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dimanche 30 mars 2014

William Fitzsimmons, le roi de la folk a fait escale à Paris pour présenter son dernier album

Autoportrait par William Fitzsimmons le 14.03.14 à La Maroquinerie
Le 14 mars, William Fitzsimmons est venu présenter, Lions, son dernier album sur la scène de La Maroquinerie, à Paris. L'artiste américain dont la barbe est désormais sa marque de fabrique, a réussi à enchanter le public avec son autodérision, sa décontraction habituelle et son groupe qui porte un spectacle bien rodé, donnant une deuxième vie aux chansons de l'artiste. Rencontre avec le roi de la folk.

Elevé par des parents aveugles, enfant, William Fitzsimmons baigne dans la musique. Son père lui ouvre les portes du monde classique tandis que sa mère l’initie à la musique folk. « La musique est importante quand tes oreilles jouent le rôle de tes yeux », souligne l’artiste. « Mes parents étaient musiciens pour le plaisir, excepté mon père qui en aurait bien fait son métier ! ». « Mon frère et moi, on jouait du piano, de la guitare », « on avait une vie normale, mon père jouait de l'orgue, on écoutait des chansons de Joni Mitchell ». « C'était notre façon d'être comme tout le monde car avec la musique, on n'a pas besoin du regard ».

Adulte, William se dirige vers une carrière médicale pour devenir psychothérapeute. A cette période, la musique lui sert alors à apaiser ses maux. « J’avais beaucoup de problèmes, c’est pourquoi j’ai été attiré par ce métier » avoue avec humour le chanteur. « Au final, en voulant soigner les gens on essaye de se soigner soi-même ». « Certains de mes pairs se soignaient en se faisant eux-mêmes psychanalyser, moi ma méthode pour aller mieux c’était d’écrire des chansons ».  Et pour appliquer les enseignements qu’il a reçu, William se met à écouter sa propre musique, comme une thérapie de groupe où chacun écoute les problèmes des autres et se sent mieux en comprenant que d’autres personnes ont les mêmes soucis : « Ecouter ma musique m’aidait à comprendre comment je me sentais ». Il se rend d’ailleurs compte aujourd’hui que même s’il a lâché sa casquette de psychothérapeute, elle lui colle toujours à la peau puisqu'à la fin de ses concerts, des fans lui avouent que ses chansons les ont aidés dans des moments difficiles. « Je me souviens d'un homme qui a tatoué mon visage sur son bras, ça peut paraître bizarre mais il m’a avoué avoir été en difficultés et en écoutant mes chansons, il s’est senti moins seul. Quand j’entends ce genre d’histoires ça me fait moi aussi me sentir moins seul ».



De Myspace à Grey’s Anatomy
Né en 1974, William Fitzsimmons ne fait pas partie de la e-génération. Et pourtant, l’artiste aux plus de 21 000 followers (sur Twitter) a très vite compris l’utilité des réseaux sociaux. A l’heure où Myspace était à son apogée, le chanteur y publie ses compositions. Il se fait remarquer et reçoit un message pour utiliser une de ses chansons dans la célèbre série Grey’s Anatomy. Après avoir compris, qu’on ne lui faisait pas une blague, l’artiste accepte la proposition. Quelques mois plus tard, alors qu’il exerce encore le métier de psychothérapeute, sa chanson est diffusée à une heure de grande écoute à la télévision. C’est l’apothéose. Mais le chanteur reste très humble face à cette histoire : « Je suis conscient que le facteur chance était de mon côté car il existe des meilleurs chanteurs et de meilleurs compositeurs que moi ». 

©ErinBrown

Lions, un tournant vers la paternité
Depuis la sortie de son premier album Until when we are ghosts en 2005, William Fitzsimmons avait l’habitude de laisser un an entre la sortie de ses albums. Mais depuis 2011 et son album Gold in the shadow, le chanteur laissait patienter ses fans de façon inhabituelle. Et pour cause, William admet qu’il avait besoin de retrouver de l’inspiration, « j’avais besoin d’arrêter d’enregistrer des albums parce que j’étais supposé faire ça ». Mais un grand changement vient aussi expliquer cette absence : « J’ai aussi adopté une petite fille il y a deux ans et un autre bébé il y a un peu plus d'un mois », confie le chanteur. Son dernier album parle inévitablement de cette expérience, « il évoque le jour où je suis arrivé à l’hôpital avec la mère biologique de mon enfant et où elle a dû faire ce sacrifice. Elle a passé le pire jour de sa vie alors que c’était le plus beau jour de ma vie. L’album évoque le fait de ressentir de la joie et de la douleur au même moment. Expérimenter ces deux sentiments au même instant était nouveau pour moi ».

Sur cet album, l’artiste s’est notamment entouré de Michael Flynn, un ami avec qui il était déjà parti en tournée. « J’étais un peu coincé, j’essayais de tout faire moi-même : écrire, enregistrer… Et puis en vieillissant, je me suis rendu compte qu’il fallait aussi savoir déléguer ». William Fitzsimmons a également travaillé avec Chris Walla,  guitariste et producteur du groupe Death Cab for Cutie, un ami d’un ami à qui il a envoyé ses morceaux. « Je me suis de nouveau senti dans la peau d’un étudiant ». « Si j’avais fait cet album seul, il aurait été beaucoup plus chargé. Je voulais utiliser tout le matériel à notre disposition, les 20 guitares qui nous attendaient dans un placard. Chris, lui, a su rendre l’album plus épuré pour mettre davantage en valeur les chansons. C’est la raison pour laquelle c’est une rock star. »

William Fitzsimmons sur la scène de La Maroquinerie ©ThomasBader
La magie opère sur scène
Alors que les avancées technologiques peuvent être mal vues par les artistes qui, impuissants, voient leur musique téléchargée illégalement, William Fitzsimmons est conscient qu’il faut s’adapter au monde qui nous entoure et se battre contre ce phénomène en travaillant ses prestations scéniques. Même si l’artiste avoue qu’il est difficile  de prévoir à l’avance l’ambiance qu’il y aura sur scène, « certains concerts sont magiques et d’autres acceptables », le chanteur a habitué son public à de très belles prestations, à l’exemple de celle effectuée le 14 mars dernier à La Maroquinerie. William Fitzsimmons réussit facilement à créer un lien avec son public, à parler de ses failles avec humour et à donner une deuxième vie à ses chansons. Il oublie alors toute la retenue qu’il a pu avoir en enregistrant son album et laisse la magie opérer en terminant les dernières notes du concert au milieu du public. William Fitzsimmons a une signature propre aux grands artistes.

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