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mercredi 31 décembre 2014

Le groupe Animali repositionne Lyon sur l'échiquier musical

Autoportrait confectionné par Animali


Lorsqu’un groupe de musique folk nordique et un autre de pop électronique fusionnent cela donne Animali. Un groupe lyonnais, né en 2013 et qui a sorti son premier EP en mars 2014. Le nom de cet opus « The Spark and three other poorly produced pièces of music » donne le ton. En effet, si l’autodérision semble être le maitre mot de ce quintet, on découvre vite que le groupe cache d’autres talents, capables de nous entraîner dans un tourbillon sonore, parfaitement maîtrisé à l’aide de références à Pink Floyd et aux années 70. Ces cinq musiciens, âgés de 26 et 29 ans, qui font uniquement appel à leurs propres talents pour produire leur musique planchent déjà sur leur prochain EP, à paraître au deuxième semestre 2015. Et qui sait, avec le temps, ces cinq garçons seraient bien capables de suivre les traces de grands groupes français comme Phoenix car le potentiel de leurs morceaux dépasse les frontières de l'Hexagone.

Comment avez-vous fait commencé à jouer de la musique ?
Hadrien Santos Dasilva (batterie) : A l’âge de 10 ans, alors que je vivais au Mexique, j’ai voulu commencer à faire de la batterie pour imiter mon oncle. A 20 ans, je suis entré au Conservatoire de jazz à Lyon.
Nicolas Mieral (basse) : Je commencé à jouer de la guitare en faisant  des reprises de Georges Brassens. Quand j’étais à l’école primaire, j’ai voulu jouer de la guitare électrique mais je n’en avais pas, du coup mon père m’en a fabriqué une. Elle sonnait presque juste car il avait imité le manche de la guitare folk ! Après, j’ai commencé à jouer de la basse dans un groupe.
Benjamin Ricardier (guitare/chant) : J’ai commencé à jouer de la guitare à 14 ans, poussé par mes parents qui voulaient que je fasse une activité. Du coup, j’ai suivi le parcours de mon frère musicien. J’ai commencé par jouer  des morceaux un peu bourrins comme du métal puis j’ai pris quelques cours, j’ai commencé à monter des groupes avec Julien quand on était en seconde. Je me suis formé sur le tas, en m’enregistrant.
Julien Jussey (clavier/chant) : J’ai commencé le piano à l’âge de 5 ans et je suis entré au Conservatoire à 10 ans. J’ai fait beaucoup de musique classique puis un peu de jazz avant de tout envoyer balader. A côté de ça, je suis ingénieur du son,  le travail en studio m’intéresse énormément : réalisation, arrangement, mixage. Je travaille pour le groupe et pour des artistes qui me plaisent.

©Etienne Lescure
Comment vous êtes-vous rencontrés ?
On avait tous des groupes respectifs à Lyon mais il y a un an on s’est rendu compte que le projet autour de notre groupe Animali nous intéressait particulièrement. On s’est ainsi retrouvé au sein d’un studio créé à Villeurbanne Tube and Tape. On est sur la route depuis un an grâce à la sortie de notre premier EP et on s’apprête à en sortir un deuxième.
Comment s’est déroulée la phase de création de ce premier EP « The Spark and three other poorly produced pièces of music », sorti en mars 2014 ?
On a créé cet EP rapidement, on avait quelques morceaux au bout de nos doigts depuis un moment. A l’origine, on avait enregistré des maquettes et quand on a commencé à faire des répétitions, on a particulièrement apprécié le son réalisé. On a alors pris les quatre bouts de maquettes que nous avions et on en a fait quatre chansons. On n’a pas fait de tri, ce sont les quatre premières chansons qu’on a créées qui ont été enregistrées.
Le titre de ce premier EP est un « peu » ironique, non ?
Il y un côté rigolo et grandiloquent. On ne trouve pas que cet EP soit particulièrement mal produit ou mal enregistré. On aime bien la manière dont il sonne, même s’il a été fait avec les moyens du bord, on en est fier.
Certains décrivent votre style de musique comme du « rock psychédélique », qu’est-ce que c’est ?
C’est de notre faute si on nous décrit comme ça, il fallait rentrer dans une case et on a choisi cette description. On ne voulait pas être assimilé à de la musique pop/rock , on a choisi cette étiquette de « rock psychédélique » car il y a beaucoup de sons de clavier dans notre musique, quelques références aux années 70 et on aime bien tout ce qui est expérimental.
Comment avez-vous eu l’idée d’appeler le groupe Animali ?
C’est Sylvain, notre guitariste qui a eu cette idée. Ce mot correspond à l’idée qu’on se fait de notre musique. On aime cette idée de concept non figé, qui est susceptible de bouger, c’est ce qu’on a envie de faire en tant que musiciens.

