Autoportrait avril 2016 @Hotel Alba Opéra |
Le chanteur irlandais Patrick O’Laoghaire,
alias I Have A Tribe, signe avec son premier album, « Beneath a Yellow
Moon », 11 titres intemporels marqués par la douceur et l’émotion (sortie
le 27 mai 2016 – Groenland Records). Ces morceaux laissent plus de place à la
voix, atypique, du chanteur que ses deux précédents EP (Yellow Raincoats 2014, No Countries 2015). Et cet album, rempli
d’enthousiasme, dévoile la joie enfantine de cet artiste de 28 ans qui a ouvert
une boite aux trésors en entrant dans le studio du producteur Paul Savage,
« une pièce débordante de jouets ». Le jeu semble être dans l’ADN de
Patrick qui a effectué cette interview en français pour retrouver ses marques
avec la langue de Molière, langue à laquelle il montre son attachement dans cet
album, avec un titre en français « La Neige ».
Comment as-tu fait tes premiers pas dans la
musique ?
Il y a toujours eu un piano chez moi mais mes parents n’y
jouaient pas. Par contre, ils m’ont encouragé à faire de la musique si je le
souhaitais. J’ai ainsi pris mes premiers cours de piano vers l’âge de 4 ans.
Mon professeur disait que j’avais des atouts pour divertir les gens… Lorsque
mon professeur me demandait ce que je voulais jouer, je lui répondais du jazz.
J’ai le souvenir de moments agréables, sans pression.
Puis, durant un an seulement, j’ai étudié le piano au
lycée. A l’université, j’ai étudié la musique et j’ai joué de la guitare, du
piano dans un groupe qui s’appelait Slow Skies. On joue d’ailleurs toujours
ensemble quand on a du temps. Ce groupe était une bonne façon de commencer dans
l’univers de la musique ! Durant plusieurs années, je m’épanouissais à écrire
des chansons dans mon coin. Puis
j’ai envoyé une lettre à mon ami Conor O’Brien (Villagers) afin qu’il
m’aide à faire des chansons pour mon 1er EP.
D’où est venu ton nom de scène I Have A
Tribe ?
Pour
moi, le mot « tribe » (ndlr :
tribu en français) est synonyme de sécurité, de calme, c’est la famille. A
un concert, selon moi, le public et l’artiste sont comme une tribu, il n’y a
pas de séparation.
En 2014, tu as sorti ton 1er EP
« Yellow Raincoats », enregistré avec Rob Ellis et Conor O’Brien.
Comment as-tu fait la connaissance de Rob Ellis qui a notamment travaillé avec
PJ Harvey, Anna Calvi ?
J’aimais
beaucoup les arrangements d’un CD d’Anna Calvi, alors j’ai de nouveau envoyé
une lettre mais à Rob Ellis cette fois-ci. Et son manager m’a répondu ! De
manière spontanée, il m’a donné beaucoup d’idées pour mon album.
En 2015, tu as sorti l’EP « No
Countries », au mois de mai 2016, tu t’apprêtes à sortir ton 1er
album « Beneath A Yellow Moon », t’es-tu donné comme objectif de sortir des nouveaux morceaux
chaque année ?
Non
ce n’est pas mon objectif d’autant plus que dans cet album certaines
chansons sont très vieilles, d’autres nouvelles. Mais il est vrai que j’aimerai
faire le prochain album l’année prochaine. C’est un bon rythme, pas trop
exigeant si on a assez d’idées. Il est d’ailleurs plus fatiguant d’avoir des
idées et de ne pas pouvoir les retranscrire en musique.
De quoi parle « Beneath A Yellow
Moon » ? Et de qui t’es-tu entouré pour faire cet album?
Pour cet album j’avais juste envie de jouer comme un
enfant, comme ma petite nièce de 2 ans,
qui, assise au piano chante de façon spontanée. Je suis donc allé au
studio avec Paul Savage (ndlr : le
producteur de cet album) et on a fait les chansons aussi naturellement.
Cet album est comme un journal intime sur ma vie mais j’ai
voulu éviter d’être trop triste. Ce journal intime sert aussi à s’adresser aux
autres, à être reconnaissant. Par exemple, pendant l’enregistrement de l’album
on a fait un concert avec des amis à Dublin. Et j’ai écrit la chanson « La
Neige » pour les remercier.
Paul
Savage m’a beaucoup fait rire dans le studio. Pour moi, c’est très important de
ne pas trop se prendre au sérieux sinon la magie de l’enregistrement est en
danger. Paul a vite compris quelle direction musicale je voulais prendre, je
tapais la mesure avec un stylo et il savait où je voulais aller. Il est très
ouvert et aussi critique.
Dans cet album on peut à un moment entendre
le plancher craquer sous ton piano, c’est plutôt
original…
Il
nous arrivait une fois une chanson terminée de faire 2 ou 3 prises supplémentaires
avec les bruits des mouvements dans la pièce, les conversations.
Pourquoi le titre du 1er single
« La Neige » est en français ?
« La
Neige », c’est une chanson que j’ai écrite pour dire merci à mes amis
après un concert. Et il s’avère que le bassiste s’appelle Dan Snow et que mon
batteur l’appelle « Snow » (ndlr :
neige en français). Et à l’origine d’ailleurs, le titre de l’album était
aussi en français.
La pochette de l’album est peinte par Dave Hedderman comment en
êtes-vous venu à travailler ensemble ?
C’est
un ami à moi qui habite entre Dublin et Berlin qui a d’ailleurs déjà peint la
pochette de l’EP « No Countries ». Lorsque j’ai terminé les
chansons de cet album, je lui ai envoyé. Et il s’est promené dans un parc en
écoutant ces chansons et après ça il a peint la couverture. Je retrouve les gens de la couverture
dans chaque chanson, je sais qui est qui.
Tu es plus un utilisateur de Facebook,
Instagram ou Twitter ?
Instagram
est plus simple à utiliser pour moi, d’autant plus que je ne suis pas trop sur
les réseaux sociaux. Pour moi,
c’est un peu étrange, je n’aime pas être tout le temps avec mon portable. Mais
comme tous les autres sont connectés, je suis obligé de l’être moi aussi. D’ailleurs quand j’avais perdu mon
portable c’était super, j’étais libre…
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