de ce spectacle était incroyable, c’était un vrai tsunami inarretable ». « Quand on a commencé le spectacle, l’album s’était déjà vendu par camions, les gens connaissaient tous les titres de l’album par cœur, ils reconnaissaient les chansons dès les premières mesures. C’était un truc de fou ! » « L’envie d’aimer était disque d’or avant d’avoir vécu ! ». L’artiste se produira sur scène à plus de 400 reprises dans le rôle de Josué. La notoriété que lui a apporté cette comédie musicale l’a soulagé : « J’ai passé ma vie à être regardé, voire dévisagé et le fait d’avoir de la lumière posée un peu sur moi m’a permis de me justifier et cela m’a tranquillisé ».

Plus de 10 ans après la fin de cette comédie musicale, Pablo Villafranca a du recul sur les difficultés psychologiques qu’impliquent les cycles du métier d’artiste : « C’est un métier dur, il ne s’agit pas simplement de monter sur scène, passer à la radio et avoir le quart d’heure de gloire d’Andy Warhol, on ne se trouve pas toujours dans un spectacle à succès ». 

 
La peine maximum - Pablo Villafranca

Juste pour quelqu’un
Pendant sa période 10 commandements, Pablo ne chôme pas puisqu’en 2002, il sort son premier album solo « Juste pour quelqu’un » réalisé, entre autres, avec les paroliers de la comédie musicale, Lionel Florence et Patrice Guirao.

On ressent une pointe de déception, lorsque l’artiste repense à ce projet : « Cet album a souffert d’un problème d’image, j’avais compris cela lorsqu'à la sortie du single La peine maximum, le journal Musique Info Hebdo avait écrit sous le titre de la chanson : Daniel Lévy, Les 10 commandements ». « J’étais connu comme étant un chanteur des 10 commandements mais pas vraiment comme Pablo Villafranca. On m’avait promis de réparer cela avec du marketing, de mon côté, j’aurais préféré multiplier les dates de concert pour faire connaître l’album ».

Et aujourd’hui ?
Dans cette période de mutations, l’artiste s’inquiète aussi du devenir de sa profession, « de nombreuses choses ont évolué, il y a 10 ans, cela coûtait très cher de faire un album, aujourd’hui, le matériel a évolué de telle manière qu’on peut faire de beaux morceaux chez soi et terminer l’album en studio. Avant l’album était fait de A à Z en studio ». « Et avec tous les bouleversements numériques, nous ne savons pas trop encore comment va évoluer l’univers musical. La musique est faite pour être échangée mais les artistes, comme n’importe qui, doivent être rémunérés pour leur travail. C’est dommage d’être dépouillé. Il faudrait trouver un système de rémunération équitable malgré le piratage.  Par contre, la scène reste incontournable, pour essayer de se montrer à la hauteur de ce que l’on promet. ».

Malgré cela, Pablo continue son travail d’acteur et de chanteur, il a notamment participé à la comédie musicale Le roi Arthur, « une grande déception car ce spectacle était d’une grande qualité musicale, l’album a, semblerait-il été vendu à 100 000 exemplaires, ce qui n’est pas mal mais l’aventure s’est arrêtée pour cause de retrait d’un des investisseurs ».
Le chanteur reste très lucide sur ce marché du spectacle, « il faut être franc, beaucoup de comédies musicales n’ont pas marché car elles étaient de piètre qualité ».

Fin 2008, Pablo Villafranca a participé à l’aventure Je m’ voyais déjà mise en scène par Alain Sachs. Et de décembre à janvier 2013, il interprètera le rôle de Paco dans le conte musical acrobatique Adrien ou la vie en équilibre, où clowns, chant, magie et comédie se mélangent. 

Aujourd'hui, Pablo semble reconnaissant de l'attention que lui porte son public, « je me dois, pour les gens qui me suivent, de faire un acte de présence dans les médias et notamment via ma page Facebook et pour moi-même également, si on ne vit pas avec son temps on vieillit et vieillir c’est s’arrêter ! ».
Finalement, Pablo Villafranca trace sa route, atteint même avec Les 10 commandements, des sommets qui lui apportent une grande notoriété mais il reste fidèle à ses envies musicales tout en essayant d’autres routes puisque il a également enseigné en coachant des artistes: « J’ai fait des masters classe et je me suis régalé devant un groupe d’apprentis chanteurs. Je leur donne mon opinion sur leur travail, il est toujours plus facile d’être objectif en regardant les autres que soi-même, on est plus précis. Il faut faire attention à ne pas parler aux gens de la même manière, certains fonctionnent à la carotte d’autres à la cravache. Cette idée de transmission est agréable mais je ne suis pas prêt à ce que cela devienne 100% de mon activité, je n’ai pas fini de faire le mariole sur scène. Il me reste encore un bout de chemin à parcourir ».