Comment vous est venue l’idée du thème du clip The Alchemists ?
Nous n’avions pas d’argent pour faire ce clip, on s’est donc entouré de personnes qui sortaient de l’école.  Ils ont aimé notre musique et ont accepté de faire ce clip gratuitement. 
Que cela soit dans ce clip ou dans la pochette de l’EP, on a l’impression que vous donnez une part importante à l’image, c’est voulu ?
Toute la phase de création visuelle est un passage obligé et important. L’artiste Etienne Lescure a créé le visuel du 1er EP. Il y a un côté bordélique dans l’image qui nous correspond bien.
©Etienne Lescure
De nouvelles chansons sont-elles en préparation ?
Même si on possède  un titre qui dure 10 minutes, on a été obligé d’écrire assez rapidement de nouvelles chansons pour faire des concerts. A la sortie du premier EP, on avait déjà quelques morceaux prêts pour la scène. L’idée de ce deuxième EP est d’enregistrer des chansons déjà testées en concert. Il n’y aura pas de surprise pour ceux qui nous ont vu récemment en concert. On finit actuellement d’enregistrer cet EP dans notre studio et on prévoit une sortie au deuxième trimestre 2015. Nicolas et Julien enregistrent, mixent et masterisent nos chansons. On est parfaitement autonome. Tant qu’on ne nous proposera pas de faire ça avec les meilleurs des meilleurs, on continuera à procéder ainsi.
Avez-vous déjà une idée précise de la création graphique ?
Nicolas a pensé à mettre des Pingouins partout, sur scène et sur notre pochette. Cette idée vient du cerveau malade de certains membres du groupe… Et le prochain clip de la chanson Hysterical Star mettra en scène un ours dans une machine à laver.
Est-ce que c’est facile de gagner sa vie en tant qu’artiste ?
Pour le moment, on ne vit pas de notre musique. Sur les cinq membres du groupe, il y a trois intermittents du spectacle et deux membres du groupe travaillent en parallèle. A moyen terme, la seule solution pour vivre de notre musique serait d’être intermittent, c’est une sorte de rêve en tant que musicien (rires). Sinon, il faut réussir un coup publicitaire et on pourra s’acheter une maison (rires).
Comment vous positionnez-vous face au problème du téléchargement illégal ?
On fait partie de cette génération qui a grandi en téléchargeant énormément, il est donc difficile de se positionner contre. Par ailleurs, le peu de ventes digitales qu’on a faites nous ont très peu rapporté. Notre stratégie c’est plutôt d’encourager les gens à télécharger. C’est une démarche de soutien, on estime que si quelqu’un a aimé un disque, il peut décider par la suite de l’acheter.  Mais on a avant tout envie d’inciter les gens à nous écouter et le moyen direct c’est la gratuité. On ne fera  pas comme Metallica qui fait des procès aux personnes qui téléchargent leur musique illégalement mais ça viendra peut-être.
Animali en ligne

