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jeudi 31 décembre 2015

The Deans, le trio irlandais interpelle la société de consommation dans son nouvel EP


Les trois Irlandais, Gavin, Gari et Ronan du groupe « The Deans » n’en sont pas à leur coup d’essai dans la musique à seulement 25 et 26 ans. Rock ? Pop ? Folk ? Difficile de décrire le style de ce groupe qui se définit comme « rock tout terrain ». Et pourtant, ces artistes se sont déjà fait remarquer en 2013. En effet, le trio est sorti vainqueur de la prestigieuse compétition "Unsigned Only Music Competition" - avec, excusez du peu, une récompense décernée par Iggy Pop et Crissie Hyde (The Pretenders) - grâce à leur chanson "Lonely like me". Ce groupe de Galway a sorti  le 1Er décembre 2015 un nouvel EP "Supply & Command", enregistré entre Londres et Paris, qui mérite qu’on écoute ce que ces Irlandais ont à dire sur la société de consommation.
 
Comment avez-vous fait vos premiers pas dans la musique ?
Gavin : J’ai commencé par jouer de la batterie à l’âge de 11 ans. Et le jour où durant mon cours de batterie, j’ai entendu la chanson « Smells Like Teen Spirit », ça a changé ma vie. Je pense que c’est à ce moment-là que je me suis dit que je voulais faire de la musique mon métier. Puis je me suis intéressé à la guitare « et voilà » (ndlr : dit en français) !

Comment vous êtes vous rencontré ?
Gavin : On s’est rencontré sur un site de rencontres ;) Et depuis, on s’aime énormément ! Plus sérieusement, on s’est connu de part les différents groupes dans lesquels on faisait partie dans notre ville natale, Galway.

Il est parfois écrit que Gavin et Gari, vous êtes frères. C’est vrai ?
Gavin : Aucun de nous n’a un lien de parenté même si nous pourrions tous les trois être frères. 

Rock ? Folk ? Pop ? Comment décrire le style de votre groupe ?
Gavin : On a créé notre propre style de musique. On appelle ça « Rock Tout Terrain ». Nos influences proviennent de n’importe où et on mixe tout ça avec la touche « The Deans ». Et on fait "mijoter" ça jusqu’à ce que ça nous ressemble.

D’où vient le nom de votre groupe "The Deans" (ndlr : "les doyens" en français) ?
Gavin : De mon deuxième nom, « Dean »…



Que raconte votre EP "Supply & Command" ?
Gavin : Cet album pose des questions sur notre société de consommation. Notre single « Take it Easy » en est un bon exemple.

Comment se déroule la phase d’écriture de vos chansons ?
Habituellement, j’écris les paroles et la première trame de mélodies. Puis on arrange les chansons ensemble. Mais parfois, les chansons naissent lorsqu’on improvise une mélodie ensemble et j’écris alors ensuite les paroles.

Autoportrait - décembre 2015
Pourquoi avoir enregistré cet EP dans 2 studios d’enregistrement : au studio IMW de Londres et dans un vieil hôtel parisien ? Deux endroits très différents…
On a d’une part enregistré à Londres parce que notre ami et ingénieur Liam Larking travaillait dans ce studio. Et comme nous avons notre propre matériel pour enregistrer et des amis qui vivent dans un vieil hôtel, on a décidé d’enregistrer le reste à Paris, en travaillant à notre propre rythme dans un environnement favorable.

Le public français est-il différent de votre public irlandais ?
Oui, tous les publics sont différents, partout dans le monde. C’est l’une des choses les plus intéressantes lorsque l’on est en tournée.

Quels sont vos projets ?
Maintenant que notre EP « Supply and Command » est sorti, on est en promotion. Et on enregistre, filme des concerts pour une éventuelle sortie d’une édition limitée de notre album live et d’un dvd. On continue aussi d’écrire de nouvelles chansons pour de nouveaux projets en 2016.

Quel est votre souhait pour 2016 ?
Que 2016 arrive…

The Deans en ligne

lundi 30 novembre 2015

Hollow Coves : ils espéraient 10 000 écoutes de leur tube « The Woods », ils en cumulent plus d’un million !


