Qui se cache derrière Morgane Imbeaud ? Après
avoir connu un succès notoire avec le groupe Cocoon, la chanteuse française
s’est lancée dans d’autres projets musicaux avec Peaks et Un Orage.
Aujourd’hui, l’artiste revient sur le devant de la scène, là où on ne l’attendait pas, avec le conte
musical « Les songes de Léo ». Ce spectacle qui mêle dessins et musique emporte avec brio
les spectateurs dans l’histoire de Léo, personnage mi-humain, mi-félin.
Mi-concert pop, mi-dessin animé,
la nouvelle création de Morgane Imbeaud prouve que l’artiste n’a pas
fini de nous surprendre !
Selfie - Morgane Imbeaud - mars 2017 |
Pourquoi avoir décidé
de ne plus faire partie de l'aventure Cocoon ?
Lorsque
Marc m'a contactée en me parlant du troisième album de Cocoon, j'étais assez
occupée et je voulais aller au bout de mes projets. Je n'avais pas le temps
de faire ce troisième album et je ne voulais pas être partiellement
présente. Je préfère me concentrer pleinement à ce que je fais.
Est-ce que de nouveaux projets verront
le jour avec tes groupes Peaks ou Un orage ?
Très certainement ! Rien n'est figé. Dès que nous aurons du temps ensemble, nous referons des
chansons et des concerts.
Comment est née l'idée
de ce conte musical « Les songes de Léo » ? T'es-tu inspirée de certains
personnages de Walt Disney ?
J'ai
toujours lié la musique à l'image et lorsque je compose, je m'imagine toujours
une scène, un tableau. J'ai commencé "Les songes de Léo " en
composant des thèmes de piano, sans parole. La musique est un exutoire, un besoin
d'exprimer une émotion en manque de mot.
Durant 5
mois, j'ai composé plein de chansons et de thèmes et le soir, j'écrivais ce que
je ressentais, les tableaux que je m'imaginais, ceux qui correspondaient à
l'état dans lequel je me sentais. Je les ai ensuite mis bout à bout, dans un
ordre précis puis j'ai commencé à écrire l'histoire en liant les scènes
ensemble.
Je me suis inspirée
des histoires de Walt Disney mais également celles de Tim Burton.
Quel est ton dessin
animé Walt Disney préféré ?
Je ne sais
pas lequel choisir mais je suis une grande fan du roi lion !
Comment as-tu
rencontré Christophe Chabouté et Jean-Louis Murat ? Quelle a été votre méthode
de travail pour collaborer à 6 mains ?
J'ai découvert Christophe Chabouté en
lisant son roman graphique "Tout seul". Ses dessins m'ont vraiment
touchée, je ressentais une émotion particulière, j'étais attachée à son
personnage. Lorsque j'ai commencé à imaginer Léo, je voulais que ce soit
un personnage mi homme, mi félin et je rêvais de le voir dessiné par
Chabouté. Je l'ai contacté sur Facebook, au culot, il m'a répondu, nous
nous sommes appelés, nous avons échangé quelques mails dans lesquels je lui
racontais l'histoire et quelques souvenirs très personnels pour qu'il comprenne
bien le personnage. Quelques jours après, je recevais le premier dessin de
Léo et la petite bête, Léo prenait enfin vie comme j'en rêvais.
Au moment
du choix des chansons, composées pour la plupart en anglais, j'ai essayé d'en
réécrire certaines en français mais je n'arrivais pas à trouver les bons mots,
les bonnes sonorités. J'étais sur la route avec Jean-Louis Murat pour son
album "Babel". Je lui ai présenté le projet en lui expliquant que
chaque chanson correspondait à un chapitre de l'histoire et il m'a aidé en
écrivant 6 textes.
Le conte évoque notamment le rejet, avec ce petit animal à qui il manque
une oreille, as-tu voulu dénoncer certains standards de notre société ?
Le monde change, on ne réfléchit
plus comme avant, on ne se pose plus les bonnes questions, on enferme les gens
dans la peur, on devient alors intolérant. L’intolérance, c'est la peur de
l'autre, celui qui ne nous ressemble pas, celui qui n'a pas les mêmes traits
physiques, celui qui n'a pas les mêmes valeurs, les mêmes idées, la même façon
de penser. Et de cette peur nait le rejet.
C'est assez drôle car l’intolérance
s'accorde dans ce cas avec la prétention alors que je rencontre beaucoup de
gens autour de moi qui manquent de confiance en eux. A travers cette
histoire, je veux rassurer les gens en leur montrant que lorsqu'on devient
tolérant, qu'on accepte l'autre tel qu'il est, on est plus heureux.
Fin 2016, tu lançais une campagne de crowdfunding pour « Les Songes
de Léo ». Pourquoi as-tu lancé cette campagne qui s'est clôturée avec
succès ? Et que va permettre de faire l'argent récolté ?