dimanche 23 novembre 2014

Derrière les façades d'un duo français


 
Autoportrait 30.10.14 Studio Montmatre Recording
 A 30 ans, Amélie Festa et Mathieu Maestracci, le duo qui compose le groupe français Facades, peut se targuer d’avoir d’ores et déjà à son palmarès le prix du meilleur clip international, remis en 2012, à Hollywood. Malgré cette distinction, qui aurait pu leur faire ralentir leur rythme, le groupe confectionne depuis plus de 3 ans Those who crossed territories, un album aux sonorités anglo-saxonnes très apaisantes. Retour sur le pacours de ce duo qui construit sa carrière pierre par pierre.
Comment avez-vous fait vos premiers pas dans la musique ?
Amélie : Mes parents ne sont pas musiciens mais ils ont toujours écouté beaucoup de musique anglosaxonne comme Mickaël Jackson, Les Beatles, Otis Redding. A l’âge de 6 ans, ils m’ont inscrite au Conservatoire pour faire du solfège et du piano. Arrivée au collège, j’ai arrêté le Conservatoire et je me suis mise à jouer de la guitare. Et, au lycée, une bande d’amis avait un groupe de rock mais il leur manquait un chanteur. Ils m’ont persuadé de tenter ma chance à leurs côtés. J’ai donc commencé à apprendre à chanter de façon autodidacte et plus tard, j’ai pris quelques cours de chant.
Quand j’ai dû choisir ma voie, j’ai opté pour une école d’ingénieur du son. Selon moi, ça complétait bien ma formation technique de musicienne. Et c’est dans cette école que j’ai rencontré Mathieu.
Mathieu : Comme Amélie, mes parents écoutaient beaucoup de musiques anglo-saxonnes comme Queen. Ils ont toujours détesté les Beatles alors que moi j’adore. J’ai un parcours similaire à celui d’Amélie puisque mes parents m’ont aussi inscrit au Conservatoire vers l’âge de 6 ans en guise d’éveil musical. J’ai voulu faire du saxophone mais je n’avais pas l’âge requis. J’ai donc commencé à faire du piano jusqu’à la fin de mon cursus au Conservatoire, à 15 ans. A cette période, je me suis mis à jouer de la guitare. Et j’ai eu envie de faire autre chose que ce que l’on apprend au Conservatoire, j’en avais marre de Chopin et de Mozart… A 14 ans, j’ai monté mon premier groupe de rock/métal, The Spherical Minds dans lequel je suis resté 10 ans. On a fait 3 albums et tourné en Europe avec un label belge.
Je suis entré à l’école d’ingénieur du son à Paris (ESRA) la même année qu’Amélie. C’est là que nous nous sommes rencontrés,  on avait à peu près les mêmes goûts musicaux. J’avais écrit des chansons pour Spherical Minds mais je voulais y apposer une voix féminine. C’est comme ça qu’on a commencé à travailler ensemble. Au début, on faisait pas mal de reprises, REM, Radiohead, Madonna, les Beatles, Floyd, tous les grands classiques pop rock des années 1990. Puis on a commencé à intégrer nos chansons.
Comment avez-vous rencontré le réalisateur Stéphane Meunier (ndlr : Les Yeux dans les Bleus en 1998) ?
Amélie : J’ai rencontré Stéphane Meunier en passant un casting pour la série Foudre. Je lui ai dit que j’étais musicienne et il n’avait pas trouvé de compositeur pour la série. Je lui ai donné un CD de 5 titres avec les premières chansons de Facades et peu de temps après il me rappelait pour me dire qu’il adorait les chansons. Au final, la série a été reconduite pendant 5 saisons et c’est aussi cette opportunité qui nous a donné envie de persévérer dans ce domaine. Cela a été un fil conducteur pour la suite de notre carrière.
Est-ce que l’on travaille de la même manière en créant pour son propre album que pour une série ?
Mathieu : Cette série a été ma première expérience de composition à l’image. Au début de notre collaboration, Stéphane Meunier nous demandait de composer ce qu’on aimait sans se coller aux images de la série. Dans les compositions, il voulait avant tout écouter la voix d’Amélie qu’il adore. Par la suite, j’ai fait davantage de compositions en fonction d’images que je voyais. Mais Amélie n’a jamais eu à chanter devant un écran pour se synchroniser avec des images de la série.
Dans la série, il y a d’ailleurs beaucoup de chansons de Facades que l’on entend presque en entier, jusqu’à 2/3 minutes, ce qui est rare à la télévision. Et c’est ce qui nous a permis de nous faire connaître, nous avons constitué l’identité musicale de Foudre. Quand les gens entendaient des chansons, ils les identifiaient bien à Facades. Et grâce à la série, à l’époque, quand Myspace était encore le régulateur de la popularité d’un artiste, nous pouvions atteindre jusqu’à 7 000/8 000 écoutes pas jour, on a même été à plusieurs reprises dans le « top artistes » Myspace.
Comment avez-vous trouvé le nom du groupe Facades ?
Mathieu : C’est toujours l’enfer de trouver un nom de groupe… L’idée m’est venue grâce à un  compositeur américain que j’adore Philip Glass. Il a réalisé beaucoup de musiques de films comme The hours, Le rêve de Cassandre, The truman show. Et dans un de ses albums il y a un morceau qui s’appelle Facades. J’aime bien ce mot et ce qu’il me rappelle, c’est donc une petite référence à ce morceau et un hommage au compositeur. Ce mot est assez symbolique, chacun l’interprète à sa manière. Ca me fait penser à un mur qui soit sépare les gens, soit les relie et j’aime bien cette idée là.
Quel est votre style de musique ?
Amélie : Notre style est difficile à décrire, il est issu de nombreuses influences : des compositeurs contemporains, des grands classiques de la pop, de notre formation classique, les groupes électro que nous écoutons… On a intégré tout ça dans cet album, il peut donc y avoir des morceaux simples, guitare/voix plutôt folk, des synthés, des instruments classiques, etc.
Mathieu : On ne change pas de style avec le  temps mais on mélange plus les genres, on cloisonne moins chaque morceau. Au sein d’un même morceau, il peut y avoir plusieurs influences. 



Que raconte l’album Those who crossed territories sorti en novembre 2014 ?
Amélie : Il y a des morceaux très personnels, d’autres qui s’inspirent de ce qu’on peut voir de la vie de nos amis ou de ce qui arrive dans le monde. 
Mathieu : Et en ne dévoilant pas le sens précis de nos morceaux, cela laisse libre cours à l’interprétation. C’est la base de la musique et c’est ce pourquoi la musique me fait vibrer, il faut faire ses propres projections même si on ne peut pas toujours être abstrait. Cet album a forcément  été conditionné par ce que l’on a vécu au moment où l’on composait mais cela fait tellement de temps que l’on travaille sur cet album, 3 ans environ, que l’on ne peut pas dire qu’il est le reflet d’une période précise de notre vie.
Et le titre de l’album, « Ceux qui traversent les frontières » renvoie à ce que nous faisons en tant que musicien, nous mélanger et ne pas nous limiter à de simples étiquettes.  En tant que personne, nous voyageons beaucoup et on ramène ça dans notre musique, il y a des influences étrangères. 
« Laisser libre cours à l’interprétation »… Est-ce que c’est cela que vous avez voulu faire avec le clip « Past Scenes » ?
Amélie : Les gens peuvent interpréter la fin à leur manière, il n’y a pas d’explication logique.
Mathieu : Concrètement, il y a un trucage à la fin du clip ! On aime bien les sens multiples : est-ce que la jeune fille est vieille dans sa tête ? Est-ce qu’elle est vieille physiquement mais jeune dans sa tête ? On aime cette dualité…
 