24 ans au plus et déjà un énorme tube à leur actif… Les deux jeunes australiens, Ryan Henderson et Matt Carins, membres du groupe indie folk Hollow Coves peuvent en effet se targuer d’avoir enchanté plus d’un million de personnes grâce à leur chanson The Woods. Après avoir gagné la reconnaissance internationale du public, rencontré leurs fans dans de nombreux pays, les voilà de retour et presque prêts à dévoiler, en 2016, leur nouvel EP. 
©Hollow Coves


Comment avez-vous fait vos premiers pas dans la musique ?
Ryan : Enfant, j’ai pris des leçons de piano. Mais je me demande si c’était un choix personnel ou une volonté de mes parents. J’aimais jouer mais je ne m’épanouissais pas vraiment dans la théorie et je ne me retrouvais dans aucune des musiques que l'on m’enseignait. J’ai finalement abonné le piano et je ne me suis remis à la musique que bien plus tard. On a toujours eu un piano à la maison et un jour, vers la fin de mes années lycée, je me suis remis à jouer et c’est à ce moment là que je suis complètement tombé amoureux de la musique. Puis après avoir terminé le lycée, j’ai eu ma première guitare et depuis, je suis accro.

Matt quant à lui a grandi dans une famille où la musique avait une place très importante. Son père joue toujours dans un groupe, sa mère enseigne le piano, son grand frère joue dans deux groupes qui ont du succès, The Coopers et KARI, et il me semble que sa sœur joue aussi un peu de piano. Même son grand-père jouait de la guitare. Occasionnellement, il utilise une des vieilles guitares de son grand-père. C’est un magnifique instrument.

©Hollow Coves

Comment vous êtes-vous rencontré et comment avez-vous décidé de créer votre groupe ?
Ryan : Avant que je rencontre Matt, il jouait dans un groupe acoustique en duo avec un bon ami à lui qui s’appelle également Ryan. Pour l’anecdote, le nom du frère de Matt est Ryan, le nom du petit ami de sa sœur s’appelle Ryan, un de ses amis s’appelle Ryan et je m’appelle Ryan, ça peut créer des quiproquos ! Donc… un ami m’a fait découvrir leur musique car je jouais des morceaux du même genre. J’ai commencé à discuter avec Matt et Ryan parce que je ne connaissais personne dans le coin qui jouait ce genre de musique. Et un jour, Ryan a quitté le duo pour être batteur dans un groupe de heavy métal. Peu après ça, Matt m’a demandé si je voulais travailler avec lui, on a alors commencé à faire des bœufs et l’alchimie a pris !

Pourquoi avoir appelé votre groupe « Hollow Coves » ?
Ryan : J’aimerais qu’il y ait une belle histoire derrière ce nom. Si vous avez déjà fait partie d’un groupe, je suis certain que vous savez comme c’est difficile de se trouver un nom. On est resté longtemps sans avoir de nom de groupe.  Régulièrement on cherchait des idées sans qu’elles n’aboutissent. Quand on s’est rapproché de la date de sortie de notre EP, on a réalisé qu’on devait vraiment se décider. On a alors probablement décortiqué une 100e d’idées de noms de groupe. En plus, pour ne pas faciliter les choses, à ce moment là on vivait à deux endroits différents dans le monde. Et puis un jour, après une 100e d’autres idées pas terribles, on a fini par trouver « Hollow Coves » qui nous a semblé être le bon nom.

©Hollow Coves

Votre EP « Drifting » raconte quoi ?
Ryan : Il n’y a pas de thème cohérent dans cet EP. En ce sens, je suppose que son titre, « drifting » (ndlr : cela signifie « à la dérive ») lui correspond bien. Il y a d’abord eu les trois premières chansons que nous avons écrites tous les deux. On laissait alors nos chansons solo prendre forme de leur côté. Mais quand on écrivait ces chansons on ne pensait pas faire un EP. C’est juste arrivé comme ça, plus tard. Dans cet EP, on aborde les thèmes de fuite hors de la réalité, de souvenir, de réflexion, il y a même en quelque sorte une chanson à propos de cœur brisé ah ah !