Adrien ou la vie en équilibre – Espace blanche de Castille (Poissy)
Le 8 décembre 2012 à 20h30 (complet)
Le 9 décembre 2012 à 15h
Le 11 janvier 2013 à 20h30
Le 12 janvier 2013 à 16h et 20h30
Le 19 janvier 2013 à 16h et 20h30

Où trouver Pablo Villafranca ?


dimanche 28 octobre 2012

Kiddo, la parisienne a pris son envol jusqu'à New York



A 23 ans, Anne Chalon alias Kiddo est l'étoile montante de la chanson française et le symbole de la génération Erasmus, prête à franchir les frontières pour assouvir ses envies.

Certes, avoir une maman qui s'appelle Zabou Breitman peut aider mais le parcours de la jeune femme prouve qu'elle a cherché à se forger ses propres armes. Elle a commencé par se familiariser avec un environnement musical: à 6 ans, Kiddo entrait au Conservatoire, à 8 ans, elle jouait de la guitare classique. Des années plus tard, la jeune fille étudie le droit mais lorsque sa mère lui demande si elle ne regrettera pas de ne pas avoir tenté une aventure musicale, Anne Chalon se laisse rattraper par sa passion... Son premier album "Where to", sorti le 1er octobre, est écrit de façon très habile dans la langue de Shakespeare.

Interview menée d'un bout à l'autre de l'Atlantique puisque la chanteuse vit désormais à New York.

1. Quel a été le déclic pour faire le grand saut dans le monde de la musique professionnelle ? 
J'ai commencé  à écrire sérieusement, en collaboration avec Marianne Groves, alors que j'étais en droit. Nous avons écrit 12 titres que j'ai finalement décidé de ne pas exploiter. C'est en partant étudier a Londres, à la London Music School que j'ai vraiment pu écrire ce premier album avec des histoires qui me tenaient à coeur et je pense aussi que cela m'a permis de murir dans mon style de composition.


2. Que raconte ton premier album"Where to" ?
C'est d'abord une expression commune que les chauffeurs de taxi utilisent aux Etats-Unis afin de connaitre la destination du passager.
J'ai composé les 12 titres de l'album sur une période d'un an, une année où je suis partie de Paris pour emménager a Londres avant de quitter Londres pour Boston puis de quitter Boston pour New York. J'avais donc vraiment envie de parler de voyage (physique) mais aussi de mon changement personnelle à travers différentes épreuves qui mènent a la vie adulte.


3. Comment arrive-t-on à s'entourer des musiciens de Norah Jones ?
J'ai eu la chance de rencontrer Joe D'Ambrosio (devenu mon manager) lorsque j'étais a Boston. Ce dernier m'a mis en contact avec Jay Newland, le producteur des albums de Norah Jones, Etta James... Nous nous sommes extrêmement bien entendu à tout point de vu et avons décidé de collaborer sur ce premier album. Jay a ensuite fait appel aux musiciens avec qui il a l'habitude de travailler.


4. Pourquoi as-tu décidé de t'exiler aux Etats-Unis ? 
J'ai toujours été très attirée par les Etats Unis et la culture Nord Américaine. La famille du côté de ma mère vient du Canada et j'ai toujours adoré aller la-bas !
J'ai beaucoup aimé Londres où j'ai vécu un an pour faire une école de musique, mais encore une fois toutes mes influences musicales ou cinématographique viennent des États-Unis, à savoir le Jazz, le Blues, le folk... donc j'ai toujours gardé en tête de partir vivre là-bas.



5. Les États-Unis ont-ils une culture plus ouverte à l'Art, à la musique que la culture française ?
C'est une culture différente  mais il est vrai qu'aux États-Unis pour la musique live, il est plus facile de trouver des musiciens incroyables au bar du coin et de créer des liens avec eux. Le contact humain se fait plus facilement.


6. Comment s'organise ton quotidien à New York ? Es-tu occupée à 100% par la promotion de ton album ?
Mon quotidien à New-York est assez souple pour l'instant entre les répétitions et les concerts tous les lundis au Living Room. L'album sort fin janvier donc ça nous laisse un peu de temps avant de rentrer dans la promo intensive.
Je joue donc de la guitare chez moi et commence les cours de piano (jazz). Je fais aussi pas mal de Yoga, très populaire à NY et je prépare le Marathon de New York (le 4 novembre) donc voilà, j'ai le temps de faire autre chose !


7. Est-il facile d'être acceptée à New York en tant qu'artiste française chantant en Anglais ?
Les Américains aiment beaucoup les Français, surtout en ce moment, donc de ce côté là tout va bien.
De plus, mon style musical n'est pas trop éloigné de leur culture donc je pense que mon public à New York arrive à se retrouver dans certaines chansons et découvrir un autre style dans d'autres.


