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mardi 30 avril 2013

Big Smoke, un bon cru londonien

Autoportrait par The Lone John Harps - L'omni bus café le 27/04/13


Mathias Neyrand, l’unique membre de The Lone John Harps a l’âme vagabonde. Ce chanteur français qui n’imagine pas vivre toujours au même endroit affectionne tout particulièrement la Grande-Bretagne, un point de chute récurrent dans son parcours qui l’a porté jusqu’en Amérique du sud, terres d’inspiration de ses EP.

Une passion précoce
Petit déjà, Mathias Neyrand s’intéresse à la musique. Dès l’âge de 5 ans alors qu’il vit en Allemagne, il demande à faire du violoncelle puis rapidement il intègre une chorale qui lui permet d’acquérir des bases en solfège. Six ans plus tard, alors qu’il commence à tenir son violoncelle comme une guitare, sa famille comprend qu’il est grand temps d’investir dans un autre instrument...The Lone John Harps se remémore sa jeunesse : « J’ai passé une grande partie de mon adolescence à bidouiller sur ma guitare ou mon piano, j’essayais de rejouer des morceaux entendus ».

« A ma majorité, j’ai commencé à écrire mes premières chansons en parallèle à mes études d’anglais. Mais c’est vers l’âge de 23 ans que je me suis vraiment lancé dans la musique, lorsque je suis parti en Angleterre ». « J’ai vécu pendant un an à Oxford, ville dans laquelle j’ai eu mon premier groupe The Shanks, j’ai commencé à faire des enregistrements et des concerts. »

Un point d’attraction anglophone
La Grande-Bretagne est un pays qui attire le chanteur, puisque pendant plusieurs étés il part sur les routes anglaises pour donner des concerts dans les rues. Le jeune homme est content de ses gains qui lui permettent de payer la totalité de son voyage et de s’accorder d’autres plaisirs mais après plusieurs été la lassitude le gagne : « En fonction de gens que croisais, j’adaptais mes chansons, Robbie Williams pour les filles, Oasis, pour les garçons. Je n’étais plus épanoui ». C’est à ce moment-là qu’il se met sérieusement à l’écriture.

Une équipe consituée entre Londres et Paris
Une fois son diplôme en poche, Mathias s’accorde une année sabbatique à Londres. « C’est à cette période que j’ai commencé à travailler sur mon premier EP Big Smoke On British Waterways. ». Le projet repose alors sur l’équipe que Mathias a réussi à constituer : un saxophoniste italien, un ingénieur du son vivant à Londres et un autre, à Paris. Mais Mathias quitte Londres avant de terminer son album. Il part vivre à Paris où il enseigne l’Anglais  à mi-temps dans une école privée, son temps libre est consacré à son futur EP.

Mais à la fin de l’année 2011, le chanteur est en manque d’inspiration : « les scènes ouvertes m’ont fatigué » explique-t-il. « J’ai alors décidé de partir six mois en Amérique du Sud pour reprendre des forces, une destination moins chère que les Etats-Unis et qui me paraissait adaptée à mes envies ». Hormis deux mois de bénévolat planifié au Pérou, Mathias se laisse porter par son voyage. « J'ai passé la moitié de mon voyage à camper dans des paysages fabuleux accompagné de ma tente et de ma guitare. » Au retour, ses bagages sont remplis de compositions à découvrir dans un prochain EP To The End Of The World.

A la suite de ces expériences anglaises, naît alors l’EP Big Smoke On British Waterways, un titre imaginé à la suite d’une soirée passée à consommer des substances illicites au bord de la Tamise. Ce titre fait un clin d’œil à Londres surnommée Big Smoke, au flou, qui entourait le jeune homme pendant des mois passés en Angleterre et aussi « au brouillard qui entoure l’industrie musicale actuelle ».

©The Lone John Harps

The Big Smoke, un EP issu d’un bon cru
L'EP  très réussi, intègre de façon astucieuse un saxophone dans des rythmes entraînants et modernes. La voix quelque peu érayée du chanteur et ses textes qui parlent de blessures, d’insomnie donnent envie de fouiller dans sa vie afin de connaître ses différentes expériences.
Quant au premier titre de l’EP « Robert Landy », il évoque la fascination de Mathias pour Bob Dylan, « ma plus grosse inspiration avec les Beatles, quelqu’un que j’admire et que j’ai pourtant du mal à comprendre ».

Et à ceux qui critiqueraient un album uniquement en anglais alors que l’artiste est français, Mathias y porte peu d’importance: « J’ai essayé de rédiger des textes en français sur la musique que j’aime, la musique folk mais le rendu n’était pas aussi bon qu’avec un texte en anglais ». « L’anglais est désormais inné pour moi, même lorsque j’improvise c’est en anglais ».

Mathias ne s’arrête pas là puisque que son futur album A-Biding My Time qu’il autofinance sortira en mai 2013, « il sera en deux parties, à l’ancienne comme un vinyle, avec une phase A qui correspondrait avec le travail réalisé à Londres et une phase B,  confectionnée à Paris ». « Au final, Paris et Londres sont deux villes qui se ressemblent beaucoup, avec un rythme de vie fatigant. La phase A contiendra l’esprit folk  déjà présent dans l’EP et la deuxième partie sera plus rock ». Et pour l’artiste la qualité d’un album ne rime pas avec son prix : « On peut très bien réaliser un très bon album à moins de 5 000 euros, les maisons de disque diront bien sûr le contraire car elles ont des obligations promotionnelles ».

Malgré son jeune âge, The Lone John Harps manie les réseaux sociaux seulement par contrainte, mais on lui pardonnera cet écart de conduite si son futur album est issu du même cru que son EP !

                                                              Just Like Robert Landy par The Lone John Harps

Sa playlist du moment


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The Lone John Harps en concert
28 mai à La Dame de Canton
11 juin au Café du Bus
5 juillet au Festival Rock'n'Caux à Dieppe