Qu’est-ce que le succès de votre chanson « The woods » vous a apporté : plus de pression pour les prochains enregistrements, plus d’argent pour faire la musique que vous aimez, etc. ?
Ryan : Honnêtement, sans le succès de cette chanson, je ne pense pas qu’on aurait continué à faire de la musique de la même manière aujourd’hui. Je pense qu’on ferait toujours de la musique ensemble mais je ne crois pas que l’on serait resté toujours aussi motivés.
Quand on a fait cet EP on ne s’attendait à rien et quand il a eu du succès je pense que ça nous a vraiment donné de la motivation pour en tirer quelque chose. Evidemment, ça ajoute inévitablement un peu de pression pour les futures chansons. Et bien sûr, on a envie d’essayer de continuer dans cette même dynamique. Je suis excité mais en même temps nerveux à l’idée d’écouter le retour des gens sur les nouvelles chansons sur lesquelles on travaille. Quant à l’argent, tout ce qu’on a fait jusqu’à maintenant c’est enregistrer de nouvelles chansons. On ne peut toujours pas se permettre d’enregistrer aux côtés de grands producteurs ou de de faire des choses tendances aujourd’hui mais heureusement on arrive à faire du bon son. On a aussi eu la chance d’avoir des amis qui nous ont aidés durant nos sessions d’enregistrement, ce qui est précieux.





Au moment où vous écriviez cette chanson « The woods », est-ce que vous avez eu le sentiment qu'elle avait un potentiel particulier ?
Ryan : Quand on écrivait The Woods, j’ai eu un bon feeling mais il y a  aussi toujours une part d’incertitude. On savait que c’était le morceau le plus fort de l’EP mais on ne savait pas à quoi s’attendre. On espérait au mieux 10 000 écoutes. Maintenant, la chanson en cumule plus d’un million et on est toujours un peu dépassé par tout ça !

Quels sont vos projets ?
Ryan : On travaille actuellement sur un autre EP et une reprise furtive. Les chansons commencent désormais à ressembler à ce qu’on souhaite. Et l’EP sortira certainement en début d’année. Par ailleurs, on travaille toujours sur de nouvelles chansons et on est vraiment excité par certaines d’entre elles. L’idée de faire un premier album nous enchante vraiment mais on veut prendre notre temps. Toute cette phase reste très enthousiasmante. J’ai hâte de dévoiler ces nouvelles chansons, de sortir et commencer à les jouer sur scène.

Où les trouver en ligne ?

samedi 31 octobre 2015

Tête-à-tête avec Mat Snow, biographe de U2


Alors que les prochains concerts parisiens de U2 approchent (10, 11, 14 et 15 novembre 2015), les fans du groupe irlandais sont gâtés avec la sortie, le 29 octobre, d’une biographie, « U2 Revolution », qui retrace les 40 ans de carrière du groupe. Ce livre, illustré par des photos d’archives, revient sur les grandes étapes qui ont mené ce groupe mythique vers le succès. Rencontre avec Mat Snow, journaliste musical britannique, auteur de cet ouvrage qui dévoile plus de 200 photos sur Bono, The Edge, Larry Mullen Jr. et Adam Clayton. La carrière du groupe irlandais est entre de bonnes mains avec ce journaliste, ancien rédacteur en chef du Mojo Magazine, reconnu à deux reprises comme « rédacteur en chef de l’année » par la British Society of Magazine Editors.


Extrait du livre U2 Revolution


Comment est né ce projet de faire un livre qui retrace la carrière du groupe mythique qu’est U2 ?
Mon éditeur américain, Quarto, m’a demandé si ça m’intéresserait d’écrire un livre sur U2. Et comme je suis fan depuis que je les ai vus dans mon Université, en mai 1980, en 1ère partie d’un groupe désormais oublié, j’ai immédiatement répondu oui à mon éditeur !

