Rechercher dans ce blog

lundi 31 octobre 2016

De Hossegor à Clermont-Ferrand, un accident de parcours réussi pour Peyo



Selfie par Peyo
Une voix atypique, des mélodies très entrainantes… Le groupe Peyo apporte une bouffée d’air frais à la chanson française. A 31 ans, Pierre Dumont, chanteur et co-fondateur du groupe, a fait ses débuts tardivement, persuadé de ne pas avoir une belle voix (sic). Et pourtant, l’artiste pourrait se diriger vers le chemin du succès aux côtés des quatre membres de son groupe avec qui il travaille ses compositions en plein cœur de l’Auvergne, à Clermont-Ferrand.

Une enfance entre Jacques Brel et Elvis Presley
Son éduction musicale, Pierre Dumont a commencé à la constuire avec ses parents : « Ils sont des fans de musique, ils en écoutaient toujours à fond » souligne le chanteur. Ses oreilles se familiarisent ainsi avec du côté paternel, un fan de rock’n’roll, les chansons d’Elvis Presley, Chuck Berry, Eddie Cochran et du côté maternel, la chanson française avec Georges Brassens, Jacques Brel. « Je prenais des raquettes de tennis, en guise de guitare, pour imiter ces artistes » se souvient le jeune chanteur.
A 16 ans, il fait ainsi ses premières notes, lorsqu’un copain l’initie à la batterie. « Un an après j’ai créé mon premier groupe ».  Il fonde alors, tour à tour, 9 groupes aux styles très différents : néo métal, pop rock, punk hardcore. Et pendant 2 ans, il suit des cours à l’AFMA (Association pour la Formation aux Musiques Actuelles) durant lesquels le chanteur explique avoir appris à jouer en groupe. Jusque là batteur, le jeune homme se met alors à emprunter la guitare de ses amis avant d’acheter sa propre guitare folk et d’écrire ses premières chansons. 


De Montpellier à la création de Peyo
De 2006 à 2012, Pierre vit à Montpellier. « Dans cette ville, tu n’as pas d’autre choix que de baigner dans le flamenco. Dans tous les bars où j’allais j’en entendais. Le flamenco m’a d’ailleurs toujours impressionné ». Puis, il prend des cours de guitare avec un Gitan. « C’est une musique instinctive qui ne s’écrit pas et comme je ne sais pas lire la musique, ça me convient bien. Elle se transmet à l’oreille. »
C’est en 2015 que naît le groupe Peyo : « J’étais en vacances, dans ma famille à La Rochelle, j’avais plein de compositions avec moi et  Pierre-Jean, guitariste co-fondateur de Peyo, m'a dit : tu chantes trop mal en anglais, espagnol, lance toi en français. Je suis alors parti à Hossegor. Et là-bas mes copains basques et landais m’appellent Peyo, tout comme mes petits cousins qui ne savent pas dirent Pierre. Ce surnom est devenu le nom du groupe ! ».
Mais convaincu de ne pas avoir une belle voix, Pierre ne jouait ses ballades qu’à lui-même. Heureusement, le groupe fait ses débuts le 20 novembre 2015, à la Maison du peuple, à Clermont-Ferrand. « Ce premier concert est une blague. On venait pour animer un événement et on s’est retrouvé à jouer avec Ena Luis. C’est un gros « hold-up » qui nous a permis de lancer Peyo. On n’avait jamais répété un concert jusque-là ! Je crois désormais profondément en ce groupe. Et dès 2017, on a envie de passer un cap » avoue le chanteur.
Sans doute de part sa formation à l’AFMA, l’artiste ne conçoit pas de faire de la musique sans être membre d’un groupe. C’est pourquoi, même si ses talents de chanteur et de guitariste pourraient en faire un excellent artiste solo, au sein de Peyo il s’est entouré de :
- Damien à la batterie, « ça fait 10 ans qu’on joue ensemble. J’ai toujours été son batteur, pendant 7 ans dans le groupe Xanthine ».
- Pierre-Jean à la guitare électrique : « avec Damien, on a formé le groupe Glory Kings  devenu, aujourd’hui Stinky Pants, aux côtés de Pierre-Jean ».
- Kevin à la basse : « c’est un pote du rugby ».
- Fabienne au violon, c’est une ancienne chanteuse et guitariste du groupe Trio Implied. Je suis content d’avoir réussi à la convaincre de faire partie du groupe. »


