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vendredi 21 juin 2013

L’entrée remarquée de Swann

Autoportrait, jeudi 23 mai 2013 - Chez Swann
Son nom lui va comme un gant et pour cause Swann est un clin d’œil à l’épisode de la sonate de Vinteuil qui évoque le pouvoir de la musique. La chanteuse folk de 23 ans s’émerveille ainsi de cette capacité qu’a la musique à ramener vers des souvenirs, des lieux ; elle s’étonne également de ses propres pouvoirs et donc des éloges chaleureuses qui lui sont faites la comparant entre autres à Cat Power : « J’ai encore du mal à admettre que l’on parle de moi en ces termes » avoue-t-elle en pleine interview. Et pourtant Swann est en grande partie la raison de son succès.

Elevée dans une famille où l’on écoutait des chanteurs anglophones comme Neil Young, les Rolling Stones, Velvet, Swann avait choisi de ranger la musique dans la case « passion » et ne se voyait pas abandonner ses études de communication. Mais c’était sans compter sur son stage, à Londres, qui lui a ouvert les portes des scènes de bars anglais. 
La jeune femme se remémore ses débuts londoniens en riant: « J’avais ouvert un magazine avec le nom de tous les bars de la capitale et j’ai dû envoyer 60 e-mails pour demander à me produire sur scène. Au final j’ai effectué une dizaine de concerts ». Mais malgré son jeune âge, l’artiste n’est pas novice, à 11 ans, elle écrivait sa première chanson et à 16 ans elle se produisait déjà sur scène. La chanteuse arrive même à se rappeler du cadre dans lequel elle a écrit Hold Me Close, à 14 ans, une chanson, présente dans son album : « Je me rappelle du micro, tenu grâce à des livres, que je branchais sur un ordinateur énorme. La mélodie est venue rapidement avec des accords assez basiques. Aujourd’hui les paroles sont quasiment les mêmes. Il faut savoir que je compile tout ce que je fais et quand j'ai fait écouter cette chanson à mes proches, à l’unanimité elle a été déterrée ! »
2009, Stephen Munson entre dans sa vie
En 2009, sa carrière prend un autre tournant, lorsqu’elle commence sa collaboration avec Stephen Munson un ami de la famille, ancien membre de groupes de punk des années 80, qui lui propose de travailler ensemble. « On a enregistré des maquettes et on s’est pris au jeu, on voulait toujours enregistrer plus de chansons. Il m’a présenté des musiciens qui au final ont participé à l’enregistrement de l’album ». De cette collaboration naîtra un EP intitulé Show Me Your Love, sorti le 14 janvier 2013. Les thèmes de cet EP se retrouvent dans son album, « la peur de la fin d’une histoire d’amour, d’une amitié, d’un bon moment, d’un bon repas ». « L’amour fait évoluer chaque personne, l’attention que l’on porte à la personne lui donne une force qui va lui permettre d’avancer. J’ai voulu parler de ce qui relie les êtres humains entre eux ». Ce thème perdure même dans sa reprise du titre de Franck Zappa, une chanson que Swann écoutait en famille en rentrant de vacances au ski. L’artiste cherche à se justifier : « Il ne faut pas s’étonner que ma musique parle de moi et des gens qui m’ont construite ».

                                                                                         Bobby Brown (Goes Down) by Swann
Rob Ellis, chef d’orchestre de son premier album
Pour son album Neverending sorti le 15 avril 2013, le label de Swann lui a permis de travailler avec une sacrée pointure, Rob Ellis, membre du groupe de PJ Harvey, producteur entre autres de Marianne Faithful, Placebo, Anna Calvi. Swann se remémore cette collaboration : « Cela a été comme une évidence de l’intégrer dans le projet, il a peaufiné l’album, il a apporté une cohérence que seule une personne externe au projet pouvait apporter, il a joué un rôle de chef d’orchestre ».
Quant au choix d’un album uniquement en anglais, Swann l’explique simplement : « Petite, j’ai été sensibilisée à la musique anglophone, ces chanteurs sont devenus mes modèles et ma première chanson, je l’écrivais déjà en anglais. C’est un défi pour moi, car j’ai toujours envie de m’améliorer, de découvrir des mots nouveaux ».
Au final, les critiques sont élogieuses, la chanteuse à la voix éraillée est comparée à Cat Power et semble même gênée du compliment. « C’est très touchant d’entendre de telles critiques, j’ai garde toujours une certaines distances face à ces remarques, je comprendrai davantage que l’on parle de mes musiciens en termes élogieux ! », remarque modestement la chanteuse.
Très lucide quant à sa carrière difficile à prévoir sur la durée, Swann n’a pas peur de se diversifier : « cela m’intéresse de faire de la musique pour les autres, faire de la musique pour des films ou des publicités ».
Au vu de la communauté qu’elle a réussi à construire autour d’elle à la suite de sa tournée avec l’Anglais Tom McRae, de sa quête incessante pour donner à son public des morceaux aux sonorités à chaque fois différentes sur scène, Swann a su acquérir certains codes du monde artistique qui lui ont permis de se faire brillamment remarquer lors de son entrée sur la scène musicale.
 SWANN ON LINE
CONCERT
Lundi 23 septembre au café de la danse