8. Aujourd'hui est-il facile de gagner sa vie en jouant de la musique ?
Ce n'est pas facile, surtout aujourd'hui, car c'est une industrie qui marche de moins en moins bien. Il faut avoir la chance de faire partie de ceux qui sont soutenus par un label, ce qui est mon cas. Autrement il faut jouer sur scène tout le temps avec des artistes différents et ne pas faire uniquement ce qu'on aime. C'est là que le compromis entre gagner sa vie et préserver son intégrité artistique doit se faire.


9. Où en es-tu dans ta préparation physique pour le marathon de New York ?
Le Marathon est dans deux semaines, j'espère être prête en tout cas je cours autant que je peux !


10. Quel chanteur américain me recommandes-tu d'écouter ?
Je te recommande Mumford & Sons (British) et Bon Iver (USA) pour les chanteurs et Regina Spektor, une super chanteuse.



Où trouver Kiddo ?

Tournée française prévue en 2013

Site officiel
Facebook 

Filmographie

2001: Se souvenir des belles choses de Zabou Breitman
2006: L'homme de sa vie de Zabou Breitman
2009: Je l'aimais de Zabou Breitman
2010: No et moi de Zabou Breitman

mardi 16 octobre 2012

samedi 15 septembre 2012

L'international records, un nouveau disquaire parisien à l'allure londonienne

Oubliez les longues files d'attente de la journée du patrimoine, ce soir, à partir de 18h00, l'endroit où il faut être vu c'est à l'inauguration de L'International Records, le nouveau disquaire parisien.

Depuis le 1er septembre 2012, la rue Moret (Paris-11e) s'est vue doter d'un disquaire qui ne dénoterait pas à Londres. Julien Deverre et Dave se trouvent derrière ce projet. La rencontre entre ce promoteur musical bordelais et ce journaliste indépendant remonte à 6 ans environ, lorsqu'ils collaborent pour le blogzine musical indépendant "des oreilles dans Babylone" (dodb).

Aujourd'hui, ils travaillent toujours pour le blog et se trouvent aussi à la tête de l'International Records, dont un des actionnaires n'est autre que le bar/salle de concert L'International (5-7 rue Moret). Ainsi, certains artistes se produisant le soir dans la salle de concert seront accueillis à L'International Records, l'après-midi, pour une session acoustique.

Julien - autoportrait 12/09/12 à l'IR
Si le pari peut paraître fou pour certains à cause de la situation actuelle de l'industrie musicale, Julien se justifie: "la vente de CD est certes en baisse mais ce n'est pas le cas des vinyles, en pleine croissance.""Cela s'explique par l'effet de mode et les nombreux collectionneurs."

Dave- autoportrait 12/09 à l'IR
A ceux qui passeront la porte de ce disquaire qui possède près de 2500 références et qui travaille avec des labels américains comme Gold Robot Records ou Father/Daughter, voici un aperçu des goûts musicaux des propriétaires:

1. Quel vinyle les vendeurs de L'International Records nous recommandent-ils d'écouter ce mois-ci ?
Julien: "Même si j'aurais surement changer d'avis demain, il faut écouter Seventeen Evergreen, de l'électro pop américain, aussi bien fait que du MGMT."
Dave: "Il est difficile pour un disquaire de sélectionner un seul disque : Pascal Viscardi, The Body / City Chords, c'est de la house un peu "old school" avec des passages de piano."

2. Le concert où il faut aller d'ici la fin de l'année ?
Julien: "Kindness à aller voir au festival We love Green"
Dave: "Il faudra venir à L'International Records en novembre pour écouter Tresors"

3. La révélation de la rentrée ?
Julien: "Nick Zammuto, un ancien de The Books, il est assez chtarbé"
Dave:"Teengirl Fantasy"

4. Le compte Twitter à découvrir ?
Julien: "Wayne Cohen de Flaming Lips"
Dave:"Je sèche, je ne suis pas trop nouvelles technologies"

5. Parmi tous vos goodies lequel sort du lot ?
Julien: "Le N°0 de la revue Audimat lancée Guillaume Heuguet, ce sont des textes sur l'univers musical, des traductions de grands auteurs" / 10€
Dave:"Les puzzles d'albums mythiques du hip-hop comme Criminal Minded des Boogie Down Productions"/16,50€

La boutique a nécessité 2 mois de travaux pour aboutir à un espace bien pensé puisque les meubles sur roulettes permettent d'être poussés pour accueillir dans le magasin des sessions acoustiques


L'International Records, 12 rue Moret 75011 Paris
09.80.57.12.61
Samedi 15 septembre inauguration 
18h - Franklin
19h - Le K

A partir de 21h à la salle L'International 5/7 rue Moret 75011 Paris
- Franck Rabeyrolles
- Chinese Army
- DJ Set Skook Le Roi & Leyan

vendredi 31 août 2012

Ruddy Descieux, des notes de musique et des traits de crayon plein la tête

Autoportrait par Ruddy Descieux, 25 juillet 2012 café-restaurant Le Gymnase
A 29 ans Ruddy Descieux a sorti le 21 juin son 1er EP XY et multiplie les concerts dans les lieux publics pour faire connaître sa musique. Rencontre avec le chanteur qui cumule deux passions: la musique et le dessin.