Quelle a été votre méthode de travail pour écrire ce livre ?
Je savais déjà beaucoup de choses sur le groupe mais je devais m’assurer d’avoir saisi les moindres détails des faits les plus marquants de leur carrière et la raison pour laquelle ça leur était arrivé.  J’ai donc lu de nombreux livres et articles sur le sujet.  Le livre qui m’a le plus aidé est « U2 » par U2, les membres du groupe racontent leur propre histoire avec leurs propres mots au cours de longues et riches interviews effectuées par leur vieil ami dublinois, Neil McCormick.

Combien de temps cela vous a pris de faire cette biographie ?
La phase de recherches et d’écriture m’ont pris 3 mois environ. Ensuite, il a fallu que le livre soit corrigé, écrire les légendes et puis est arrivée la phase de mise en page, ce qui a pris bien plus de temps.

Extrait du livre U2 Revolution

Quelle partie de leur carrière vous a le plus marqué ?
Bien que le début de leur carrière soit fascinant parce que personne ne savait qu’ils allaient devenir si célèbre, leur musique qui me plait le plus se trouve sur leur album Achtung Baby (1991). Ce qui ne m’empêche pas de trouver que les morceaux qu’ils ont créés au début des années 2000 sont excellents, à la fois très entrainants et très bien écris.

Est-ce que leur carrière peut être considérée comme un exemple à suivre ?
Tous les groupes qui arrivent à rester ensemble pendant près de 40 ans sont un bon exemple à suivre.  Il faut réussir à faire preuve de loyauté et ne jamais oublier que les racines du groupe sont ancrées dans l’amitié. Depuis les années 1980, ils ont vivement milité en faveur des pauvres, des « outsiders », Bono endossant le rôle du porte-parole assidu et persuasif.

Au début du livre vous reprenez un discours de Bruce Springsteen  et il souligne que le groupe a « une compréhension innée de la règle fondamentale permettant d’assurer la sécurité d’emploi dans un groupe de rock : « Eh ! Connard ! L’autre gars est plus important que tu ne le penses « ! ». Le secret de leur longévité serait donc des égos non surdimensionnés ?
N’importe quel groupe qui rencontre du succès possède au moins un élément doté d’un fort ego, sinon ce groupe ne serait pas en train de se produire sur scène.  Dans ce groupe, l’égo le plus important est évidemment celui de Bono, mais il sait qu’il ne doit pas écraser les désirs et les intérêts des trois autres membres du groupe sinon il disparaîtrait et perdrait alors tout prestige.  Chaque membre de U2 est aussi bien conscient qu’il est beaucoup plus puissant en tant que groupe que ce qu’il pourrait représenter aux yeux du public en tant qu’artiste solo.



Est-ce que le groupe a toujours un temps d’avance (ex. lancement de l’IPod U2 en 2004, le concert dans le métro new-yorkais déguisés en « inconnu » en 2015 pour le lancement de leur dernier album, etc.) ?
Ils ont surtout toujours eu The Edge (ndlr : jeu de mots avec l’expression to have the edge = avoir un temps d’avance et The Edge, surnom donné à David Howell Evans, guitariste et pianiste du groupe) ! Ils ont toujours été prêts à rompre les conventions en entrant directement en contact avec leurs fans, en ayant un impact sur le monde qui les entoure. Je pense que c’est important pour eux de garder cet esprit aventureux.

Comment expliquer l’immense implication humanitaire du Groupe et surtout celle de Bono ?
Comme beaucoup d’Irlandais qui ont voyagé à l’étranger, quand ils étaient jeunes notamment, ils ne considèrent rien comme acquis. Et ils sont sensibles à beaucoup de choses, comme l’injustice, ce que certaines personnes, vivant dans des plus grands pays, ignorent souvent. Et surtout, ce qu’il faut savoir c’est que tous les membres du groupe sauf Adam sont des Chrétiens impliqués même s’ils n’appartiennent à aucune église. C’est pourquoi ils n’hésitent pas à faire de bonnes actions lorsqu’ils jugent cela nécessaire.

