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lundi 31 décembre 2012

Anything Maria a rempli sa valise de Berlin à New-York

Autoportrait d'Anything Maria, le 13 novembre 2012 au bar Le Yono


Anything Maria a puisé  l’essence de sa musique durant ses voyages entre New-York et Berlin. Âgée de  28 ans, la chanteuse réalise des prestations scéniques peu communes pour une même artiste, sous la forme de "DJ set" ou de "live" et n’hésite pas à proposer de nouveaux concepts à l’industrie de la musique en plein essoufflement.

Comment as-tu fait tes premiers pas dans la musique ?
Mon père était DJ mais il a arrêté cette activité dans les années 1980, avant ma naissance. Il était passionné de rhythm’n’blues, ma plus grande influence aujourd’hui.
Petite, j’avais une attirance pour des arts visuels comme la peinture, la sculpture, la photographie. C’est sans doute pour cela que l’aspect visuel est pour moi, aussi important que la musique.

Et un jour ma professeure de théâtre, bouleversée par ma voix, m’a conseillée de prendre des cours de chant. J’ai commencé par réaliser des reprises de rhythm’n’blues puis j’ai monté mon groupe Melocoton Orchestra.

Qui est Anything Maria ?
C’est un projet féminin, une réflexion sur moi en tant que femme et un questionnement : qu’est-ce que la femme ? Est-ce que c’est la vierge Marie ? Marie-Madeleine, la maîtresse de Jésus ?
Maria signifie toutes les femmes et Anything veut dire : toutes, aucune, lesquelles ?

Quelles ont été les opportunités qui t’ont amenées à Berlin, New-York puis à Paris ?
J’ai étudié la musicologie à Avignon mais je m’ennuyais, je suis alors partie vivre 3 ans à Berlin pour faire une licence afin d’étudier les scènes alternatives depuis la deuxième guerre mondiale. C’est là que m’est venue l’idée de mélanger musique acoustique et électronique.

Je suis également allée à New-York pour intégrer un groupe de musique psyché, cela m’a permis de découvrir la culture noire américaine, hip-hop, rhythm’n’blues. A l’origine, j’écrivais mes textes en Français mais au final avec cette expérience internationale, cette langue est devenue une barrière pour communiquer avec les gens.

En 2010, je suis venue m’installer à Paris, j’ai alors sorti le titre Cook Him Up qui a bien fonctionné, il a même été remixé par Yuksek. J’étais complètement déconnectée des stratégies marketing, j’avais simplement envie de sortir ma musique.


Ta promotion est plutôt originale puisque tu ne sors pas un album mais plusieurs singles à quelques mois d’intervalle. Comment t’es venue cette idée ?
C’est Henry Blanc-Fancard qui est à l’origine de ce type de promotion, il coproduit, coréalise ma musique et surtout élabore le concept autour d’Anything Maria.  De part ses relations familiales (ndlr : cousin du chanteur Sinclair) il connaît bien l’état de l’industrie musicale et nous avons ainsi décidé de proposer autre chose, plus en adéquation avec la façon de consommer la musique aujourd’hui : au coup par coup, au clip par clip. Ces stratégies se retrouvent dans les pays anglophones mais pas vraiment en France.

Bien évidemment, cette stratégie est élaborée dans un souci économique mais en France le statut d’intermittent du spectacle reste un confort et une sécurité. Il s’agit d’une des dernières distinctions de la France sur le plan international. Mais ce n’est pas pour cela que nous sommes les meilleurs musiciens du monde !

Ta communication est très développée sur Internet, est-ce aussi un choix stratégique ?
Notre génération a intégré que la musique ne se vend pas, je ne m’attends donc pas à dépasser les ventes d’albums de Lady Gaga, c’est pourquoi il faut être omniprésent sur Internet tout en trouvant le bon équilibre pour ne pas agacer les gens. Barack Obama a fait 25% de sa campagne sur Internet, dans 4 ans ce chiffre atteindra sans doute plus de 60%. Je suis entourée d’une équipe de jeunes geeks !
Mon rôle demeure de créer du contenu artistique mais je souhaite rester en relation avec les gens qui me suivent pour leur montrer ce que signifie suivre le lifestyle Anything Maria. J’espère d’ailleurs développer le concept d’Anything Maria dans d’autres univers comme les vêtements, les bijoux…

Tu as deux types de prestations DJ set ou live, quelle est la différence entre ces deux formules ?
Anything Maria c’est du rhythm’n’blues électronique, je possède donc une légitimité pour être présente dans les clubs. C’est pourquoi je présente une formule club dans laquelle je joue des remix de mes chansons. Et la formule live propose une version plus proche des versions ITunes. En quelque sorte, il existe une formule jour et nuit.

Que raconte la chanson T.I.N.A.P que tu interprètes pour la chaîne YouTube Camille Green Unplugged ?
Ce titre This Is Not A Pipe, parle des faux semblants, de la perte de repères à la fin d’une histoire d’amour dans une ville qui vient apaiser ces moments de solitude. Quand on a l’impression que notre maison ne représente plus ce que les Anglais appellent « home ». 


 T.I.N.A.P par Anything Maria pour Camille Green Unplugged



Anything Maria en concert
Avril 2013 : tournée en Chine

Anything Maria sur Internet

Discographie Anything Maria
2010 – I am vertical (EP)
2011 – Wild Heart
15/03/12 – Holy Kiss
15/06/12 – Cold Smoke
15/10/12 – T.I.N.A.P
2013 – Sortie d’un album de remix