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mercredi 3 août 2011

Red Eye, un oeil nouveau sur la folk française

                                                    Self made photo by Red Eye le 31 juillet chez Ginette, Montmartre

Guillaume Fresneau demeure l'exemple typique de l'artiste touche à tout. Chant, musique, photographie, graphisme, un peu de réalisation, rien ne lui résiste. Son domaine de prédilection reste la musique.

Sa première rencontre avec la musique, Guillaume la décrit comme "ratée". Enfant, alors qu'il vit au Texas, le franco-américain fait ses gammes à la guitare. L'exercice n'est pas aussi facile qu'il le pensait. Il lâchera rapidement l'instrument.
Puis à l'adolescence, alors qu'il est rentré dans sa Bretagne natale, Guillaume donne une seconde chance à la musique avec "une envie plus affirmée". Même s'il ne s'en rend pas encore compte, il écrit les premières notes d'une longue histoire.

"Les bonnes rencontres au bon moment"
"La musique c'est d'abord une passion puis des rencontres" préfère souligner Guillaume. A 18 ans, Armel Talarmain a croisé sa route et ils ne se sont plus quittés puisqu'en parallèle à leurs études ils ont formé ensemble le groupe Dahlia qui compte déjà trois albums à sa discographie et ne souhaite pas s'arrêter en si bon chemin. Mais poussé pour sa curiosité, Guillaume est en train d'expérimenter les joies de la carrière solo avec Red Eye.

"Dahlia, c'est un groupe alors on échange, tout le monde donne son avis sur tout. Avec Red Eye, j'ai eu envie d'explorer un nouveau territoire seul." Le chanteur folk lance ainsi sa carrière solo avec des textes en anglais, un clin d’œil à sa double nationalité, et sort "This is Red Eye" en 2008 puis "Run Away" en 2009. Il réitère l'aventure, cette année, avec un EP "Be the one", sorti le 14 février. La voix chaude du chanteur vous transporte dans des contrées américaines, celles du monde de la folk. Lorsque l'on discute avec Guillaume, on a même du mal à croire que cette voix quelque peu timide puisse avoir autant de puissance sur scène. L'artiste avoue ainsi avoir conscience de prendre de plus grands risques en solo qu'avec son groupe : "Seul, j'ai davantage de responsabilités, je ne peux pas me cacher derrière une image, si les chansons déplaisent, je suis le seul responsable". Le chanteur essaye alors de se construire une carapace en guise de marketing, il évite au maximum de montrer son visage: "Je préfère que le public découvre d'abord ma musique. Le fait de mettre des visages en avant, ça fait très chanson française. En Angleterre, il y a beaucoup de paysages sur les pochettes d'album"et cela fonctionne très bien.

Un album "do it yourself"
"Be the one" est un album que les Anglais pourraient décrire comme "do it yourself" (bricolé à la main). La pochette de l'album a d'ailleurs été photographiée par le chanteur. "J'aime beaucoup cette démarche, ne rien avoir à attendre de ton label et construire toi même ton album".

Entre la France et les Etats-Unis le cœur du chanteur oscille :Avignon, Bordeaux, Paris, Rennes, Los Angeles, San Francisco, la liste des salles de concert où il est passé s'allonge. Aux Etats-Unis, il est attendu comme le "frenchie" mais la surprise est grande lorsqu'il commence à chanter... en anglais ! Malgré sa certaine popularité, Guillaume reste très lucide et reconnait que le système français permet aux artistes comme lui - non reconnu à tous les coins de rues - d'arriver à vivre de la musique, ce qui n'est pas le cas aux Etats-Unis.

Certains comparent le chanteur avec Elliott Smith ou Jeff Buckley, Guillaume est presque gêné d'être assimilé à deux artistes autant "glorifiés après leur mort". Amy Winehouse est d'ailleurs la dernière en date à ajouter sur cette liste. Guillaume analyse finement la carrière de la chanteuse: "Elle était un personnage attachant, c'est d'ailleurs son côté sombre qui la rendu sympathique".  "A la différence de ce que j'essaye de faire, elle a repris un concept et n'a pas cherché à en lancer un mais à l'écoute de sa première chanson, j'ai tout de suite accroché". Nous aussi on a tout de suite accroché à l'écoute de ton dernier EP.

                                                         Red Eye "Be the one"


Red Eye


Sa playlist de l'été

- The head and the heart
- Lost in my mind
- The horrors
- Cults
- La session acoustique sur le site internet d'Iron and Wine

Où voir Red Eye sur scène ?
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