Comment interpréter le fait que le groupe ait donné son dernier album "Songs of Innocence" sur ITunes ? Les albums n’ont donc plus aucune valeur monétaire et les artistes doivent seulement compter sur les recettes de leurs concerts ?
C’est exact. La valeur commerciale des albums a nettement diminué avec le « streaming »,  le téléchargement illégal, ce qui a entrainé les fans de musique à ne plus voir un album comme une forme d’art, une importante identité artistique. U2 a grandi dans l’ère des CD et a eu des difficultés à accepter cette transition mais les membres du groupe ont bien compris l’enjeu et font face aux contraintes actuelles. Sauf s'ils ont une chanson utilisée dans une publicité ou à la télévision, ce n'est qu'en jouant en "live" que les musiciens peuvent générer un revenu décent.

Est-ce que l’avenir des artistes est mis en danger par le streaming,  les téléchargements illégaux, etc. ?
Autoportrait par Mat Snow
Je crois que l’avenir de la musique est en danger car désormais seules des énormes stars arriveront à couvrir les frais qu’implique le temps passé dans un studio d’enregistrement comme on le faisait à l’époque. Quand les musiciens enregistrent et mixent rapidement, les coûts sont plus faibles et donc l’enregistrement a de meilleures chances de faire des bénéfices grâce aux ventes et aux droits d’auteur. Malheureusement, les nombreuses heures festives passées en studios comme les Beatles ont pu le faire avec « Sgt Pepper » sont derrière nous.

Qu’avez-vous ressenti lorsque Nick Cave a écrit une chanson peu flatteuse « Scum » à votre égard (ndlr : chanson contre le journaliste) ?

C’est très flatteur ! C’est une très bonne chanson, interprétée avec beaucoup de profondeur et je suis fier de l’avoir inspiré. Ma fille de 15 ans trouve que c’est très cool, j’apprécie donc encore plus.

Quels sont vos prochains projets ?
Je prépare un livre illustré sur The Who, il va sortir très prochainement.

Le livre 
« U2 Revolution » de Mat Snow 
29,90€  - 240 pages - format 23,5x27,6com
Les éditions de l’Homme

mercredi 30 septembre 2015

Coming Soon : 10 ans d'âge et toujours autant d'inventivité !



Il est bien rare d’arriver encore  à croiser des groupes qui peuvent se targuer d’avoir 10 ans d’âge. Pari relevé pour Coming Soon, un groupe de pop inde, originaire d’Annecy. Agés de 22 à 33 ans, les 5 membres du groupe (Leo Bear Creek, Howard Hughes, Ben Lupus, Billy Jet Pilot, Alexander Van Pelt) ont réussi se diversifier à chaque nouvel album pour mieux surprendre les auditeurs, jonglant entre des sonorités éthiopiennes, des expérimentations électroniques et leur travail de bande-son pour le théâtre sans jamais oublier leur base folk. Aujourd’hui, ils reviennent sur le devant de la scène avec un EP intitulé « Sun gets in »,  qui possède certes, une signature plus mélancolique que leurs précédents albums mais reste une ode aux vacances qui plaira à tous les amoureux de musique acoustique teintée de touches électro…
Autoportrait le 21.09.15 @FrenchTouche 90 rue Legendre/Paris


Comment avez-vous fait vos premiers pas dans la musique ?

Coming Soon : Nous avons plus ou moins commencé à faire de la musique tous ensemble au lycée, il y a 10 ans pour certains d’entre nous ! On a commencé par créer un groupe d’indie rock en faisant nos propres chansons car on ne savait pas faire de reprises. Au final, on est tous autodidacte même si les plus jeunes membres du groupe ont suivi des cours de solfège.

Pourquoi avoir choisi d’appeler le groupe « Coming Soon » ?

Tous les balbutiements du groupe remontent à l’époque du lycée quand nous n'avions pas vraiment de nom. Puis les choses sont devenues plus ou moins sérieuses et il a bien fallu nous trouver un nom. « Coming Soon » fait écho à une mauvaise blague, lorsque l’on disait aux gens que le nom de notre groupe allait arriver bientôt (ndlr : to come soon).