Dès l'âge de 6 ans Ruddy savait qu'il voulait suivre les traces de son père trompettiste, "un super héros le soir sur scène et un salarié dans l'administration la journée". C'est d'ailleurs son père qui lui fait goûter aux joies de la scène alors qu'il est encore très jeune.
Rapidement le jeune homme s'adonne à ses deux passions: le dessin et la musique "tout en donnant priorité à la musique". Très jeune, sa vie tourne autour de la musique puisqu'il entre en 1993, au Conservatoire d'Aubervilliers la Courneuve où il étudie la musicologie avec un programme spécifique consacré à l'enseignement de la trompette puis il obtient un bac musical.

"Chante dans ta trompette"
Malgré cette spécialisation dans son instrument, Ruddy ne délaisse pas pour autant le chant puisqu'il s'inscrit à la choral. En 2001, il se retrouvera même sur scène avec Jane Birkin alors qu'il est choriste au Printemps des Poètes.
Un jour, il prend à la lettre les conseils de son professeur de trompette "chante dans ta trompette" et s'inscrit à des cours de chant lyrique au conservatoire: "J'ai adoré et petit à petit cela m'a amené à trouver mon propre style." 

Dès 16 ans, l'adolescent écrit sa première chanson en Anglais. Son goût pour la langue de Shakespeare lui vient de sa mère. "Même si elle n'est pas du tout anglophone, elle m'a bercé de ses récits de jeunesse quand à 19 ans elle a quitté sa Guadeloupe natale pour venir faire des études en Angleterre dans l'objectif de devenir hôtesse. Elle m'a transmis cette passion pour cette langue: la prononciation, les sonorités." "J'écoute aussi beaucoup de musiques anglo-saxonnes comme Bjork, Beirut, Beyoncé, Bon Iver, The Ting Tings et même Ella Fitzgerald". "Mes chansons me viennent souvent dans un charabia anglophone" "par contre, je ne décide pas de la langue dans laquelle j'écris, cela dépend de mon humeur". 
Et face aux critiques que peuvent subir les artistes français lorsqu'ils chantent dans une autre langue que celle maternelle, Ruddy Descieux se défend: "J'ai toujours baigné dans plusieurs langues: le Français, le Créole et l'Anglais, je ne m'excuse donc pas d'écrire des textes en Anglais, ma démarche reste très naturelle."

"Les premières notes de la chanson Ring me sont venues sous la douche, cette chanson m'obsède, je la chante et du coup j'écourte ma douche, je prends mon peignoir et je prends l'application dictaphone de mon Iphone" pour garder une trace. Au final, David Abel sera l'auteur de ce titre.

2003: une année sombre
En 2003, le jeune homme rompt tout lien avec le conservatoire, "j'ai rejeté l'enseignement académique, j'avais envie de m'affranchir. Je décide alors d'intégrer un pôle du Conservatoire qui est censé pouvoir m'apporter la maîtrise de la musique électronique mais j'y suis resté très peu de temps car j'étais fatigué par ce rythme scolaire".
Ruddy quitte même son professeur de trompette qui le suit depuis de nombreuses années quand celui-ci lui répond après que Ruddy ait interprété un solo de Miles Davis qu'il ne peut plus rien faire pour lui ne maîtrisant pas les notions qu'impliquent le jazz. 
L'artiste traverse alors une période sombre, faite "de colère, de dépression, de rejet, je me cherchais".
"Durant toutes ces années, j'ai servi un répertoire en tant qu'interprète et à cette période j'avais besoin de devenir quelqu'un". "Je continuais à écrire et puis mon père m'a offert un synthé et cela a été une révélation. J'explorais ma voix, j'écrivais et je jouais beaucoup". "Pour accompagner de façon primitive les premiers pas d'une chanson, cet instrument m'est très utile".

