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dimanche 12 décembre 2021

Le groove inimitable de John Milk

Jamaican Soul, Rythm & Blues, Shaolin Soul, NuSoul et Hip-Hop… les influences du nouvel EP « Dont’ blame the hammer » de John Milk sont nombreuses pour le plus grand plaisir de nos oreilles. Derrière les musiques de l’artiste dont les sonorités rappellent la pop anglaise, il est difficile de deviner que John est un producteur et compositeur français. Avec brio, il réussit à créer des musiques qui le distinguent, tout en ayant un son en perpétuelle évolution... Cet EP de 6 titres est à écouter de toute urgence.


Selfie John Milk


Comment as-tu fait tes premiers pas dans la musique ?

Tardivement, à l’âge de 17 ans. Mon petit frère avait acheté une guitare pour apprendre la guitare classique et j’ai commencé par reprendre des morceaux simples grâce aux tablatures, à chanter des morceaux de Ben Harper dont le « Live from Mars » m’avait beaucoup parlé à l’époque. Une démarche d’autodidacte. Il n’y a pas de musiciens dans notre famille. Je n’ai donc pas de formation académique.  

Cela a toujours été une évidence pour toi de chanter en anglais ?

Oui le chant en anglais ouvre des portes à un auditoire plus large. La puissance de cette langue dans sa concision également est un vrai bonheur lorsqu’il s’agit d’exprimer des sentiments en peu de mots. Mon éducation et la musique qu’on écoutait à la maison ont également joué un rôle clé dans cette orientation. Mon père écoutait beaucoup de musique nord-américaine et anglaise, du blues, du rock et de la folk principalement. Très peu de disques de musique française tournaient à la maison.



Que raconte ton EP "Don't Blame The Hammer"?

Je suis heureux qu’on me pose cette question :) Il raconte l’ère du digital. Ce n’est peut-être pas évident à première vue, mais « Don’t blame the Hammer » et « Offline Love » sont inspirés du monde connecté dans lequel nous vivons. A force d’entendre que les effets néfastes d’Internet sur nos vies sont la faute des réseaux sociaux, je me suis dis : ok, mais en fait ces réseaux ce sont des outils. C’est ce que nous en faisons qui les rend bons ou mauvais. Alors ne blâme pas l’outil mais réfléchi à ce que tu fais avec. Car ces réseaux ou le progrès technologique en général ont des tas de côtés très positifs. C’est donc à mon humble échelle une chanson de prise de conscience. « Offline Love » a un message plus direct : arrête de mater ton téléphone quand tu es entouré des gens que tu aimes (et des autres aussi). L’amour se trouve en mode avion chez moi.

Avec qui as-tu collaboré pour le faire ?

 Les titres originaux ont été fait par mes soins 100% dans mon studio. Les remixes sont réalisés par deux producteurs avec qui j’ai déjà eu la chance de collaborer. Blanka qui gravite dans le milieu du hip-hop et masterise souvent mes morceaux. Il a une très belle oreille et une super sensibilité aux musiques noires qui m’inspirent. Bruno Patchworks pour le second remix pour qui je chante parfois. Qui a été mon professeur en quelques sortes pendant mes premières années en tant que producteur et qui a également rejoint mon groupe pour la tournée de 2015 sur l’album « Treat Me Right ». Des gens bien en somme. 

 


Après un 1er album de Soul classique puis un album de R&B "Paris Show Some Love", quelles sont les influences de cet EP ?

 J’aime à penser que ce nouvel EP est une synthèse des deux premiers albums. Mes influences pour cet EP : Al Green, Durand Jones, Van Morrison, Neil Young, Shuggie Otis, Childish Gambino.



Tu expliques faire de la contrainte technologique et de moyens limités une force, un vecteur de créativité et d’identité. Est-ce qu'avec plus de moyens ta musique serait différente ?

 Avec plus de moyens ma musique serait certainement différente et surement moins personnelle. Je pense que les gens cherchent de la musique qui leur parle. Et pour que ça nous parle, on a besoin de ressentir l’humanité derrière la production. Selon moi cette humanité réside dans un son parfois imparfait, parfois hors des codes dont se dégage de l’authentique. C’est comme pour tout : une équipe de foot avec que des stars, une femme toute refaite, une déco d’appart comme dans un magazine déco. Sur le papier c’est censé être le top mais en vrai ça ne marche pas forcément. Ce n’est donc pas mon rêve de bosser un album dans un grand studio connu. Je me sentirais dépossédé de ce qui fait mon son. 


Que raconte la vidéo "Don't blame the hammer"? Pourquoi avoir décidé de la réaliser ? 

Elle raconte au premier degré l’histoire du marteau qui est mal utilisé. Elle raconte la schizophrénie. Un personnage renverse un mec, des ponts et chaussés, décide de l’achever plutôt que de l’aider. Dans sa fuite il est poursuivi par la police mais également par son ombre. Cette ombre prenant finalement la place de notre homme qui se retrouve alors bloqué dans une boucle sans fin. J’ai décidé de participer à la réalisation du clip car la vidéo est mon métier en parallèle de la musique.

Tes confinements ont-ils été créatifs ou cela a été un moment de pause pour toi ?

 Oui super créatifs. Il faut savoir qu’un producteur n’est pas étranger au concept de tanière et d'hibernation. Prendre du temps hors du temps c’est un must pour composer et produire même si ça ne rapporte pas d’argent pour vivre.

Tu es plus addict à Instagram, TikTok ou Facebook ?

Instagram. Je me dis souvent que c’est débile de l’ouvrir juste par réflexe. Encore une fois tout est une question de dosage. 

Quel titre écoutes-tu en boucle en ce moment ? 

 Professional de Gabriels

 

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