Vous avez plusieurs collaborations marquantes à votre actif : une chanson sur la BO du film américain Juno ; vous avez contribué à l’album Miss Météores d’Olivia Ruiz, vous avez enregistré une version de la chanson Private Tortures en duo avec Etienne Daho. Comment avez-vous fait ces rencontres ?

La fille qui a composé la chanson présente sur la BO du film Juno était une amie avec qui on jouait en concert et cette chanson a été enregistrée dans un appartement en un après-midi. Et nous avons rencontré Olivia Ruiz et Etienne Daho de façon complètement informelle, lors de festivals.

Si on revient sur votre discographie, vous alternez les genres entre un album plus rock ("ghost train tragedy"), votre travail pour le spectacle Dark Spring. Dans quel état d’esprit avez-vous travaillé sur cet EP ?

Pour cet EP, on a essayé d’avoir une démarche différente. Pour l’album précédent on avait beaucoup travaillé, on avait une méthode de composition lente. On passait notre temps à « déconstruire » chaque chanson. Dans ce cas, au contraire, on a eu envie de faire un EP rapidement. Cela représente en tout 3 mois de travail mais au final l’album a été fait en une 10e de jours. Nous avons voulu recréer l’énergie qu’on avait  à nos débuts, mélanger les sons acoustiques de nos débuts et ajouter des touches électros apparues au fil du temps. L’objectif était de retrouver notre fraicheur. Cet EP est très atmosphérique, on a voulu créer l’ambiance de l’été : soleil,  vagues, l’amour estival.

Vous avez créé votre label Kinderminster pour être plus libre ?
Nous avons créé ce label dès le 1er album. Avant d’être un label, c’était une maison d’édition pour garder nos droits d’édition puis nous l’avons structuré en label. Cela nous permet de sortir la musique que l’on veut quand on veut. Grâce à ce label, on peut aussi travailler plus rapidement : on contrôle notre calendrier et notre musique.


Quel est le secret de votre longévité car il est rare aujourd’hui de voir des groupes qui durent plus de 10 ans ?

On est tous plus ou moins frères, on peut donc se dire les choses sans créer trop d’incidents (rires) ! Notre logique d’indépendance avec notre propre label, nous permet de passer les caps. C’est vrai que l’on constate qu’au fil de notre parcours nous avons croisé beaucoup de groupes qui n’existent plus.  Ca aide aussi de ne pas avoir un manager qui nous dit quand notre musique n’est plus viable. Ca nous permet de continuer à faire ce que l’on a envie.

Est-ce que c’est facile aujourd’hui de gagner sa vie en tant qu’artiste ?

Ce n’est pas si facile mais on a la chance de ne jamais avoir eu de travail en parallèle pour survivre. En France, on a la chance d’avoir le statut d’intermittent et ce, encore pendant quelques temps, mais c’est un combat permanent.

Vous préférez Facebook, Instagram ou Twitter ?

On adore Facebook ! Mais on utilise Instragram de façon personnelle.  Et on conçoit également l’utilisation de Twitter mais plus à titre personnel car ce n’est pas facile de s’exprimer au nom de plusieurs personnes sur ce réseau social.

Coming Soon en ligne
Prochains concerts

- 1er octobre 2015 - Espace B à Paris
-  23 octobre 2015 - Limoges
- 24 octobre 2015 -  Bordeaux
- 7 novembre 2015 - Angers
- 9 janvier 2016 - Annecy
- Tournée française en février/mars.

Discographie
- 2006 : The Escort (EP)
- 2008 : New Grids
- 2009 : Participation à Miss Météores, album d'Olivia Ruiz.
- 2009 : Love In the Afternoon (EP)
- 2009 : Ghost Train Tragedy
- 2011 : B-Sides & Rarities vol. 1 et vol. 2 et vol. 3 (EP)
- 2012 : Dark Spring (Soundtrack)
- 2013 : Disappear Here (EP)
- 2014 : Tiger Meets Lion
- 2015 : Sun Gets In 






lundi 31 août 2015

Malo’ peaufine son deuxième album avec Charlie Winston et Jean-Louis Aubert


A seulement 21 ans, Malo’ peut se targuer d’avoir déjà une longue carrière derrière lui ! Et pour cause, le jeune chanteur prépare actuellement son deuxième album avec le coup de pouce des talentueux Charlie Winston et Jean-Louis Aubert. Sans aucun doute, les deux artistes ont été charmés par le timbre de voix  du jeune homme et son parcours initiatique entre la France et l’Australie. L’artiste multi casquettes (mixeur, arrangeur, compositeur, etc.) a d’ores et déjà su se créer avec brio un univers musical entêtant et enivrant qui laisse présager un deuxième album doté de très belles chansons.