D’ailleurs vous avez reçu le prix du meilleur clip international 2012 au festival Apalooza, à Hollywood. Comment cela s’est-il passé ?
Amélie : On a participé à un concours international, « 48 Hours music video project ». Le principe est de faire un clip en 48 heures. L’équipe de réalisation WOOW YOUR LIFE nous a tirés au sort et on a commencé à travailler ensemble alors qu’on ne se connaissait pas.
Mathieu : C’était super on n’a pas dormi pendant 48 heures… On a été tiré au sort un vendredi soir, on a passé la nuit à écrire l’histoire avec l’équipe composée d’une dizaine de personnes. Le lendemain on a tourné toute la journée et toute la soirée. L’équipe a commencé à monter le clip dans la nuit du samedi au dimanche, le dimanche on a fini de tourner le matin, puis on a fini de monter le clip le dimanche après-midi. 
En rencontrant cette équipe, il y a tout de suite eu une alchimie, c’est aussi pour ça que le clip est aussi bien. Ils ont tout de suite cerné le double sens de la chanson, l’esthétisme que l’on aime et qui correspondait à leur univers. 
Amélie : On a participé à la finale française que nous avons remportée en mai 2012. Ce qui nous a permis de participer à la finale internationale à Hollywood, en mars 2013.
Mathieu : On était en compétition avec beaucoup d’autres pays mais on a remporté cette finale.
Quelle a été votre méthode de travail pour l’album qui vient de sortir ?
Mathieu : On a écrit et composé toutes les chansons tous les deux. On s’est entouré d’une dizaine de musiciens pour jouer de tous les instruments dont on ne sait pas jouer ! Je joue de la guitare, du clavier, je fais la programmation, les sons électronniques. On a travaillé avec des musiciens de studio comme Julien Tekeyan, le batteur de Khaled qui joue aussi avec Féfé, Jeff Tekeyan, qui a été le bassiste d'Asa, Nicolas Matthuriau, l'acolyte de Vincent Delerm, Stéphane Montigny, le tromboniste d'Olivia Ruiz et de M.
J’écris les arrangements et ensuite avec les musiciens on les adapte. Il n’y a rien de figé mais en même temps on ne laisse pas de place à de l’improvisation. Par exemple, pour le batteur je lui écrivais la grosse caisse et la caisse claire et pour le reste il se débrouillait. J’essaye d’apporter des bases aux musiciens mais comme ce sont de grands musiciens, j’avais aussi envie de leur laisser une certaine liberté. D’ailleurs, la plupart des musiciens nous ont accompagné sur scène, au Divan du monde. 
Comment avez-vous rencontré la chanteuse allemande Tokunbo du groupe Tok, Tok, Tok  et fait un duo avec elle ?
Mathieu : J’adorais ce groupe et on avait un ami en commun avec la chanteuse. On lui a fait passé notre album, elle nous a envoyé un e-mail nous disant qu’elle allait suivre notre activité. On lui a proposé de venir chanter sur un de nos morceaux et elle a tout de suit accepté. Les gens autour de nous nous disent que ce titre, In Between, est un des meilleurs titres de l’album.
Que réservent vos prochains concerts ?
Mathieu : On est en train de changer nos prestations scéniques. On était trop sur scène, en effet, à 5 la programmation est difficile. Nous allons donc désormais être 4 avec plus de musiciens multi-instrumentistes. On réduit les effectifs à cause de la crise. Deux dates parisiennes seront programmées en janvier 2015.
Vous vivez votre présence sur Facebook comme un plaisir ou une obligation ?
Amélie : C’est une obligation qui a une certaine utilité malgré tout !
Mathieu : Pour un groupe émergent aujourd’hui, c’est obligatoire d’être sur Facebook à moins de faire un style de musique très particulier. Actuellement nous ne sommes pas de grands fans de Twitter mais dans deux semaines j’aurai peut-être changé d’avis.
J’aime bien l’interface de Soundcloud. Il y a beaucoup de groupes que j’aime, notamment de la scène électronique, très actifs sur ce site. Il y a beaucoup de remixes, j’adore le concept de pouvoir commenter un morceau à un instant précis. C’est pour les gens qui aiment le son, le graphisme.

Facades en ligne

samedi 8 novembre 2014

Absent depuis 9 ans en France, Robbie Williams fait un retour triomphal


1 minute... C'est le temps qu'il a fallu à Robbie Williams pour remplir le Zénith de Paris, le 30 mars 2015. Absent depuis 9 ans des salles françaises, on aurait pu croire que la star britannique boudait la France depuis son dernier concert au Parc des Princes, le 17 juin 2006, lors de sa tournée "Close Encounters". Il prouve le contraire en ajoutant 2 nouvelles dates parisiennes à sa tournée (31 mars et 1er avril 2015).

