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jeudi 30 avril 2015

The Marshals, du blues coule dans les veines de ces trois Auvergnats


 
©The Marshals

Qui aurait parié que les notes de musique d’un trio auvergnat pouvaient résonner telles des bluesmen de la Nouvelle-Orléans ? C’était sans compter sur The Marshals, 3 musiciens venus tout droit de Moulins - une ville en plein milieu de l’Hexagone - qui ont sorti en fin d’année 2014 leur 3e album AYMF. Julien Rabolo (guitare/chant), Thomas Duchézeau (batterie) et Laurent Siguret (harmonica) dévoilent ainsi 7 chansons dans cet album aux touches plus blues que les deux précédents, sans doute grâce à la place importante laissée à l’harmonica. Entre des titres emprunts de mélancolie, un hommage à Jimmy Hendrix et des accents rock’n’roll, ces Français ont parfaitement compris comment exporter le blues made in USA.
The Marshals - autoportrait avril 2015

Comment avez-vous fait vos premiers pas dans la musique ?
Julien : A l’âge de 6 ans environ, j’ai commencé par prendre des cours de clavier puis ensuite je me suis mis à l'accordéon chromatique et enfin à la guitare.

Thomas : A l’âge de 9 ans, j’ai commencé par prendre des cours de trompette pendant 3 ans environ puis je me suis mis à la batterie.

Laurent : Vers l’âge de 7 ans, ma mère m'a proposé de faire de la musique, j'ai été séduit par l'idée et j’ai suivi des cours au Conservatoire municipal pour y apprendre la trompette. Je n'ai pas brillé car il fallait travailler. Puis vers l’âge de 17 ans, un copain m'a montré un harmonica et ça m'a tout de suite plu.

C'est plutôt original que des Moulinois se lancent dans un groupe de blues, cette inspiration vous vient d'où, une passion pour le "grand ouest" ?
Julien : J'ai toujours aimé le blues, je me rappelle qu’il y a 20 ans j’allais voir en concert un groupe local de blues rock, c’était mes premiers concerts… Par ailleurs, quand j’ai commencé à jouer avec Thomas, nous sommes directement partis dans ce style de musique, et depuis que Laurent est dans le groupe, le son des harmonicas a renforcé le côté blues.

Thomas : A la base, j’ai plutôt une culture “Power pop” “Stoner”, quand on a commencé a "jammer" Julien a lancé des riff de blues, j’ai suivi naturellement.

Laurent : Je n'étais pas spécialement attiré par le blues mais il est difficile d'y échapper lorsque l'on joue de l'harmonica et j’ai fini par tomber dedans.

Comment vous êtes-vous rencontrés ?
Julien : Thomas avait joué dans le groupe The Mystic Riders, et moi dans Steven Charlton's Band. Par ailleurs, on s'était retrouvé dans le groupe d'un ami (Panne Sèche), et quand tout s'est arrêté en 2009, on a commencé à se voir pour "jammer". Assez rapidement on a composé des morceaux, du coup on a cherché un nom de groupe. On s'est mis d'accord pour appeler le groupe « The Marshals » car le côté autoritaire nous plaisait bien ! Laurent, lui, nous a rejoint il y a 2 ans. On l’avait rencontré à des soirées « bœuf » dans le café concert moulinois qui s’appelait « Les murs ont des oreilles ». C’est comme ça qu’on a joué ensemble au sein du groupe Panne Sèche.


Où et dans quel contexte a été créé l'album AYMF Session ? Est-ce voulu de laisser une place importante à l'harmonica ?
Julien : AYMF signifie After You My Friend, c'est le nom de notre studio à Moulins. On répète là- bas et on a  enregistré les morceaux de l'album dans ce lieu. Les chansons racontent un peu l'histoire d'une relation compliquée, comme pas mal de morceaux blues.
On a voulu mettre en boîte les premiers titres à trois, cet enregistrement a d’ailleurs marqué le commencement de notre trio. L'harmonica est essentiel dans cet album. Si on écoute les titres « Muddy Waters » ou « Howlin Wolf » par exemple, l'harmonica est très présent, souvent même autant que la voix.

C'est plutôt un pari osé de reprendre un titre de Jimmy Hendrix... Pourquoi revisiter ce titre ?
Julien : En fait, on était en train de travailler sur un nouveau morceau et pendant le refrain je chantonnais systématiquement « Crosstown traffic », du coup on a tenté d’enregistrer le texte en entier, qui d'ailleurs s'intègre parfaitement avec le reste du disque. On en a fait une vraie reprise, l'instrumentation est différente, on a juste gardé le thème principal qui est joué par Laurent.


Un titre de 12 minutes sur un album c'est plutôt rare et pas forcément facile à défendre sur scène, vous avez voulu clore l'album en "apothéose" ?
Julien : Le morceau ne fait pas vraiment 12 minutes... « Someday » est le dernier titre du disque, il doit durer environ 5 minutes. Et il est suivi par un instrumental qui est en fait un moment de jam capté en répétition, qui nous a bien plu et que l'on a voulu mettre sur l'album. On ne pourrait pas rejouer cette instru en concert.
Thomas : Depuis peu, nous jammons en fin de concert on aime bien ça !

©The Marshals

Vous avez choisi cette pochette d'album pour faire fuir les végétariens ? Quelle est sa signification ?
Julien : Il faut savoir que c'est une photo de Thomas, batteur du groupe, devant chez ses grands- parents à Agonges. Quand il m'a montré cette photo il y a quelques années, on s'est dit qu'il faudrait s'en servir pour faire une pochette un jour. C'est une belle photo d'un instant de vie à la campagne. Rien à voir avec les végétariens !

Thomas : Les végétariens ne savent pas ce qu’ils perdent !

Pourquoi avoir signé au sein du label Fremount Records ?
Julien : Il y a un bon état d'esprit, c'est un label assez familial. Mike s'occupe très bien de la promotion des artistes, du coup on a pas mal de bonnes chroniques sur le disque, et pas mal de concerts prévus cette année.

Vous arrivez à vivre de votre musique ?
Julien : Je suis le seul intermittent du groupe, mais je ne pourrais pas l'être juste avec The Marshals, je fais parti d'un autre groupe (A Loaner) et fais de l'arrangement, de la prise de son. Pour vivre de sa musique au sein d'un seul groupe, il faudrait faire une date par semaine payée correctement, ce qui n'est pas toujours le cas pour les groupes de notre niveau.


Prochain  concert
2 mai 2015 : La Sangria - Saint Pourçain sur Sioule (03)

Discographie
« 21 Cordeliers Street Session » – octobre 2010
« Coudray Session »– juillet 2012
« AYMF Session » – décembre 2014


The Marshals en ligne
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