Autoportrait, jeudi 23 mai 2013 - Chez Swann |
Son nom lui va comme un gant et
pour cause Swann est un clin d’œil à l’épisode de la sonate de Vinteuil qui
évoque le pouvoir de la musique. La chanteuse folk de 23 ans s’émerveille ainsi
de cette capacité qu’a la musique à ramener vers des souvenirs, des
lieux ; elle s’étonne également de ses propres pouvoirs et donc des éloges
chaleureuses qui lui sont faites la comparant entre autres à Cat Power :
« J’ai encore du mal à admettre que l’on parle de moi en ces termes »
avoue-t-elle en pleine interview. Et pourtant Swann est en grande partie la
raison de son succès.
La jeune femme se remémore ses
débuts londoniens en riant: « J’avais ouvert un magazine avec le nom
de tous les bars de la capitale et j’ai dû envoyer 60 e-mails pour demander à me produire sur scène. Au
final j’ai effectué une dizaine de concerts ». Mais malgré son jeune âge,
l’artiste n’est pas novice, à 11 ans, elle écrivait sa première chanson et à 16
ans elle se produisait déjà sur scène. La chanteuse arrive même à se rappeler
du cadre dans lequel elle a écrit Hold Me Close, à 14 ans, une chanson,
présente dans son album : « Je me rappelle du micro, tenu grâce à des
livres, que je branchais sur un ordinateur énorme. La mélodie est venue
rapidement avec des accords assez basiques. Aujourd’hui les paroles sont
quasiment les mêmes. Il faut savoir que je compile tout ce que je fais et quand j'ai fait écouter cette chanson à mes proches, à l’unanimité elle a été
déterrée ! »
2009, Stephen Munson
entre dans sa vie
En 2009, sa carrière prend un
autre tournant, lorsqu’elle commence sa collaboration avec Stephen Munson un
ami de la famille, ancien membre de groupes de punk des années 80, qui lui
propose de travailler ensemble. « On a enregistré des maquettes et on
s’est pris au jeu, on voulait toujours enregistrer plus de chansons. Il m’a
présenté des musiciens qui au final ont participé à l’enregistrement de
l’album ». De cette collaboration naîtra un EP intitulé Show Me Your Love,
sorti le 14 janvier 2013. Les thèmes de cet EP se retrouvent dans son album,
« la peur de la fin d’une histoire d’amour, d’une amitié, d’un bon moment,
d’un bon repas ». « L’amour fait évoluer chaque personne, l’attention
que l’on porte à la personne lui donne une force qui va lui permettre
d’avancer. J’ai voulu parler de ce qui relie les êtres humains entre
eux ». Ce thème perdure même dans sa reprise du titre de Franck Zappa, une
chanson que Swann écoutait en famille en rentrant de vacances au ski.
L’artiste cherche à se justifier : « Il ne faut pas s’étonner que ma
musique parle de moi et des gens qui m’ont construite ».
Bobby Brown (Goes Down) by Swann
Rob Ellis, chef d’orchestre de son premier album
Pour son album Neverending sorti
le 15 avril 2013, le label de Swann lui a permis de travailler avec une sacrée
pointure, Rob Ellis, membre du groupe de PJ Harvey, producteur entre autres de
Marianne Faithful, Placebo, Anna Calvi. Swann se remémore cette
collaboration : « Cela a été comme une évidence de l’intégrer dans le
projet, il a peaufiné l’album, il a apporté une cohérence que seule une
personne externe au projet pouvait apporter, il a joué un rôle de chef d’orchestre ».
Quant au choix d’un album
uniquement en anglais, Swann l’explique simplement : « Petite, j’ai
été sensibilisée à la musique anglophone, ces chanteurs sont devenus mes
modèles et ma première chanson, je l’écrivais déjà en anglais. C’est un défi pour
moi, car j’ai toujours envie de m’améliorer, de découvrir des mots
nouveaux ».
Au final, les critiques sont
élogieuses, la chanteuse à la voix éraillée est comparée à Cat Power et semble
même gênée du compliment. « C’est très touchant d’entendre de telles
critiques, j’ai garde toujours une certaines distances face à ces remarques, je
comprendrai davantage que l’on parle de mes musiciens en termes
élogieux ! », remarque modestement la chanteuse.
Très lucide quant à sa carrière
difficile à prévoir sur la durée, Swann n’a pas peur de se diversifier :
« cela m’intéresse de faire de la musique pour les autres, faire de la
musique pour des films ou des publicités ».
Au vu de la communauté qu’elle a
réussi à construire autour d’elle à la suite de sa tournée avec l’Anglais Tom
McRae, de sa quête incessante pour donner à son public des morceaux aux sonorités à chaque fois différentes
sur scène, Swann a su acquérir certains codes du monde artistique qui lui ont
permis de se faire brillamment remarquer lors de son entrée sur la scène
musicale.
SWANN ON LINE
CONCERT
Lundi 23 septembre au
café de la danse
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