Sydney Valette, chez Jeannette, rue du Faubourg Saint-Denis, mardi 1er novembre
Le jour de notre rencontre, Sydney Valette ne s'est pas fait remarquer par sa ponctualité. Mais lorsqu'on discute avec l'artiste on le pardonne et comprend vite son style: ne pas s'imposer de contrainte et surtout pas dans son langage.
Une question l'ennuie ou "l'emmerde" (dixit Sydney), il sort son ordinateur pour nous lire un texte qui perd l'auditeur sur un bateau où "tout le monde et aux anges" mais qui "coule quelques secondes après le départ". Bilan de l'histoire on ne saura pas comment il est arrivé à faire ses armes dans la musique électro. Au détour d'une question, il lâchera tout de même qu'il a découvert l'électro grâce à un logiciel donné par un colocataire, il a tout de suite ressenti "une sorte de synergie". "Je passais des heures et des heures à travailler sur ce logiciel tandis que le reste m'ennuyait. C'est bon signe."
Le chanteur a eu raison de persévérer puisqu'il se fait remarquer par le label De Bonton grâce à sa page Myspace. A cette époque, le garçon n'est pas novice. Il a reçu une éducation à la musique classique en faisant ses premières gammes au piano, des bases qui lui servent dans les structures et arrangements de ses actuels morceaux. En parallèle à ses études de philosophie puis d'art, l'étudiant se professionnalise dans la musique. Faut-il comprendre qu'il devient un grand clubber ? Certainement.
Peurs viscérales: "une grosse blague"
De sa démarche musicale ressort son côté philosophe: "Je fonctionne à l'absurde et à la tautologie". Un concept que l'on comprend à l'écoute de "Plutôt mourir que crever", son premier album, sorti le 28 septembre."Cet album a des connotations violentes et teintées d'espoir". "Il est très personnel voire même un peu trop, le prochain sera moins introspectif".
Il décrit la chanson "peurs viscérales" comme "une grosse blague" qu'il associe à "une histoire mélodramatique, une régression infantile, une fuite en avant, une explosion de joie". Difficile en l'écoutant de ne pas faire un rapprochement avec son homologue Philippe Katherine pour son côté décalé. La comparaison est vite balayée: "Philippe Katerine me fait beaucoup rire, nous avons des voix qui se ressemblent et se confondent mais nous n'avons pas la même démarche à la fois dans la teneur de nos textes et leurs accompagnements musicaux".
Au final, l'album est un clin d'œil à son enfance, au jeune homme qui a quitté Bordeaux pour Paris, une ville comparée "à une machine à désirs énorme qui peut vous bouffer si vous ne vous fixez pas de limites". Au détour de certaines chansons, Sydney nous perd parfois mais il arrive à rallier tout le monde lorsqu'il compare le dimanche à "un trésor, que le lundi viendra corrompre". Les fans de low-fi techno pop adoreront.
Sydney Valette "Dimanche"
Sydney Valette
http://www.facebook.com/svalette
Sydney Valette sur scène
18 novembre à Glazart
20 décembre à l'International
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