Cette tournée intitulée "Let Me Entertain You Tour" laisse présager que le chanteur interprétera les meilleurs titres de sa carrière sur scène. Robbie Williams l'a compris, le public français l'attend de pied ferme et ce, depuis de nombreuses années !


mardi 30 septembre 2014

FM Laeti passe la seconde avec l’album For the Music


Après un premier album soul, folk et acoustique, le trio FM LAETI revient sous les feux des projecteurs en octobre 2014, avec la sortie de leur second album For the Music, plus pop et orchestral. Ces chansons retracent les différentes étapes d’une histoire d’amour avec ses attentes, ses joies, ses orages et l’envie de redémarrer ce cercle infernal ! Le riche vécu de la chanteuse du groupe, Laetitia Bourgeois - dont le père était le premier batteur du groupe Kassav' et la mère a participé à la création d’une école de musique à Pointe-à-Pître - sera à coup sûr source d’inspiration de nombreuses futures chansons.


Comment as-tu fait tes premiers pas dans la musique ?
Mon père est batteur, ma mère mélomane et mon beau père pianiste classique. Mes sœurs et moi avons grandi entourées par la musique, de musiciens et d’instruments. Plus jeune, j’ai essayé plusieurs instruments avant de trouver le mien. 
J’aimais chanter, j’ai donc rejoint une chorale de musique de chambre dans un conservatoire local, dans laquelle je suis restée 6 ans ; de 12 à 18 ans. Nous chantions des choses très variés : Stabat Mater de Pergolesi en passant par des chants traditionnels ou des compositions plus modernes. C’est là que j’ai appris à chanter.
J’ai aussi fait partie du groupe de Jazz vocal de mon lycée pendant 2 ans. Le Jazz vocal se concentre sur les standards de Jazz chantés en accapella ou accompagnés d’instruments. On y apprend aussi le Scat. Le Scat c’est des onomatopées qui peuvent remplacer les paroles dans l’improvisation. Ella Fitzgerald et Louis Armstrong en sont les maîtres.
J’ai retrouvé le jazz à Paris.  La musique me manquait et j’ai rencontré des musiciens avec lesquels j’ai monté différentes formations.  

En 2002, tu te rends à Paris et exerces notamment le métier de comédienne. Qu'est-ce qui t'a poussée à revenir à la chanson ?
J’ai aimé faire du théâtre à l’université et ça m'a beaucoup appris, mais je n’ai pas continué une fois installée à Paris. J’ai travaillé dans la mode comme costumière. Très rapidement quelque chose m'a manqué et je me suis remise à la musique tout en travaillant le tissu en parallèle. La musique a tranquillement pris de plus en plus de place. Maintenant c’est ma vie à temps plein.


Que veut dire FM Laeti et qui se cache derrière ce nom ?
Je me présente ainsi : FM LAETI, chanteuse à bord d’un bateau de pirates ! FM LAETI, c’est Laetitia et François-Marie à la composition, Pierre-Marie à la production et une belle bande de musiciens pour nous accompagner.  

Ton parcours est rythmé par les voyages, tu es née en Guadeloupe, tu as vécu au Canada et aux Etats-Unis et aujourd'hui en France. Ces voyages sont-ils nécessaires pour puiser ta source d'inspiration ?
J’imagine que oui, car mon inspiration vient de ce qui m’entoure, ce que je vis, ce que j’observe. Notre musique est pop et soul, voyage et boit les influences. Voyager rafraîchit et donne des idées. 

Que raconte le deuxième album For the Music et dans quel contexte a-t-il été créé ? 
On s’est retrouvé François-Marie, Pierre-Marie et moi à plusieurs reprises, fin 2012 et début 2013, en Provence, pour des sessions d’improvisations. Des heures de travail ont été sauvegardées sur un petit magnéto. De retour à Paris, nous avons écouté et retravaillé ce qui nous plaisait et commencé à réfléchir aux arrangements.

Certains rythmes sont-il un clin d'oeil à ta Guadeloupe natale ? 
Il y a un carnaval sous-jacent dans "The Cove". Je le voulais comme ça, un peu subtil mais bien audible pour les oreilles averties. Marlon B., notre ingénieur son qui a co-réalisé l'album avec FM, a su trouver cet équilibre. 

                                                                                    Wanna Dance par FM Laeti

As-tu eu envie de t'éloigner de l'univers plus acoustique du premier album ?
Oui un peu. On avait envie d’accélérer le tempo et de danser. Nous avons joué avec beaucoup de styles et des instruments datant des années 1980, 1990 et 2000. Les synthés prennent une place importante dans ce disque. Mais nous restons attachés aux ballades, avec des clins d’oeil à la “old school”.