Autoportrait

Atypique. C’est le mot qui pourrait résumer l’enfance de Malory Legardinier alias Malo’. Son père est très jeune lorsque Malo’ nait et sa mère quitte la France pour l’Australie quelques mois plus tard. Proche de son père, manager de groupes et guitariste en Normandie,  Malo' l’accompagne dans son travail et donc en tournée dès l’âge de 7 ans. Il suit notamment un groupe de musique de rue avec lequel son père travaille. En tournée, le garçon commence à écrire ses propres chansons sur la route. Lors d’un concert à Bergerac, le groupe que manage son père poussera même Malo' sur scène pour y interpréter sa première chanson. C’est à cette période que naît alors sa forte envie de faire de la musique.

Puis une rencontre est déterminante dans sa vie. « Vers l’âge de 10 ans, j’ai rencontré Stéphane Bruscolini, directeur du studio d’enregistrement et de production de la salle de spectacle Le Cargö, à Caen. Il m’a pris sous son aile et m’a appris comment utiliser des tables de mixage.  Je passais la plupart de mon temps avec lui » se rappelle Malo'. Sa passion pour la musique ne fait alors que grandir.

Retrouvailles avec sa mère partie en Australie
A 7 ans, il commence à écrire des chansons dans sa chambre. A 15 ans, un parcours initiatique l’attend : il part retrouver sa mère, qu’il n’a jamais vraiment connue, en Australie et s’installe un temps chez elle. En parallèle à sa vie d’écolier, il réalise alors son premier album « The Old way », en autoproduction. « J’ai réussi à choper une table de mixage, un Mac pro, une guitare dans sa maison » souligne le chanteur. A l’image de certains grands artistes, Malo’ joue de tous les instruments présents sur l’album, ce qui dénote pour son jeune âge,  et cumule les casquettes : mixeur, arrangeur, compositeur... Le garçon a déjà un univers bien marqué grâce en partie à sa voix,  elle aussi atypique.

Pour couronner le tout, sur place, Malo’ rencontre John Stone, le père d’Angus et Julia Stone. A l’occasion de sa tournée en Tasmanie, le jeune chanteur l’accompagnera avec l’orchestre symphonique « Barrenjoey Band ». Il monte aussi un groupe et participe à un tremplin où il termine 1er parmi 100 groupes australiens. Son talent est déjà reconnu.

 Malo’ décrit ce premier album « The old way » comme un carnet de bord des voyages qu’il a effectués pour retrouver sa mère. « La chanson « Mon cœur de pierre » est totalement en accord avec la sensation que j’avais lorsque je partais pour l’Australie » indique l’artiste. « C’est un album très personnel mais aussi un album de voyage, de découverte de soi... Je suis conscient qu’il n’est pas donné à tout le monde, de changer de pays à 15 ans pour rencontrer une mère qu’on n’a pas connu ». Les propos de Malo laissent penser que l’artiste est doté d’une grande maturité…

© Photo : Stéphane Girard / Design : Alexandre Aubert
Deezer remarque Malo’
Puis le site Deezer lui donne un coup de pouce. En effet, Malo’ apparaît en mars 2012 sur la page d’accueil du site même si son album est autoproduit. Et le site lui décerne un coup de cœur musical. L’artiste est très reconnaissant de ce coup de publicité : « Grâce à ça, j’ai été contacté par des maisons de disques en France. C’est alors que j’ai pris la décision de retourner en France pour revoir mon père et signer avec le label Atmosphériques en 2012 ». Et en 2013, Malo' commence à se faire remarquer grâce à la chanson Paradise qu'il interprète en duo avec la chanteuse Noa Moon.