2006: Ruddy Descieux se dévoile côté dessin
En 2006, l'artiste a envie d'explorer ses compétences en dessin, il intègre alors une école d'art, de communication visuelle et d'architecture. Le parcours n'est pas facile notamment à cause de l'âge de Ruddy, plus avancé que celui des autres élèves." Aujourd'hui encore, cet art n'est pas laissé de côté puisque Ruddy a dessiné sa pochette d'EP en collaboration avec Julien Brothier avec qui il a fondé la société Graffiti numérique. En 2008, le duo expose même une série de portraits imaginaires très colorés, dessinés sur Iphone et transformés sur ordinateur. Au final, une trentaine de tableaux sera vendue. L'artiste ne cantonne donc pas ses performances dans une seul art.

2010: Ruddy Descieux reprend un chemin musical
En 2010, une amie Maryvette Lair l'invite sur scène durant un café-concert. Il rencontre alors Valentin Mussou, violoncelliste, qui souhaite travailler avec Ruddy. Malgré des tiroirs remplis de chansons, l'artiste arrive au studio Chkrrr avec de nouveaux textes et des partitions. La première chansons sur laquelle ils collaborent s'appellera 4 saisons.
Puis Valentin Mussou, co-réalisateur/co-arrangeur de XY, présente Ruddy à David Abel qui a besoin d'un trompettiste pour un titre de son EP, Ordinary Lives. Au final, le néo-zélandais sera l'auteur de certains textes de l'EP XY.  Ruddy semble enchanté par cette rencontre: "David est un génie, il s'empare de la musique, des sonorités et petit à petit il construit un texte tellement proche des sonorités du départ que je n'ai aucune difficulté à le chanter. Je suis toujours sidéré par cette capacité."
"Dans cet EP j'exprime une large palette d'émotions, XY retrace mon parcours." "Le titre de l'EP est un clin d'oeil à la fin de mon prénom et de mon nom, c'est aussi la combinaison des chromosomes de l'homme, l'abscisse et l'ordonnée, cela m'évoque des choses assez terre à terre. Mais ce qui prime dans cette signification c'est le lien avec la fin de mon prénom et de mon nom, la musique est une partie de moi mais qui n'existe pas tout le temps dans ma vie". Ruddy efface donc un peu de lui-même pour que sa musique prenne vie.

Au final, l'EP XY propose sept chansons très éclectiques tout en restant très fluide dans son écoute, 4 saisons pourrait être influencé par l'univers d'Etienne Daho, tandis que le titre Pleasure rappelle des sons du groupe Aaron et atteint son apothéose au moment du canon de voix (4'14). Et on ne peut s'empêcher de se dire que si le chanteur Mika avait apporté sa touche (ou son nom) sur la chanson Ring le titre pourrait atteindre la cote de popularité qu'il mérite.

Ruddy Descieux pour Camille Green Unplugged
 par Mathilde Hamet

Ruddy Descieux online


dimanche 22 juillet 2012

La chanteuse Marion Corrales lève son masque

Autoportrait mardi 19 juin au bar Bonne Nouvelle (Paris 10e)

La chanteuse Marion Corrales s'est construit un personnage qui avance masqué. Elle se questionne sur son parcours, sur l'évolution de ses prestations scéniques mais elle continue son chemin avec énormément de détermination. La chanteuse masquée parle de son épopée musicale.

A l'âge de 3 ans, Marion Corrales était déjà une femme active avec son statut de top model pour Kenzo (entre autres !). "Quand on est une petite rousse avec des tâches de rousseur, on a la côte en tant que "baby model"" se souvient Marion. A 16 ans, l'histoire est moins rose, la jeune fille déchante en comprenant le peu d'épanouissement que lui procurerait ce métier. En parallèle, Marion tourne dans un film, fait beaucoup de théâtre et va au Conservatoire pour perfectionner son jeu.

"The American way of life"
Après sa licence de philosophie et de théâtre à la Sorbonne, Marion Corrales se met à la recherche d'une formation mélangeant la philosophie, le théâtre et la musique. Elle intègre alors la "Tish School of the Arts", l'Université de New York fréquentée pendant un temps par Lady Gaga. La jeune française partie aux Etats-Unis pour étudier la carrière de David Lynch se remémore la méthode d'enseignement de cette école pluridisciplinaire: "En plein milieu d'un cours de philosophie très approfondi, un professeur peut tout à coup pousser toutes les tables, faire venir des artistes" et ainsi bouleverser l'ordre des choses. "Cette méthode ouvre complètement l'esprit". "Là-bas, tout est accessible, les Américains s'étonnent quand tu n'as pas rencontré David Lynch, du coup j'ai assisté à une visioconférence avec lui, on peut aussi prendre l'ascenseur avec Woopie Goldberg". Repérée par un producteur, Marion Corrales a même joué dans MacBeth sur les planches de Broadway. LE rêve américain…
Pour Marion, c'est indéniable cette méthode développe la créativité, "j'écrivais tout le temps, les frontières entre tous les arts sont cassées, on peut danser, jouer et chanter en même temps". De l'autre côté de l'Atlantique, Marion entretient sa passion pour la musique à Bleecker Street, "regarder ces concerts m'a donné envie de me remettre à écrire des chansons et de chanter".