Tu mélanges parfois du créole avec de l'anglais dans tes chansons. Est-il plus difficile pour toi de chanter en français ? Pourquoi n'as-tu pas encore sortie de titre en français ?
Je chante et j’écris surtout en anglais car de 9 à 22 ans, j’ai grandi dans un environnement anglophone. Les idées et l’inspiration me viennent plus facilement en anglais. C’est comme ça. Pour ce qui est du créole, j’aime bien chanter dans cette langue et je trouve qu’elle se mêle bien à l’anglais. Je chanterais en Français quand le moment viendra, quand la mélodie ou la collaboration s’y prêtera.

Avec quel artiste rêverais-tu de collaborer sur un titre ?
Il y en a plein... Lauryn Hill, Devonte Hynes, Paul Simon, Jill Scott, Drake, Prince ou Chali 2Na…

FM Laeti en ligne

dimanche 31 août 2014

Taïni and Strongs, des Lyonnais tout droit sortis d’un bon Tarantino



Autoportrait d'Ambre - août 2014
« Bang ! », un nom particulièrement bien trouvé pour le premier album pop rock du groupe Taïni and Strongs composé de quatre musiciens et d’une chanteuse au timbre de voix facilement reconnaissable. Ces cinq lyonnais âgés de 23 à 37 ans ont réussi avec brio un album entrainant où ils mélangent : des titres qui pourraient tout droit être sortis d’un film de Tarantino et un côté street art acidulé porté par la pochette de l’album, signée par l’artiste peintre Jakè. Rencontre avec Ambre, chanteuse et instigatrice du groupe qui a soufflé cette année ses trois bougies.

© Jakè
Comment as-tu décidé de devenir chanteuse ?
Mes parents mélomanes, écoutaient beaucoup de musique à la maison : Michael Jackson, Steve Wonder, Deep Purple, les Beatles, Queen. Et je me souviens que j’assistais aux répétitions du Groupe de ma tante. Elle était fan de Bowie et m’a transmis sa passion pour la musique. Je suis entrée au Conservatoire municipal à l’âge de 4 ans. A 6 ans, j’ai décidé de faire du piano. A 12 ans, j’ai monté mon premier groupe et puis à l’âge de 20 ans, j’ai décidé d’en faire mon métier.
Comment as-tu rencontré les 4 garçons qui forment avec toi le groupe Taïni & Strongs ?
Je suis le lien entre tous les musiciens : Alwin (clavier) est mon meilleur ami, j’ai rencontré Mathias (guitare) au Conservatoire à Lyon, Damien (basse) est un ami d’un ami et Nicolas (batterie) est une connaissance de Damien.
Que signifie le nom du Groupe Taïni & Strongs ?
Il est toujours compliqué de trouver un nom de groupe, ça prend du temps. Taïni & Srongs est un jeu de mot car je ne suis pas très grande, on a donc voulu mettre en avant le fait que je suis une petite femme au milieu de quatre garçons. Ainsi « taïni » signifie petit en anglais (ndlr « tiny ») et capitaine en japonais. 
© Laurie Franck

Vous vous définissez comme un groupe de « power pop anglophone lyonnais », qu’est-ce que cela signifie ?
On trouve que c’est un peu réducteur d’avoir à définir notre musique. Du coup, derrière le concept « power pop » on veut montrer que notre projet pop est très rock’n’roll durant nos concerts notamment, avec des touches d’électro. On chante en Anglais d’où le terme « anglophone » tout en étant originaire de Lyon !
Après avoir sorti un EP en 2011, le groupe a produit en 2014 son premier album en anglais intitulé « BANG ! ». Que raconte cet album ?
C’est la photo d’un instant de vie. On le définit comme un concept album assez cinématographique, il y a beaucoup d’images et de références. C’est un pèle mêle au même titre que la pochette de l’album. Il s’agit du premier jet de notre histoire, un résumé d’un peu moins de 3 ans de vie de groupe. Pour cet album, j’avais vraiment envie de chanter en anglais, c’est ma culture musicale et cette langue sonne plus simplement que le Français pour moi.
© Laurie Franck

Aujourd’hui beaucoup d’artistes sortent également leur album sous la forme de vinyles, pourquoi ne pas l’avoir fait ?
J’aime bien ce côté vieille école et si nous avions eu assez d’argent nous aurions fait l’album sous la forme de vinyles. En tant que spectatrice, j’apprécie les CD en tant qu’objet et j’aime encore les acheter.
Le groupe est présent sur Facebook, avez-vous prévu d’ouvrir un compte Twitter ou Instagram ?
Pas dans l’immédiat. Le concept des réseaux sociaux est génial et complètement « affreux ». Facebook est un super outil qui nous permet de communiquer gratuitement sur des dates de concert, notre actualité, l’album. De façon ponctuelle, on peut partager des moments de vie du groupe mais notre vie privée reste personnelle. Il faut communiquer auprès du public mais dans la limite du raisonnable car notre vie quotidienne n’est pas très intéressante.
Le statut d’intermittent du spectacle est souvent remis en questions, est-ce un statut indispensable pour vivre votre vie d’artiste ?
Dans le groupe, 3 membres sur 5 sont intermittents. C’est un statut qui nous permet de survivre tout en nous laissant la possibilité de créer à côté.
En 2 ans, le groupe a fait près de 90 concerts. Comment vous préparez-vous avant vos concerts ?
Nous répétons beaucoup avant d’arriver sur scène, nous travaillons tous dur techniquement. Tous les membres du groupe sont d’ailleurs très exigeants avec eux-mêmes. Travailler autant nous permet d’être libéré sur scène. Cela nous permet de lâcher prise et laisser la magie opérer. Ainsi on évite le copier-coller de nos « lives ». Ce n’est jamais le même concert même si les chansons sont les mêmes. Il faut venir nous voir sur scène, ça vaut le coup !
Le deuxième album est-il déjà en cours de préparation ?
Certaines chansons sont déjà écrites et cet album sera dans la même lignée que le premier.
Tu rêverais de collaborer avec qui pour ce prochain album ?
Je ne serai pas contre que Jack White réalise cet album !
Dates de concerts
27 septembre 2014 : Towerfest à Violay
24 octobre 2014 : Le Silex à Auxerre w/Mademoiselle K
30 octobre 2014 : L'Antidote à Bordeaux
7 novembre 2014 : Music Bar au Havre
Taïni & Strongs en ligne

