JOKO il faut d’abord l’écouter les feux fermés. Sa voix bluesy vous fait
voyager dans des contrées lointaines. Puis il faut s’intéresser à la personnalité
de cette jeune chanteuse strasbourgeoise qui a fait ses premiers pas d’artiste,
cachée : « J'écrivais des chansons en secret, je chantais en secret,
je m'inventais des noms de scène en secret » révèle-t-elle. Heureusement,
la chanteuse a osé sortir de son cocon et la voilà sur la scène électro
française, elle sortira d’ailleurs le 19 mai 2021 son nouvel EP "I've
never been good with words". En attendant, on peut découvrir un de ses
nouveaux titres « Mood » qui alterne entre élégance, douceur et poésie.
Selfie JOKO |
Comment as-tu fait
tes premiers pas dans la musique ?
Mes deux parents sont
chanteurs d'opéra et j'ai été au conservatoire enfant mais en grandissant la
musique est devenue le secret le mieux gardé de France... j'étais très timide !
J'écrivais des chansons en secret, je chantais en secret, je m'inventais des noms
de scène en secret ! C'est vraiment avec JOKO que j'ai pu commencer à partager
mes chansons avec mon entourage, tout le monde était surpris !
Comment est né JOKO ? Que
signifie ce nom ?
JOKO c'est la contraction de John (Lennon) et Yoko (Ono), c'est la rencontre entre moi et Arthur Vonfelt. Elle a marqué mon début dans la musique et c'est un clin d'oeil à cette période ! Mais c'est un projet solo.
Que raconte ton nouveau titre « Mood » ?
Mood : je l'ai écrite
après une relation très toxique, on était à la cave avec mon producteur (Arthur
Vonfelt) et je n'étais pas au top...j'ai un rapport assez complexe avec la
musique, je me sens rarement à la hauteur, j'ai souvent peur d'échouer et donc
d'essayer. Cet après-midi là j'étais bloquée, en pleurs, je ne savais plus quoi
dire, je supportais plus ma voix, je me supportais plus. Arthur a commencé à
jouer de la guitare en boucle et m'a dit "allez maintenant chante, peu
importe quoi on s'en fout mais chante". Au bout d'un
long long silence et des larmes, ça a commencé à sortir et les paroles suivantes
: « I can't escape out of my head and I don't know how to behave the right way
». Et bizarrement c'est
un des morceaux qui me représente le plus, le fait de ne pas savoir comment se
comporter c'est l'histoire de ma vie, se sentir enfermée dans sa tête avec
comme barrières ses propres peurs et le refrain pour dire que je veux juste un
peu de paix, d'amour, de me ficher la paix, de m'accepter, c'est un peu un cri
de délivrance.
JOKO par Axelle Manfrini |
Que va raconter ton nouvel EP "I've never been good with words" qui sortira le 19 mai 2021
? De qui t'es-tu entourée pour le faire ?
J'ai fait cet EP avec
le même producteur que le premier, Arthur Vonfelt. On l'a fait tous les deux,
dans notre ancien studio. Pour moi mon projet et tout particulièrement cet
EP là, je le vois comme un miroir, ce moment où tu scrutes ton reflet et où tu
vois tous tes défauts, tes cicatrices, ce que tu aimes, ce que tu ne supportes
pas, pas de filtres, juste ton reflet, ces moments où tu te regardes avec
honnêteté, sans fierté mal placée, sans le jugement des autres mais juste avec
le tien, peut-être le plus dur de tous. Je suis dans une période de ma vie où
je me rends compte que je ne suis pas la meilleure pour communiquer mes
émotions et que j'ai souvent peur d'exprimer mes limites en pensant que ça
donnera aux autres l'envie de partir. Du coup l'écriture de cet EP m'a permis
d'exprimer tout ce que j'avais retenu depuis pas mal d'années pour sauver la
face ! C’est ce que racontait déjà un peu « U GOT », ce qui nous rend
plus humain (real) ce sont aussi nos faiblesses, nos ratés, nos doutes. Le
héros parfait zéro défaut n'existe pas et quand je prétends l'être, c’est pour
cacher mon mal-être. Sur le premier EP je regardais les autres, sur le deuxième
j'ai retourné le miroir vers moi ! J'aimais l'idée d'avoir un long titre,
l'entassement de mots pour exprimer le fait qu'on ait du mal à s'exprimer !
Cette période de
confinement, couvre-feux, est-elle source de création ?
J'ai eu de la chance
car l'annonce de l'audition pour les Inouïs a engendré tout un tas de travail :
fallait monter un nouveau groupe, avec des nouveaux morceaux ! Je voulais
absolument retrouver quelque chose de plus organique, instrumental pour ce
nouveau live, donc j'ai monté un nouveau groupe avec guitare électrique,
saxophone et percussions ! Avec les répétitions, les résidences, le mois de
février a été carrément créatif !
Quels sont tes projets
?
Sortir des nouvelles
chansons tous les mois jusqu'en mai, mois de sortie de l'EP avec pleins de
surprises.
En janvier, tu as annoncé avoir été sélectionnés aux auditions des inouïs du Printemps de
Bourges. Où en est ce projet ?
Je passe les auditions
demain (ndrl : début mars) !
Tu es plus addict
à Facebook, Twitter, Instagram, TikTok ou ClubHouse ?
Instagram mais
j'essaye de décrocher tous les jours !
Avec qui rêverais-tu de collaborer ?
Quelle chanson tourne
en boucle chez toi en ce moment ?
Les deux albums de
Warhaus.
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