C'est à ce moment là que j'ai rencontré Rena Mireka, "une des actrices de Grotowski qui était un véritable gourou pour moi, du coup à la fin de mon Master à New York je l'ai suivie en Italie et j'ai écrit mon mémoire de fin d'études sur son travail parathéâtral". Marion intègre alors une troupe de recherche où le théâtre se mélange à la musique.
 

De Solidays à la première partie de King Charles
Deux jours après son retour en France, Pierre, un ami de la fac de philosophie pense à elle pour former un trio de reprises de jazz avec Alexandre Bellando. Rapidement Marion souhaite écrire ses propres chansons dans un autre genre musical. Elle forme alors un duo avec Alexandre. "Le guitariste qui évolue dans d’autres groupes possède son propre univers aux influences jazz latin qu’il ne laisse pas parasiter par l’extérieur mais au final nous avons les mêmes envies musicales."

En 2009, le groupe monte sur la scène du festival Solidays et n’ayant aucun EP ou autre support physique à laisser au public, Marion a l’idée de réaliser un clip de sa chanson Gun and Mustache pour laisser une trace dans l’esprit des auditeurs. Inconsciemment, la jeune chanteuse commence à comprendre le fonctionnement et les ficelles du métier.
Sans doute grâce à la visibilité que leur a donné le festival, le duo trouve par la suite un tourneur  français qui souhaite roder le groupe en le mettant en avant dans des premières parties.

Dernièrement, Marion a fait les premières parties de King Charles à la Maroquinerie, Ludovico Einaudi (pianiste des films Black Swan et d'Intouchables) au Casino de Paris où elle étale son panel de chansons en Anglais, en Français, pop, rock, blues : "En fonction des spectacles on change le "set,"  on s’adapte au style de la première partie, c’est du spectacle vivant qui n’est pas encore fixe. Le challenge c’est que tout est encore possible. Quand des chansons sont gravées sur un disque, il est plus difficile de sortir de cet univers."


"Sur scène, il faut maitriser la prise de risque car c’est un siège éjectable"
Sur scène, Marion et Alexandre présentent un show où les musiques sont éclectiques mais soudées par l’univers guitare, voix. La chanson Françoise transporte le public dans l’univers de Brigitte Bardot, One est plus glaciale et Gun and Mustache apporte sa touche de blues. Cependant, cet éclectisme est difficile à réunir sur un album et Marion a bien conscience de cet obstacle. "Pour l’album, je vais être obligée de faire un choix musical, moi même quand j’écoute un disque j’aime retrouver un même univers. Le dernier album de  la chanteuse Camille serait un bon compromis, elle mélange la langue anglaise et française mais la ligne directrice s’effectue au niveau du son, elle utilise plus ou moins les mêmes instruments." D’ailleurs, Marion est admirative de Camille qu’elle a vu sur scène et ne tarit pas d’éloges sur son blog. "Elle est très différente de ma façon de fonctionner car, sur scène, elle garde beaucoup de distance avec son public en s’adressant très peu à lui et pourtant je suis quand même rentrée dans son monde en prenant beaucoup de plaisir. Cependant ce n’est pas ma façon d’appréhender la scène. Par exemple, au Casino de Paris, le ton était très solennel, le show était préparé minutieusement tandis qu’à la Maroquinerie le spectacle était plus spontané on a embarqué le public dans notre bateau, les sensations sont très différentes."

"La recherche du juste milieu est très intéressante car il est impossible de faire deux fois le même concert, quand un élément a fonctionné, on se dit qu’il faudra absolument le refaire mais ça ne fonctionnera jamais une deuxième fois. Par contre à chaque fois, il faut recréer une alchimie », un acte souvent complexe et parfois inné chez les artistes !
Par ailleurs, il est difficile de plaire à tout le monde, « King Charles m’a dit qu’il adore quand je parle des heures entre les chansons, un fait qui agace d’autres personnes ». « J’ai regardé le concert de Brassens à Bobino, il ne décroche pas un mot et pourtant il y a beaucoup de proximité avec le public ». « Mais en général, je n’aime pas régler mon show à la virgule près, mais le groupe possède-t-il à ce jour assez d'expérience pour pouvoir éviter ce réglage comme du papier à musique ? Finalement, les meilleurs improvisateurs préparent tout musicalement parlant à l’exemple de King Charles ou d’Adèle. »

La femme masquée fin prête à se démasquer
Même si Marion pense toujours être en phase de construction de sa personnalité scénique, celle-ci est bien avancée. En effet, sur scène elle apparaît masquée d’un bandeau de paillettes. La voyageuse a rapporté ce « costume » d’un voyage en Equateur où elle est partie aider un médecin chamane à effectuer des accouchements dans un hôpital. Ce médecin l’emmène assister à une cérémonie religieuse animiste où des Indiens masqués se connectent avec les esprits. « Pour moi, l’espace scénique est un espace sacré où tu peux te connecter avec les gens via un triangle (ndl : triangle que l’on retrouve sur le site Internet de Marion), au final cela montre que ce n’est pas vraiment "toi" qui compte dans l’art", "l'artiste est le médiateur entre le public et l’œuvre qui le traverse".