jeudi 31 juillet 2014

Ulrich Forman, une des multiples facettes de Polérik, une machine à écrire des tubes


Autoportrait août 2014
A 37 ans, Polérik Rouvière peut se targuer d’être le créateur de nombreuses musiques de publicités, de films et de produire de nombreux artistes tout comme ses propres albums. Ce passionné de musique qui travaille jours et nuits pour honorer des commandes de dernière minute a sacrifié son mariage au profit de sa passion. Surement trop pudique pour endosser toutes ses créations sous un même nom, Polérik multiplie les surnoms en fonction de ses projets et perd parfois le public : Ledge, Rose Marie, Ulrich Forman... Derrière ce dernier nom se cache le projet solo de Polérik dont le titre I'm in love est un bon indicateur des tubes que l’artiste est capable de signer. Un talent à suivre.
Dernier d’une fratrie de 4 enfants, Polérik Rouvière a grandi dans le sud de la France. Après le décès de son arrière grand-mère, la famille hérite de son piano à queue et le garçon réussit à convaincre ses parents de l’installer dans sa chambre. Cette chambre d’enfant devient alors un lieu de passage où les sœurs du futur artiste reçoivent des cours de piano. A défaut de suivre lui aussi des cours de musique, Polérik retranscrit sur le piano les chansons qu’il écoute à la radio. Et très vite, il teste de nouveaux instruments. Il fait alors ses premières notes de guitare avec la basse laissée chez lui par un ami de sa sœur. Epris par cet instrument, Ulrich s’achète une guitare vers l’âge de 10 ans et commence à entreposer des instruments dans sa chambre. « J’ai toujours été inspiré par tous les instruments, mais cela peut aussi devenir un problème car je joue de tout mais n’excelle dans rien », confie l’artiste.
En seconde, l’artiste fonde son « premier groupe important, Jabbaziwa, on répétait 7 jours sur 7, de 19h à minuit ». Le quatuor de jazz se fait remarquer puisqu’il remporte le prix jeunes talents au festival de jazz de la Défense.
©N.Garnier
Du trio Ledge à sa collaboration avec Yann Tiersen
Au moment de faire des études supérieures, Polérik avoue à ses parents qu’il souhaite faire de la musique. Son père sceptique, lui conseille de suivre une voie où il est sûr de pouvoir trouver un débouché. Il s’orientera alors vers des études d’ingénieur du son. Pendant un an, il touchera du doigt l’American dream en suivant des cours d’harmonie à Los Angeles. De retour en France, il travaille dans un studio de mastering où il prolonge ses heures de travail pour mixer des morceaux d’artistes. Polérik est alors frustré de ne pas pouvoir émettre son point de vue sur certains titres qui pourraient selon lui être bonifiés. En 1999, il monte ainsi son groupe, un trio appelé Ledge. Après 15 jours de diffusion à la radio, le morceau électro Together attire l’attention du label Barclay qui propose un contrat au Groupe. Ledge refuse la proposition pourtant alléchante afin de monter son propre label. Polérik réalise alors de nombreux albums et travaille avec Alain Souchon, Dionysos et même Yann Tiersen.
Les autres membres de Ledge se lancent dans d’autres projets et Polerik se retrouve alors seul aux commandes d’un label électro. Comme à son habitude, l’artiste touche à tout ne veut pas se cantonner à un seul style de musique et crée alors un nouvel label Au Revoir Ma Belle, lâche son travail d’ingénieur du son et produit des artistes en fonction de ses coups de cœur. « La condition pour signer dans mon label est de me laisser réaliser l’album. J’ai ainsi produit les albums de Marie Tirmont, Cédric Oheix »  connu pour son passage à la nouvelle star.
En parallèle, l’artiste réalise une trentaine de chartes sonores pour des marques de cosmétique, de parfum comme Dior, Cacharel, Chanel. « Cela m’a permis de gagner de l’argent et d’investir sur mon label » résume l’artiste. Polérik réalise aussi des musiques de long métrage dont une a même été nominée au festival de Dubaï dans la catégorie musique de chambre. Aucun style musical ne l’arrête, l’artiste touche à tous les genres. Et c’est d’ailleurs cet éclectisme qu’il aime : « Je suis fan d’artistes comme Gonzales, malgré son style électro pop, il serait capable de faire un album de hip-hop ».

