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jeudi 30 juillet 2020

Morgane Imbeaud, une artiste amazone qui chevauche ses peurs et ses doutes dans un doux voyage pop folk

Après un voyage initiatique en Norvège, Morgane Imbeaud est de retour avec un magnifique album « Amazone ». En effet, à 30 ans la Clermontoise décide d'affronter sa phobie, la solitude et part seule en voyage pour la première fois de sa vie afin de faire face à ses démons. La petite fille a désormais grandi. Elle est devenue une Amazone impliquée dans des causes et qui sait en plus bien s'entourer. Jean-Louis Murat, l'actrice Marina Hands, Renaud Brustlein font partie de ce voyage dont la bande-son est un petit bijou pop folk d'une grande douceur qui nous dévoile les doutes et les combats de cette grande artiste.


On t'a quittée sur ce blog en 2017 avec les songes de Léo, depuis en 2018 tu as notamment enregistré avec le chanteur Elias Dris un album de reprises des chansons du duo Simon & Garfunkel. Comment s'est effectuée cette collaboration ?
Avec Elias, on voulait depuis quelques temps faire de la musique ensemble et un producteur a évoqué l'idée de reprendre Simon and Garfunkel. C'était un grand défi très enrichissant ! En plus d'avoir pu faire de la musique avec Elias, j'ai surtout rencontré un ami pour la vie. 
Comment est né le projet Amazone ?
Le point de départ, le déclencheur, fut mon départ en Norvège lorsque je suis partie seule pour la première fois de ma vie. J'ai longtemps été submergée d'angoisses et de peurs que je trainais depuis l'adolescence et qui s'étaient accentuées avec les années, elles faisaient encore trop partie de mon quotidien. 
Depuis ce voyage tout à changé, je me suis sentie libre, en accord avec mes envies, j'ai quitté la petite fille pour devenir une femme.

Pourquoi à 30 ans, as-tu ressenti le besoin de partir dans un pays nordique ?

J'ai toujours été fascinée par les couleurs des pays nordiques et ma deuxième passion est la photo. La solitude a longtemps été une phobie, et je voulais m'en débarrasser pour oser être libre. Parce que je travaille sur moi depuis toujours, étant lassée de trainer toutes ces peurs, j'ai enfin pu les affronter et surtout les faire disparaître. 
Je suis arrivée à Oslo, j'ai pris le ferry, je me suis arrêtée sur l'île de Gressholmen, j'ai pleuré de voir tant de beauté pour la première fois de ma vie, j'ai passé quelques heures à faire des photos et j'ai surtout réussi à profiter de l'instant présent, la plénitude. Cette île est mon refuge, personne ne pourra jamais me gâcher ce que je ressens lorsque je vais là-bas. 
C'est très rassurant, j'aime savoir que tout est possible et que je ne suis jamais piégée quelque part.


Que raconte cet album Amazone ?
Amazone dénonce des normes d'une société que je n'aime pas, je parle également de mes doutes (Storm), d'amour (si l'amour est un sport), de déception (je t'en veux / rien ne dure), d'affirmation de soi dans mes envies (Gressholmen). 
Avec qui as-tu collaboré pour faire cet album ?
Renaud Brustlein de H-Burns a réalisé l'album et m'a confié quelques chansons. C'était une vraie collaboration qui m'a beaucoup appris autant sur la plan personnel que professionnel. 
Comment as-tu rencontré Jean-Louis Murat et l'actrice Marina Hands ?
Je connaissais Jean-Louis depuis longtemps, nous avons collaboré plusieurs fois ensemble sur ses albums et sur mon projet "Les songes de Léo" dans lequel il m'a aidée à formuler en chanson mon histoire. 
J'ai toujours travaillé avec des hommes et les femmes m'ont manqué. Marina représente pour moi L'amazone des temps modernes. C'est une femme libre et indépendante, passionnée, douce et affirmée, je l'aime beaucoup. Nous avons des amis en commun, je me suis permise de leur demander son contact pour lui proposer le duo sur Messenger, elle a acceptée et j'ai adoré notre rencontre ! 

Amazone est aussi un clin d'oeil au féminisme. Quelles causes te tiennent à coeur ?
Plusieurs causes me tiennent à coeurs mais je vais vous parler de l'association Caméléon qui défend les enfants victimes de violences sexuelles aux philippines et fait de la prévention contre la pédocriminalité. Pendant le confinement, les filles victimes de violences sexuelles recueillies dans les centres ont écrit un texte en anglais car elles voulaient remercier le personnel soignants. J'ai mis ce texte en musique et la chanson s'appelle "Modern Heroes", il est possible de la télécharger via Bandcamp pour seulement 1 euro. Tous les droits sont reversés directement à l'association. 
Je deviens également marraine d'une petite fille, je vous encourage à aller visiter leur site, toutes les infos sont inscrites :  https://www.cameleon-association.org/
J'ai été extrêmement touchée par Laurence, la fondatrice de l'association et l'histoire des filles. Laurence me redonne foi en l'humanité. Je n'aime pas le monde dans lequel on évolue et c'est important pour moi d'aider les autres, à mon niveau. 
 
Que raconte le morceau « Beautiful Losers » ?
Tout est dans le titre, c'est un enchaînement de quelqu'un qui ne sait pas prendre des bonnes décisions. « I lose everything that I'm trying to keep close » est une phrase que j'adore et qui me correspondait très bien auparavant. 
Dans le titre « Gressholmen » tu écris «Je n’ai plus peur de dire que sans vous tout va bien.». Ce voyage a t'il permis de couper le cordon avec tes proches ?
Tout à fait ! Mais couper le cordon avec ses proches ne signifie pas les abandonner ou les renier, bien au contraire. J'aime les gens qui m'entourent pour ce qu'ils sont, pas parce que j'en ai besoin pour assouvir une peur irrationnelle. 
Quels sont tes projets cet été ?
Je reste beaucoup en Auvergne pour écrire et enregistrer puis je pars un peu dans les landes. 

Où rêverais-tu d'aller cet été ?
Je devais partir en Norvège, faire un voyage dans les îles lofoten... C'est bien évidemment remis à plus tard ! 
Quelle est ta playlist en ce moment ?
Je réécoute toute la discographie de Patti Smith !

Morgane Imbeaud en ligne