Au final, la chanteuse de par son expérience, ne ressent plus le besoin de porter ce masque à chaque prestation. "Il constitue une protection face au public à qui je délivre mes histoires".

La communauté Marion Corrales
Mais actuellement, l’objectif est de créer une communauté de fans autour de Marion Corrales tout en gardant l’image énigmatique qu’implique le statut de l’artiste : "Parfois c’est décourageant d’avoir seulement 15 personnes qui s’abonnent à ta page Facebook le lendemain d’un concert. Cependant, je préfère avoir un petit groupe de fans mais des gens qui rentrent complètement dans mon univers à l’exemple de ceux qui m’envoient des poèmes ou me proposent de l’argent pour financer un potentiel album."

"Quand j’ai commencé sérieusement ma carrière musicale en 2009, je me suis donnée 2 ans pour ça fonctionne, mais plus tu rentres dans cet univers, plus il est difficile de s’arrêter. Il m’arrive de me lever le matin en me demandant si je pourrais toujours faire de la musique. Ma nouvelle technique, c’est de me dire que c'est le moment présent qui compte, et justement en ce moment je suis en train de réaliser mon rêve en chantant pour les gens »; et on lui souhaite que ce rêve dure longtemps.


Marion Corrales - Sleepless lover

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jeudi 19 juillet 2012

La 2ème édition du Festival Fnac Live ouvre ses portes aujourd'hui




4 jours (19-22 juillet), 27 artistes, un lieu idéal (le parvis de l'hôtel de ville de Paris): tous les bons ingrédients sont réunis pour la 2ème édition du Festival Fnac Live qui avait tout de même réuni 60 000 spectateurs en 2011.

Voici la programmation du festival gratuit à ne pas manquer:


Jeudi 19 juillet :
Lescop
François & the Atlas Mountains
Disiz
1995
Irma
Charlie Winston

En 4 jours, 75 000 personnes se sont déplacées pour la 2ème édition du Festival Fnac Live. Crédit photo: Déborah Lesage / Mairie de Paris: Le Maire de Paris, Bertrand Delanoë, la chanteuse Irma, le Président de la Fnac, Alexandre Bompard, Charlie Winston


Vendredi 20 juillet :
Christine & the Queens
We Were Evergreen
Mina Tindle
Balthazar
Naive New Beaters
Pony Pony Run Run
La Grande Sophie

Samedi 21 juillet :
B R OAD WAY
Rover
Alt-J
Revolver
Dominique A
Arthur H
Don Rimini


Dimanche 22 juillet:
Mensch
Liza Manili
Liz Green
Ewert & the two dragons 
Carmen Maria Vega
Archimède
Tryo


mercredi 27 juin 2012

Luke Jerram investit le bitume parisien avec "Play Me, I'm Yours"

Autoportrait par Luke Jerram
L'idée lui est venue alors qu'il était dans une laverie automatique: "Tous les week-end, je me rendais au même endroit pour laver mon linge et pourtant personne ne se parlait, je me suis alors dit que si on installait un piano cela permettrait aux gens de commencer à discuter".

C'est ainsi qu'a émergé dans la tête de l'artiste, Luke Jerram, le projet "Play Me, I'm Yours" : il a souhaité mettre gratuitement dans les villes des pianos à la disposition des gens afin de susciter des rencontres et surtout pour troubler le quotidien. Luke Jerram explique sa démarche: "Les individus rentrent dans une routine sur leur chemin pour aller au travail, mettre ces pianos sur leur route est une sorte de provocation pour les inciter à s'exprimer". "Les pianos changent ainsi toute l'atmosphère d'une rue !"

Depuis le lancement du projet en 2008, plus de 26 villes ont bénéficié de la venue de ces pianos souvent décorés par des artistes locaux. Tout a commencé à Birmingham avec plus de 140 000 personnes qui, en 3 semaines, ont joué sur ses pianos ou les ont écoutés. Des acteurs importants comme le Maire de New York, Michael Bloomberg, ont également permis à cette idée de fouler les rues de très grandes villes. La chaine d'information américaine ABC news le distingue même du titre de "personnalité de la semaine", une distinction que l'artiste commente en toute modestie: "C'est un titre sympa mais vivant en Angleterre il a moins d'impact que si je résidais aux Etats-Unis !".