Un deuxième album « Be/être » en préparation
Le chanteur prépare actuellement son deuxième album « Be/être », dont environ 70% des titres ont été composés chez lui mais une chose est certaine il sait bien s’entourer. En effet, cet album est produit par Charlie Winston, mixé par Craig Silvey (Noel Gallager, Arcade Fire, etc.) et bénéficie même de la touche de Jean-Louis Aubert.

« C’est toujours impressionnant pour moi de rencontrer des gens comme Jean-Louis Aubert et Charlie Winston » souligne Malo’. « J’ai rencontré Jean-Louis alors que j’étais revenu en France, j’étais en contact avec Bénédicte Schmitt et Dominique Blanc-Francard producteurs parisiens du Labomatic, studio mythique des Champs-Elysées. C’est suite au réenregistrement du titre « Requiem of happiness » au Labomatic, que j’ai rencontré Jean-Louis. On a sympathisé et comme je souhaitais faire cet album en 2 langues, il était très bien placé pour m’aider. Ce grand poète a su trouver les mots… ». 




« Tandis que ma rencontre avec Charlie Winston s’est faite grâce à mon premier album qu’il a eu l’occasion d’écouter car nous sommes  signés dans le même Label. Il m’a ensuite proposé de le rejoindre lors d’un concert à Lyon. Puis il m’a invité à Londres et il m’a demandé si j’avais besoin d’aide pour peaufiner mes morceaux en anglais. ». Le courant passe tellement bien entre les deux artistes qu’ils ont collaboré à l’écriture de la chanson « light » présente en deux versions sur l’album « Curio City » du chanteur anglais. « On a fait cette chanson chez lui, à Londres, quand on travaillait sur mes titres.  On est descendu dans son studio, on avait l’air puis on a écrit la chanson rapidement. Au final, on ne savait pas si on allait faire un duo ou si cette chanson allait être sur son album ou sur le mien. Elle correspond tout à fait à l’ambiance de l’album  « Curio City » mais peut-être qu’on la retrouvera aussi sur mon album, peut-être qu’un jour on en fera un duo. Rien n’est définitif ».

Be/être : un croisement entre la culture française et australienne
Et lorsqu’on demande à Malo’ ce qui l’a inspiré pour réaliser ce nouveau projet, il raconte que « cet album va raconter l’histoire de mes deux cultures (France/Australie). Il va parler de voyages, de rêves accomplis ou à accomplir, des sentiments que j’ai ressentis en rencontrant ma mère, en étant loin de mon père, la solitude que j’ai éprouvé à plusieurs reprises ». 



Et l’artiste explique que cet album, plus personnel que le premier, a exigé beaucoup de travail afin d’arriver à faire passer des émotions dans des textes à la fois en français et en anglais. A ce jour, Malo’ ne semble pas encore prêt à laisser échapper plus de 2 ans et demi de travail : « Il n’y a pas de date de sortie officielle. Peut-être qu’il sera prêt en janvier 2016, mais aujourd’hui je ne suis pas arrivé au bout de cet album. Je ne  suis pas encore satisfait du son, sur ce point, je ressemble à Dr Dre. C’est compliqué de faire un album, on part d’une page blanche, c’est excitant, c’est comme changer de ville, de maison mais lorsque la fin approche, on se demande si on a bien réuni tout ce qu’on voulait ». A 21 ans, Malo’ connaît déjà bien ce que signifie la remise en question,  un bon signe pour ce deuxième album qui s’annonce très prometteur… Et qui lui permettrait peut-être de retourner faire des concerts en Australie, « ce qui serait très émouvant » confie l’artiste.

Malo’ en ligne

Discographie
- 2ème album « Be/être » - à paraître d’ici 2016
- EP 4 titres « Let it go » - 2015
- 1er album « The old way » – 2012

Actualité 
Tournée d'octobre à décembre 2016 en 1er partie de Vianney
- 14/10 aux Cuizines de Chelles