La première
version de l'album est sortie fin 2015. Ensuite, le label s'est mis en stand by
et du coup il était difficile de faire avancer à ce moment là. Depuis la
fin de l'été 2016, j'ai trouvé de nouveaux partenaires, un tourneur, un
éditeur. Je ne voulais pas laisser le projet de côté car nous avions travaillé
comme des dingues pendant 2 ans, avec une équipe de 15/20 personnes en tout
pour le live, la vidéo d'animation. J'ai donc récupéré les droits de l'album
et je me suis dit qu'il fallait tenter de ressortir cet album pour accompagner
le spectacle qui sera en tournée en 2017/2018 et le livre qui est toujours
disponible à la vente.
Grâce à
l'argent de la collecte, j'ai pu ajouter 5 titres en plus dans l'album, changer
la pochette, intégrer un livret de 28 pages dans un bel objet. Tout est
expliqué sur le site de KissKissBankBank mais il a fallu payer la graphiste,
les attachées de presse, les mixs de nouveaux titres, la SDRM (société pour
l’administration du droit de reproduction mécanique des auteurs, compositeurs
et éditeurs), un clip qui verra bientôt le jour, et la part de
KissKissBankBank.
Après un passage par la capitale, as-tu ressenti le
besoin de revenir aux sources et de te réinstaller à Clermont-Ferrand ?
J'ai vécu trois ans à Paris, entre
2008 et 2011. Pour moi, Paris représente la fin de mes peurs d'enfants, le
début de ma vie d'adulte. J'avais peur de la solitude, peur de rester seule
pendant une nuit et je me suis lancée le défi d'aller vivre à Paris afin de
vaincre toutes ces petites angoisses qui m’empêchaient de vivre comme je le
voulais. Seulement la dernière année, je me suis rendue compte que cette ville
m'étouffait, que je ne supportais pas son rythme et que je n'arrivais pas à
composer. De plus, mes amis de Clermont me manquaient, et j'étais vraiment loin
de ma famille. Je sentais que je m'éloignais trop de mes racines et ça ne me
convenait plus.
Je suis
revenue vivre à Clermont au printemps de l'année 2011, j'avais un appartement
avec vue sur le puy de dôme, je me sentais apaisée et libre. J'ai besoin de
vivre près de ces montagnes, besoin de les ressentir, besoin de me promener
dans ces hauteurs où je me libère de mes peurs, tracas quotidiens. Je n'ai
jamais autant fait de musique depuis que je suis revenue vivre ici.
J'aime
vivre à Clermont mais je n'aime pas y rester, j'ai besoin de bouger
régulièrement et mon métier me le permet donc c'est parfait.
La Coopérative de mai,
salle clermontoise, a-t-elle eu une place importante tout au long de ta
carrière ?
La coopé
m'a toujours soutenue, depuis le début. Ils ont été très présents lors des
débuts de Cocoon et bien sûr par la suite. Depuis 2011, lorsque je leur ai
présenté un projet, ils se sont toujours montrés présents. C'est un peu une deuxième
maison, une deuxième famille.
Pour mon
projet " Les songes de Léo", je suis allée tout de suite voir Didier
Veillaut (ndlr : directeur de La
Coopérative de Mai) qui m'a accompagnée dans toute l'aventure. Si ce projet
a pu naitre et se faire c'est aussi grâce à lui, à eux.
Quels sont les lieux à
voir lorsqu'on vient pour la première fois à Clermont-Ferrand ?
Lorsqu'on
vient à Clermont pour la première fois, il faut remonter la rue des gras en
regardant la Cathédrale, aller boire un verre place de victoire, continuer dans
les petites rues et s'arrêter chez "Spliff", notre résistant
disquaire, puis au "Frac" pour voir des expos et enfin chez "Ne
rien faire", la boutique de Kutu Records. Le soir vous pouvez aller voir
un concert à la Coopérative de mai et terminer votre soirée en allant boire un
verre au Bikini, le bar rock, avenue Trudaine.
Le
lendemain vous pouvez aller déjeuner au jardin Lecoq, regarder les cygnes, puis
au musée "Lecoq". Ensuite vous prenez le tramway pour rejoindre le
musée d'art " Roger Quillot ". Si vous avez du shopping à faire, vous
pouvez aller place de Jaude et choisir le centre commercial qui vous plait le
plus entre le centre Jaude et le carré Jaude. Vous pouvez ensuite aller
diner au "Sisisi " et terminer votre soirée au " Derrière",
place de la Victoire.
Si vous
restez un jour de plus, vous devez absolument monter au Puy de Dôme, à pied ou
en petit train afin de prendre un grand bol d'air frais en admirant la chaine
des puys.
Qu'écoutes-tu comme
musique en ce moment ?
Je viens de
découvrir Andy Shauf, j'écoute beaucoup son album " The bearer of bad news"
dont la chanson " Wandell Walker ". On retrouve Elliott Smith dans sa
voix, et sa façon de composer.
Tu es plutôt une
Facebook, Twitter, Instagram ou Snapchat addict ?
La photo
est ma deuxième passion, je suis complètement fan d'Instagram !
Morgane Imbeaud en ligne
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