Aperçu de la photo
A Montparnasse, Paris
Ainsi, 40 pianos sont dispersés dans Paris du 22 juin au 8 juillet, tous les jours de 9h30 à 20h30. Luke Jerram souhaite alors donner "l'opportunité à des gens ordinaires de jouer dans la rue" mais il avoue soumettre aussi quelques questions importantes via son art: "qui détient la rue ? Est-ce un espace public ou privé ?".

L'artiste pluridisciplinaire n'en est pas à son coup d'essai dans ses oeuvres étonnantes, il multiplie les innovations avec entre autres l'invention d'une bague de fiançailles qui parle ou ses réalisations en verre représentants des virus. Il se pourrait même qu'il trouve sa prochaine idée de création en jouant du piano...

samedi 16 juin 2012

Robert Francis exporte sa touche californienne en France



Pour le lancement de son troisième album Strangers in the first place (4 juin 2012), Robert Francis a sorti tous ses atouts pour conquérir le public français en lui offrant notamment deux concerts privés à un mois d'intervalle.

Le nom du chanteur californien n'est pas resté dans toutes les mémoires et pourtant  en 2010 sa chanson Junebug a marqué la France. Et pour cause le tube retentit dans toutes les radios et apparaît comme le deuxième titre le plus diffusé de l'année 2010 dans l'hexagone. Son deuxième album Before Nightfall s'écoule alors à 50 000 exemplaires. Ses ballades pop folk très entrainantes et subtilement écrites lui permettent d'émerger parmi la masse des nouveaux chanteurs. L’artiste a cependant quelques prédispositions puisqu’il est allé à bonne école: à l'âge de 16 ans il prenait des cours particuliers de guitare avec John Frusciante, ancien guitariste des Red Hot Chili Peppers.

En juin 2012, Robert Francis revient sur le devant de la scène avec Strangers in the first place. L'exercice du troisième album est toujours périlleux lorsque le précédent est couronné de succès. Le public s'attend à écouter de nouveaux tubes. Interviewé par Thierry Lecamp dans On connaît la musique sur Europe 1, Robert Francis demeure très claire dans sa démarche pour confectionner l'album: "Je n'avais pas envie de répondre à toutes ces attentes". L'artiste a ainsi voulu s'éloigner de Junebug, un tube devenu sans doute trop pesant. Au final sa touche californienne attachée aux 70's reste toujours aussi entrainante et ses textes - qui étaient à l'origine des poèmes - toujours aussi bien construits. 
Concert privé du 6 juin 2012 - EMI / Crédit photo: RocknFool
Afin de défendre Strangers in the first place en France, Robert Francis a donné deux concerts privés aux Parisiens. L'anecdote veut que le concert donné au Baron le mercredi 9 mai n’était pas vraiment planifié... De passage à Paris pour promouvoir son 3ème opus, l'artiste a demandé à son attachée de presse de trouver un endroit où chanter, histoire de sortir sa guitare. Robert Francis débarque sur "scène" à minuit pour un show acoustique en solo. L'homme maîtrise parfaitement ses chansons, s'essaye à quelques écarts musicaux, il ne se laisse pas déstabiliser par un auditeur ayant abusé de l'alcool, cherche timidement mais avec humour son capot de guitare resté dans son gilet posé un peu plus tôt... Au public de choisir les chansons qu'il souhaite écouter. On pourrait être à une soirée entre amis mais avec un ami guitariste très doué.
Crédit photo RocknFool
Le 6 juin 2012, le concert privé qui se déroule dans les locaux d'EMI demeure plus professionnel et  électrique. L’homme, accompagné de son groupe possède plus de prestance qu'au Baron et ses interprétations apparaissent plus maitrisées. A l’exemple du premier show privé le chanteur crée facilement un lien avec son public en racontant des anecdotes cachées derrière ses chansons. Robert Francis adresse par exemple un adieu définitif à la femme décrite dans la chanson « Little girl », les récentes retrouvailles ne s’étant pas bien passées. Il explique également l’historique derrière « All of my trains », une chanson écrite en regardant les trains passés sur une colline californienne, il explique avoir voulu dire adieu à son enfance pour laisser place à ce que la vie lui réserve. L’artiste maitrise parfaitement les codes de la scène et pourtant une once de timidité se dégage du personnage, ce qui le rend encore plus fascinant. Robert Francis ne résiste pas à revenir sur scène après le rappel du public français. Il semble fin prêt pour la série de festivals américains qui l'attend.

Eighteen - 1er single de Strangers in the first place
Robert Francis on line
Discographie
2007 - One by one
2009 - Before Nightfall
2012 - Strangers in the First Place