Qui aurait parié que les notes de musique d’un trio
auvergnat pouvaient résonner telles des bluesmen de la Nouvelle-Orléans ?
C’était sans compter sur The Marshals, 3 musiciens venus tout droit de Moulins
- une ville en plein milieu de l’Hexagone - qui ont sorti en fin d’année 2014
leur 3e album AYMF. Julien Rabolo (guitare/chant), Thomas Duchézeau
(batterie) et Laurent Siguret (harmonica) dévoilent ainsi 7 chansons dans cet
album aux touches plus blues que les deux précédents, sans doute grâce à la
place importante laissée à l’harmonica. Entre des titres emprunts de
mélancolie, un hommage à Jimmy Hendrix et des accents rock’n’roll, ces Français
ont parfaitement compris comment exporter le blues made in USA.
The Marshals - autoportrait avril 2015 |
Comment avez-vous fait vos premiers pas dans la musique ?
Julien : A l’âge de 6 ans environ, j’ai commencé par prendre
des cours de clavier puis ensuite je me suis mis à l'accordéon chromatique et
enfin à la guitare.
Thomas : A l’âge de 9 ans, j’ai commencé par prendre des cours de
trompette pendant 3 ans environ puis je me suis mis à la batterie.
Laurent :
Vers l’âge de 7 ans, ma mère m'a proposé de faire de la musique, j'ai été
séduit par l'idée et j’ai suivi des cours au Conservatoire municipal pour y
apprendre la trompette. Je n'ai pas brillé car il fallait travailler. Puis vers
l’âge de 17 ans, un copain m'a montré un harmonica et ça m'a tout de suite plu.
C'est plutôt original que des Moulinois se lancent dans un
groupe de blues, cette inspiration vous vient d'où, une passion pour le
"grand ouest" ?
Julien : J'ai toujours aimé le blues, je me rappelle qu’il y
a 20 ans j’allais voir en concert un groupe local de blues rock, c’était mes
premiers concerts… Par ailleurs, quand j’ai commencé à
jouer avec Thomas, nous sommes directement partis dans ce style de musique, et
depuis que Laurent est dans le groupe, le son des harmonicas a renforcé le côté
blues.
Thomas : A la base, j’ai plutôt une culture “Power pop” “Stoner”,
quand on a commencé a "jammer" Julien a lancé des riff de blues, j’ai suivi
naturellement.
Laurent :
Je n'étais pas spécialement attiré par le blues mais il est difficile d'y
échapper lorsque l'on joue de l'harmonica et j’ai fini par tomber dedans.
Comment vous êtes-vous rencontrés ?
Julien : Thomas
avait joué dans le groupe The Mystic Riders, et moi dans Steven Charlton's
Band. Par ailleurs, on s'était retrouvé dans le groupe d'un ami (Panne Sèche),
et quand tout s'est arrêté en 2009, on a commencé à se voir pour "jammer". Assez
rapidement on a composé des morceaux, du coup on a cherché un nom de groupe. On
s'est mis d'accord pour appeler le groupe « The Marshals » car le côté autoritaire
nous plaisait bien ! Laurent, lui, nous a rejoint il y a 2 ans. On l’avait rencontré
à des soirées « bœuf » dans le café concert moulinois qui s’appelait
« Les murs ont des oreilles ». C’est comme ça qu’on a joué ensemble
au sein du groupe Panne Sèche.
Où et dans quel contexte a été créé l'album AYMF Session ? Est-ce voulu de laisser une place importante à
l'harmonica ?
Julien : AYMF signifie After You My Friend, c'est le nom de
notre studio à Moulins. On répète là- bas et on a enregistré les morceaux de l'album dans ce lieu. Les chansons
racontent un peu l'histoire d'une relation compliquée, comme pas mal de
morceaux blues.
On a voulu mettre en boîte les
premiers titres à trois, cet enregistrement a d’ailleurs marqué le commencement
de notre trio. L'harmonica est essentiel dans cet album. Si on écoute les titres
« Muddy Waters » ou « Howlin Wolf » par exemple,
l'harmonica est très présent, souvent même autant que la voix.
C'est plutôt un pari osé de reprendre un titre de Jimmy Hendrix...
Pourquoi revisiter ce titre ?
Julien : En fait, on était en train de travailler sur un
nouveau morceau et pendant le refrain je chantonnais systématiquement
« Crosstown traffic », du coup on a tenté d’enregistrer le texte en entier,
qui d'ailleurs s'intègre
parfaitement avec le reste du disque. On en a fait une vraie reprise,
l'instrumentation est différente, on a juste gardé le thème principal qui est
joué par Laurent.
Un titre de 12 minutes sur un album c'est plutôt rare et pas
forcément facile à défendre sur scène, vous avez voulu clore l'album en
"apothéose" ?
Julien : Le
morceau ne fait pas vraiment 12 minutes... « Someday » est le dernier
titre du disque, il doit durer environ 5 minutes. Et il est suivi par un
instrumental qui est en fait un moment de jam capté en répétition, qui nous a
bien plu et que l'on a voulu mettre sur l'album. On ne pourrait pas rejouer
cette instru en concert.
Thomas : Depuis peu, nous jammons en fin de concert on aime bien ça
!
Vous avez choisi cette pochette d'album pour faire fuir les
végétariens ? Quelle est sa signification ?
Julien : Il faut
savoir que c'est une photo de Thomas, batteur du groupe, devant chez ses grands-
parents à Agonges. Quand il m'a montré cette photo il y a quelques années, on
s'est dit qu'il faudrait s'en servir pour faire une pochette un jour. C'est une
belle photo d'un instant de vie à la campagne. Rien à voir avec les
végétariens !
Pourquoi avoir signé au sein du label Fremount Records ?
Julien : Il y a un
bon état d'esprit, c'est un label assez familial. Mike s'occupe très bien de la
promotion des artistes, du coup on a pas mal de bonnes chroniques sur le
disque, et pas mal de concerts prévus cette année.
Vous arrivez à vivre de votre musique ?
Julien : Je suis le seul intermittent du groupe, mais je ne
pourrais pas l'être juste avec The Marshals, je fais parti d'un autre groupe
(A Loaner) et fais de l'arrangement, de la prise de son. Pour vivre de sa
musique au sein d'un seul groupe, il faudrait faire une date par semaine payée correctement,
ce qui n'est pas toujours le cas pour les groupes de notre niveau.
Prochain concert
2 mai 2015 : La
Sangria - Saint Pourçain sur Sioule (03)
Discographie
« 21 Cordeliers Street
Session » – octobre 2010
« Coudray Session »– juillet 2012
« AYMF Session » – décembre 2014
The Marshals en ligne
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« Coudray Session »– juillet 2012
« AYMF Session » – décembre 2014
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