Après avoir entassé beaucoup d’instruments chez eux, après avoir écouté des centaines et des centaines de chansons et après s’être certainement dit qu’il faut un peu d’audace pour réussir à concrétiser leurs rêves, Mike Chassaing et Adam Wood ont créé en 2013 le label Freemount Records, à Clermont-Ferrand. Leur métier : confectionner un objet déjà mort pour certain… A quoi sert un label pour un artiste ? Comment les labels choisissent-ils les artistes qu’ils souhaitent produire ? Comment les professionnels de la musique voient-ils l’avenir du secteur ? Mike décrypte son métier en nous ouvrant les portes de Freemount Records qui fête son premier anniversaire.
Il a été créé
en avril 2013 par Adam Wood et moi (Mike Chassaing). Nous avons eu
cette idée car l’artiste fer de lance du label, Adam Wood, avait besoin d’une
structure pour sortir ses disques. Au lieu de passer un temps fou à chercher
une maison de disques, on a décidé d’en créer une. Et du coup, par la
même occasion, nous avons ajouté d’autres artistes au catalogue, des projets qui nous tiennent à cœur et qu’on a envie
de défendre. Adam Wood
s'occupe de la production artistique et je m’occupe de la production exécutive
du label.
Pourquoi avoir choisi d'installer le label à Clermont-Ferrand ? Cela n'aurait-il pas été plus stratégique d'être à Paris ?
Etant
originaire tous les deux d’Auvergne, il nous semblait plus opportun de baser le
label à Clermont-Ferrand, notre réseau et nos partenaires étaient déjà sur
place. Avec les technologies d’aujourd’hui on peut très bien travailler en province et quand nous avons besoin, nous nous rendons à Paris.
Comment Freemount Records se différencie-t-il des autres
labels ?
Nous avons fait
le choix de sortir tous les projets du label en K7, cela va être le fil
conducteur, notre marque de fabrique en quelque sorte. Nous sortirons aussi des vinyles et des CD, voire même des supports encore plus oubliés que la K7.
Adam Wood |
Oui bien sûr
mais pas que, il y a aussi les plus anciens qui ont conservé leur lecteur K7 et
leurs platines vinyles. Un bon nombre de personnes achètent aussi des vinyles
pour les accrocher au mur ou décorer leur étagère Ikea, ils se servent du code
de téléchargement inclus pour écouter la musique. La K7 c’est aussi ça, le
plaisir d’avoir un support (redevenu) original et si on n’a pas le lecteur à la
maison ou dans la voiture on télécharge la version numérique. Tous les vinyles
et les K7 que nous allons sortir auront un code de téléchargement.
A quoi sert un label pour un artiste ?
Le label permet
de produire ses disques, les fabriquer, les distribuer et d’en faire la
promotion. Le travail du label rentre dans la dynamique de développement de la
carrière de l’artiste ou du groupe.
Comment choisissez-vous les artistes qui travaillent
avec Freemount Records ?
Nous
fonctionnons au coup de cœur bien sûr, mais nous parions aussi sur un certain
potentiel de développement et par conséquent de ventes de disques.
©Freemount Records |
Comment voyez-vous l'avenir de la musique ?
Nous voyons
dans l’avenir de la musique surtout chez les
labels indépendants, un fort retour du support, c’est d’ailleurs pour ça
que nous nous positionnons sur la K7 qui est un support qui redevient tendance, mais nous ne sommes pas les premiers sur ce coup-là...
Selon nous, le crowdfunding va bientôt être incontournable. N’oublions pas que son ancêtre est la souscription. Nous avons d’ailleurs réussi à collecter sur Ulule 3000€ pour financer le prochain disque d’Adam Wood. Et en ce qui concerne le téléchargement illégal, je l’assimile aux K7 vierges qu’on s’échangeait quand on était gosse, on faisait des copies autant qu’on pouvait, la musique circulait de cette manière. C’est un mal pour un bien, les « kids » n’ont pas plus d'argent que nous à l’époque, si le téléchargement illégal leur permet de se cultiver musicalement, qu’ils le fassent. Je considère qu’une personne peut télécharger illégalement ou écouter en streaming pour se faire une idée, si le son lui plait il achète le support.
Le festival Europavox s’installe à Clermont-Ferrand
du 5 au 7 juin, quel concert ne faut-il pas louper ?
Girls In Hawaii
Les festivals de musiques servent-ils aux labels pour
repérer de nouveaux artistes à produire ?
Oui bien sûr !
Le Printemps de Bourges est un bel exemple avec entre autres Les Inouïs. Ce genre de
festival permet aussi de trouver des partenaires pour un label.
Quel est votre coup de cœur musical du moment ?
Sans hésitation Brace
! Brace !, première sortie de Freemount
Records !
©Freemount Records |
Freemount Records en
ligne :
E-mail : contact@freemountrecords.com
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