DEER sera de retour sur le devant de la scène
le 12 février 2018, aux Trois Baudets (Paris), pour fêter la sortie de son EP,
From The Shore (Attuned Records). Comédien, compositeur, guitariste, chanteur…
Laurent Marion, le leader de ce projet folk-alternatif, a de nombreux talents. Ce Français à la voix suave, admiratif
de l’œuvre du chanteur britannique Nick Drake, a laissé son côté sombre, dévoilé
dans son premier EP, pour mettre en avant dans ce nouvel opus des jours
meilleurs.
Autoportrait par DEER |
Comment avez-vous fait vos premiers pas dans la musique ?
Je n’ai qu’un seul souvenir de mes premières notes de musique, celles partagées avec mon grand-père qui m’a appris « Au clair de la lune » sur son vieil orgue technics des années 1970. Plus tard, sur le piano de ma grand-mère, je relevais à l’oreille des vieux standards de Charles Trenet qu’elle me chantait. A 7 ans, je me suis mis au saxophone puis au piano, à 13 ans. Et maintenant, je joue d’une dizaine d’instruments sans pour autant prétendre les maitriser totalement, mais je compose avec.
Comment vous êtes-vous rencontrés avec les trois autres membres du groupe ?
Nous nous sommes rencontrés après de
nombreuses auditions et grâce aux conseils d’anciens membres du groupe. Yoann,
qui est le plus ancien sur ce projet, je l’ai rencontré durant une tournée dans
le sud de la France. Il a relevé le défi d’apprendre le répertoire très
rapidement. Axel mon batteur est arrivé dans le groupe peu de temps après sur
la recommandation de Yoann, et Nagui mon guitariste a été sélectionné sur une
audition.
Le nom DEER est-il un clin d'œil à une passion pour le monde animal ?
Oui complètement, j’ai trouvé le nom
en me remémorant le film « Princesse Mononoké » de Hayao Miyazaki où
à la fin un dieu cerf, à tête de singe, réconcilie les hommes avec le
règne animal. C’est un moyen pour moi de mettre le projet au dessus de tout et
surtout de moi-même. DEER c’est mon animal totem dans la tradition
amérindienne. Et c’est un symbole de bon présage dans beaucoup de cultures du
monde. C’est un autre moi transfiguré en messager de renouveau.
Est-il vrai que votre musique folk est inspirée du Britannique Nick
Drake ?
Oui, en grande partie. L’œuvre de
Nick Drake est pour moi une fresque poétique sans fin, j’y ai trouvé une sorte
d’inspiration qui m’a donné envie de partir sur des compositions très
personnelles et une nouvelle façon de penser mes mélodies ainsi
que d’aboutir à un minimalisme dans l’écriture (guitare/voix). Il reste
cependant des morceaux orchestral de Nick Drake qui m’ont donné envie d’écrire
pour orchestre ou quatuor.
Que raconte votre nouvel EP From The Shore qui sortira le 12 février
2018 ?
Mon nouvelle EP parle des événements
qui ont marqué ces deux dernières années, des événements tragiques pour la plupart
mais que j’aime transformer en récit épique où je peux encore faire triompher
une lueur d’espoir.
Mon premier EP explorait des côtés
sombres de moi, celui-ci laisse entrevoir des jours meilleurs malgré le
pessimisme ambiant. Je parle de la maladie d’Alzheimer de ma grand-mère dans
une ode aux souvenirs et à la musique qu’elle m’a fait partager. Je rends
hommage aux victimes du Bataclan dans une instrumentale amérindienne-orientale,
et je n’hésite pas à parler des irrévérences des hommes envers les animaux en
empruntant le poème d’Emily Dickinson « wounded Deer » Je finis mon EP en
parlant de la solitude d’un gardien de phare dont l’amour renaît subitement et
l’amène à voyager à nouveau.
Mon inspiration vient
essentiellement des voyages que je fais mais aussi des personnes que j’ai
rencontrées jusque-là. Le cinéma aussi m’a énormément nourri d’images que
j’aime transformer en musique. Mon EP sortira en version physique le 12 février
à l’occasion d’un concert aux Trois Baudets et en digital dans le courant du
mois. J’ai collaboré avec mes musiciens qui me suivent en concert depuis 2 ans
maintenant, Yoann Godefroy à (contrebasse), Nagui Mehany (guitares) et Axel
Hache (batterie et percussions). Pour ce qui est de la réalisation de cet EP,
Benjamin Laffont est venu travailler dans mon studio le DEER Studio Paris que
je viens de créer en plein centre de la capitale. Une bonne pléiade d’invités
mon rejoignent pour étoffer certaines chansons comme Octavio Angarita (violoncelle)
ou encore Anandha Seethanen (chant).
Avec qui rêveriez-vous de collaborer ?
Je rêverai de collaborer avec
Eddie Vedder, Ben Harper, Pura Fé, Hugh Coltman, John Smith, Alela Diane, Peter
von Poehl, Olafur Arnalds il y en a tellement…
D'où vous vient votre goût pour la nature et l'environnement ? Comment
en êtes-vous arrivé à mener une campagne pour la défense de la Camargue pour
WWF ?
Oui étant moi-même de la campagne et
ayant grandi une partie de ma vie avec un beau-père berger j’ai évolué au
milieu des taureaux et des chevaux.
Le parc régional de Camargue est un
de mes lieux préféré pour rechercher l’inspiration et je soutiens notamment WWF
car leur action me semble juste et constructive pour les années à venir et ce,
depuis longtemps.
Concernant la campagne pour la
protection du parc Régional de Camargue, il s’agit d’un des enjeux forts de
WWF. Je ne suis qu’un soutien pour WWF et n’hésite pas à parler avec mon public
des points qui sont représentés chaque année dans le rapport WWF. C’est une mission pour moi
d'aiguiller mon public vers cette ONG qui a de très beaux objectifs. Et en
achetant mon nouvel EP (sortie 12.02.18), 1 euro sera automatiquement reversé à
l’organisation.
Avec un tel engagement écologique, comment survit-on lorsqu'on passe
d'habitant de la Camargue à Parisien ?
Il y a la mémoire de mon enfance que je fais vivre au travers de mes chansons... En ça la musique me permet de voyager tout en restant dans mon studio, il y a le sport que je pratique en plein bois de Vincennes au sein du PUC baseball et il y a simplement des retours au pays une fois par mois si possible qui me permettent de me reconnecter avec mon environnement favori. Mais il y a une attitude et des discussions sur les enjeux écologiques avec mon public. Je partage avec eux mes envies et mes peurs et voir comment on peut changer ça...
Vous êtes plutôt Facebook, Twitter, Snapchat ou Instagram ?
Facebook, pour la relation immédiate
avec mon réseau et Instagram pour le côté visuel. Je pratique moi-même la
photographie en semi professionnel. Ce qui me permet de partager nos roadtrips
et tournées ou partager simplement mes nouvelles compos avec les gens qui me
suivent
Vous écoutez quoi en ce moment ?
En ce moment j’écoute beaucoup de
choses très diverses mais mon coup de cœur revient à cet album de John Smith
« The fox and the monk » où la guitare et sa voix se suffisent à
elles-mêmes. C’est magique cette facilité déconcertante qu’il a à transmettre
tant d’émotions. Dans un registre plus classique, le dernier album de Max
Richter (compositeur de la BO de la série "The Leftovers") reprend
les quatre saisons de Vivaldi de façon intelligente et subtile. Et encore
Olafur Arnalds, l’ensemble des œuvres qu’il a signé en quelques années est un répertoire
majestueux que je n’ai de cesse d’explorer.
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