Même si le groupe ne fête que sa première bougie, son chanteur semble déjà mener finement sa carrière de part ses expériences passées : « Mon professeur de chant m’a dit si tu veux percer :
- soit tu passes dans l’émission « The Voice »,
- soit tu fais un buzz sur YoutTube,
- soit tu as une chance pas possible et un label te repère mais tu perds ta liberté.
Une chose est certaine, je ne chercherai pas à passer dans « The Voice » car mon choix c’est de rester avec mes potes ».
Certains copains de Pierre, eux, ont fait le choix inverse, comme Thomas Kahn avec qui il a collaboré dans un groupe. Thomas, lui, a choisi de tester son talent dans l’émission phare de TF1, The Voice.

Un 1er EP aux couleurs de Mano Solo

Ce 1er EP éponyme créé au mois de juillet et sorti en septembre 2016 contient 5 chansons écrites et composées par Pierre. Il ne faut pas s’y méprendre même les amoureux inconditionnels de musique pop folk anglaise ne pourront que tendre l’oreille en écoutant ces morceaux en français. On découvre alors la guitare flamenca qui se marie parfaitement avec la basse, un clin d’œil aux années vécues à Montpellier. « Toutes les semaines, lorsque que j’arrive en répétition, je fais confiance aux musiciens pour sublimer mes morceaux » explique Pierre. Et ces 5 chansons,  pourraient très bien être signées de grands noms de la chanson française. La relève se prépare !
« Cet EP raconte ma façon de voir les choses. Je suis fan de Mano Solo, cet EP me fait penser à lui mais en plus gai. J’ai envie de chanter des choses positives, qui rassemblent. Il y a toujours un message d’espoir comme la chanson « Sous Nos Yeux », j’invite les gens à regarder tout ce qu’il y a de beau. On pointe toujours du doigt des aspects très négatifs. C’est la pulsion de mort qui nous est proposée partout, à la télévision notamment. Il y a toujours un petit bout de soleil. Je suis psychologue et mon métier m’inspire forcément, je travaille en permanence face à la souffrance. Mes textes en sont donc forcément inspirés. D’ailleurs, les titres « Aimer », « Sous nos yeux » évoquent le potentiel que chacun possède et ne voit pas forcément. Il faut communiquer plus avec le cœur qu’avec le mental. Et il n’y a rien de moralisateur dans ces chansons. Il n’y a que des messages auxquels je crois » explique le chanteur.
Dans cet EP, le groupe fait aussi un clin d’œil à la capitale dans une chanson intitulée « Paris ». « Je me suis toujours dit que je vivrai un jour à Paris mais je n’y ai pas trouvé de travail. Cela a été un échec pour moi. Cette chanson très érotique, est venue d’un trait ».
Concernant l’avenir, le groupe est aussi très lucide sur la difficulté de vivre de sa passion. « C’est très dur de gagner sa vie en tant qu’artiste. Etudiant, on avait beaucoup de temps. Ainsi, avec le groupe Xanthine on a pu faire 45 concerts en 10 mois. On a alors été approché par des petits labels, par la SACEM. Mais si on veut devenir professionnel, lorsque l’on reçoit un cachet il faut en céder 50%. C’est pourquoi avec Peyo on a décidé de ne pas prendre le statut d’intermittent du spectacle. On travaille donc tous en parallèle du groupe ». Cet EP constitue donc une belle carte de visite pour le groupe afin de trouver un label. Il semblerait que le meilleur reste à venir.


Peyo en ligne

En ce moment Pierre écoute :
- Ibrahim Malouf : « J’écoute de la musique de façon obsessionnelle, je l’écoute donc en boucle ».
- Queens Of The Stone Age, Royal Blood, Biffy Clyro : « c’est ce que j’aurai adoré faire si j’avais eu une voix rock’n’roll. »