Autoportrait - décembre 2013 |
Certains l'ont vue aux côtés de Mouloud Achour dans l'émission Clique sur Canal+, d'autres l'ont aperçue derrière ses platines, d'autres encore ont entendu parler de son collectif Girls Girls Girls. Mais qui se cache derrière la DJ Louise Chen ?
Une enfance entre Taïwan et Luxembourg
Déjà enfant, Louise baignait dans un univers artistique. Elevée par une mère française et un père taïwanais, elle passe un tiers de son temps en Asie. Elle vit alors près de ses tantes, l'une actrice et chanteuse, l'autre productrice TV. Et lorsque son père n'est pas sur le même continent que sa fille, il garde le contact avec elle en lui envoyant des K7 de compilations. "C'est comme ça que j'ai connu Barry White, Stevie Wonder et même les Beatles !" avoue Louise Chen. Puis "dès l'âge de 10 ans, j'avais tout le temps mon walkman avec moi et ma préoccupation première était d'avoir assez de batterie."
A 14 ans, la jeune fille vit désormais au Luxembourg et sèche ses cours de mathématiques pour suivre les répétitions d'une bande de copains musiciens plus âgés. Dès l'adolescence, elle se construit donc déjà son réseau et passe du temps avec les membres du collectif Schalltot. "Ils étaient de vrais mentors pour moi, tous les week-ends ils organisaient des concerts avec des groupes de métal, punk, hardcore au Marignan, un bar en Belgique". En parallèle, Louise côtoie à ses cours de danse d'autres styles musicaux aux accents pop et R'n'B.
De Louise Chen à... DJ MTV
En 2006, la jeune femme commence à être DJ pour s'amuser avec des copains au café Chérie à Paris. Un collègue Diego, lui apprend les bases pour mixer et la surnomme rapidement DJ MTV, un clin d’œil aux tubes qu'elle joue pour que les gens dansent. Louise se prend au jeu et monte un trio appelé Frangipane. L'objectif : jouer des morceaux plus rock que ceux habituellement repris par les DJ. Puis elle trace sa route et part à Londres, pour étudier et à New York où elle se rend pour les CMJ music marathon. L’échappée américaine prévue à l'origine pour 1 semaine se prolonge. Elle fait alors de la colocation avec le batteur des Willows. Mais quelques jours avant Noël, elle se fait cambrioler et soudain un sentiment de solitude l'envahit. Louise contacte alors un copain tourneur qui cherche une assistante. La chance lui sourit, elle rentre à Paris.
C'est à cette période qu'elle rencontre DJ Mehdi et tombe amoureuse. "Il ne m'a rien appris d'un point de vue technique mais il m'a incité à jouer. Il m'a donné confiance en moi" avoue la DJ. "Lors d'une soirée new-yorkaise, DJ Mehdi la pousse derrière les platines. Louise se remémore ce jour : "J'ai passé la journée à graver des CD et à faire en sorte que tous les morceaux dessus soient géniaux".
Girls Girls Girls, un collectif de DJettes
En septembre 2011, lors d'une soirée arrosée, Louise accompagnée de sa bande de copines analysent les soirées parisiennes et constatent que les "DJ ne jouent pas de musique pour faire en sorte que les filles dansent". Le collectif naît de ce constat et s'appellera Girls Girls Girls, un nom qui évoque toutes les petites copines de DJ présentes autour de la table et une chanson du rappeur Jay Z.
Depuis le 28 février 2012, date du premier concert du collectif, les trois membres de Girls Girls Girls, Louise, Betty et Piu Piu ont fait du chemin. Elles préparent une collaboration avec Chicky Boom, elles ont des idées de soirées plein la tête et d'après les dernières rumeurs elles mixeront durant la fasion week new yorkaise. Pour leur deuxièmes anniversaire, les trois acolytes préparent une soirée au Social Club, "c'est la maison, ce sont eux qui nous ont donné notre chance" constate Louise.
Clique sur Canal+
Etre un DJ rentable
Louise est très lucide face aux exigences qu'implique son travail. Selon elle, "le plus important en tant que DJ est de créer un set avec des morceaux que les gens connaissent pour qu'ils aient des références et d'arriver à faire découvrir au public des morceaux inédits et même bizarres !" C'est le rôle de Betty et Piu Piu. "Moi, je suis toujours DJ MTV qui joue des tubes".
"A la base, l'économie du DJ, c'est celle du chiffre. Pour un club, il est moins cher d'employer un DJ qui va remplir un endroit et faire boire le public qu'un groupe de musique qui en plus va nécessiter des personnes pour installer du matériel. Le DJ est là pour ramener des gens qui vont consommer. On n'est pas seulement présent pour rendre un endroit cool. C'est comme ça que l'on valorise nos cachets, notre capacité à ramener du monde. Et pour ça les réseaux sociaux ont facilité notre métier. Par contre, il faut faire la part des choses entre la vie privée et professionnelle. Pour moi, les réseaux sociaux sont une sorte de téléphone qui permet d'envoyer un sms à la planète entière mais il y a certaines qu'on n'a pas envie de dire à tout le monde."
Et en contemplant la carrière d'un des DJ les plus populaires, David Guetta, Louise reconnaît son talent : "Il a fait plein de trucs que le public ne soupçonne absolument pas. Il a un nom d'artiste où il produit de la house. Si lui ne faisait pas cette musique, quelqu'un d'autre le ferait et ça serait probablement pire. Il travaille dur et mérite amplement son succès. Ce n'est pas la musique que j'écoute mais je n'ai aucune mauvaise critique à faire. Si cette musique plait à des gens, c'est qu'il y a une raison."
Ses débuts sur Canal+
Louise Chen sait aussi se diversifier puisqu'elle a fait ses débuts à la télévision grâce à l'émission hebdomadaire Clique, diffusée sur Canal+. La DJ revient sur sa rencontre avec Mouloud : "On se croisait souvent. Au festival de Cannes, un matin vers 7h00 j'étais en robe sur la terrasse du Baron et devant tout le monde j'ai mis mon bas de pyjama sous ma robe. Mouloud m'a remarquée et s'est foutu de moi."Puis, nous nous sommes recroisés à la soirée Nous sommes 2013 et on a discuté autour d'un petit-déjeuner, c'est là qu'il a commencé à me parler de son émission Clique".
La DJ a déjà beaucoup de recule sur ce métier : "La télévision est un milieu horrible, il faut accepter la critique et pouvoir entendre qu'on ne plait pas aux auditeurs, qu'on n'est pas assez souriante, pas assez drôle". "Avec cette expérience, j'ai d'autant plus d'admiration pour les gens qui font carrière dans ce secteur". Louise n'est pas prête de s'éloigner de ses platines.
La DJ a déjà beaucoup de recule sur ce métier : "La télévision est un milieu horrible, il faut accepter la critique et pouvoir entendre qu'on ne plait pas aux auditeurs, qu'on n'est pas assez souriante, pas assez drôle". "Avec cette expérience, j'ai d'autant plus d'admiration pour les gens qui font carrière dans ce secteur". Louise n'est pas prête de s'éloigner de ses platines.
Où écouter Girls Girls Girls ?
Le 24 janvier 2014 au Social Club
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