                                              I'm in Love - Ulrich Forman
Le label Barclay à la recherche de l’auteur du titre « I'm in love »
Puis Polérik décide de prendre un tournant en créant son album solo. Il sort ainsi un album sous le nom de Rose Marie avant de faire une rencontre déterminante avec Philippe Laugier du label Barclay. Alors qu’il se trouve dans son bureau pour lui faire écouter une maquette, le producteur reconnaît la chanson I’m in love, utilisée dans la publicité Attractive World. Philippe Augier avoue à Polérik que le label a cherché en vain à savoir qui se cache derrière ce titre. Un mois plus tard Polérik signe un contrat au sein du label Barclay et s’entiche d’un nouveau surnom romanesque, Ulrich Forman. « Ce nom juif allemand m’a tout de suite plu, je trouvais ça classe comme Steven Spielberg. Et puis cela compense aussi une certaine peur de se mettre en avant. Lorsque je compose pour des publicités, c’est moins difficile de voir inscrire son nom en bas du générique ». Le chanteur a donc besoin d’une carapace pour dévoiler au grand public des titres très personnels inspirés pour la plupart par une rupture, après 20 ans de vie commune avec son amour de jeunesse.
En janvier 2013, sort alors l’EP See My Love porté auprès du grand public par la chanson I'm in love. « Jusqu’ici j’avais travaillé dans l’ombre et en quelques semaines j’ai été propulsé dans le monde de la promotion sans être préparé psychologiquement ni même vocalement. En studio, je me permets parfois des tonalités pas jouables en public. Au fil des concerts, j’ai appris à maîtriser ma voix et je me suis formé sur le tas, à la vue de tous ». 



Chapter II, un tremplin vers l’album prévu en 2015
Quelque mois après la sortie de son 1er EP, Polérik prépare son 2ème EP toujours sous le pseudo de Ulrich Forman : « Après m’être prouvé que je pouvais exister en tant qu’artiste solo, je me suis alors demandé ce que je voulais montrer au public dans mon deuxième EP. J’ai réuni plusieurs titres sans volonté de cohérence entre eux et surtout sans me demander s’ils pouvaient fonctionner en radio. Sur cet EP, j’ai gardé ma liberté de producteur autonome ».
En octobre 2013, sort alors l’EP intitulé « Chapter II », ces 5 titres montrent une partie de la palette de couleurs de l’artiste. Le titre « Sigu’naol » est un clin d’œil à un séjour passé à travailler avec un groupe de Hip Hop à Oslo. Le titre de la chanson renvoie aux mots affichés dans le métro, « les seuls mots que je comprenais ». Et les cordes présentes dans ce titre constituent une chute des arrangements réalisés dans la ville. La vidéo I Got You (Under My Skin), elle, est un clin d’œil au titre Like a Rolling Stone réalisé par Michel Gondry pour les Rolling Stones. « Ce clip fait un parallèle entre notre vie réelle qui peut paraître assez calme, quand on fait nos courses par exemple et pourtant le chao qu’il peut y avoir dans nos têtes », souligne Polérik.
Et quand il est en dehors de scène ou de son studio, l’artiste ne s’arrête pas de travailler. Cet été, Polérik passe un mois aux Etats-Unis entre New-York, Nashville et Los Angeles pour un travail de co-écriture avec des artistes étrangers. « Ca me plait d’être une machine à écrire des titres » admet l’artiste. « Je travaille avec Philippe Dahan qui affirme que « 90% d’un morceau se crée en quelques heures mais que les 10% restants peuvent nécessiter plusieurs mois de réflexion ». J’ajouterai néanmoins que parfois, il faut savoir s’asseoir sur les 10% restants car on perd en fraicheur ». Polérik vient sans doute de nous délivrer les clés de la réussite de son prochain album prévu en 2015…



Ulrich Forman en ligne

dimanche 22 juin 2014

Reptile Youth amène sa fougue à Paris


Autoportrait par Mads le 17.05.14
Electro, pop, rock, le groupe danois Reptile Youth aime mélanger les genres et excelle à cet exercice dans son deuxième opus Rivers that run for a sea that is gone (mars 2014). Et pour cause, le duo composé de Mads Damsgaard Kristiansen (voix) et Esben Valloen (basse) a bien su s’entourer en collaborant avec des grands noms comme Brian Thorn (David Bowie, Arcade Fire) et Jens Benz (Iceage). Reptile Youth pourrait bien devenir le symbole de toute une génération Y qui, même si elle est entrée dans l’âge adulte ne s’interdit pas des écarts pour se rappeler la fougue de sa jeunesse.  Avis aux amateurs, le groupe aux concerts réputés déjantés exporte ses arrangements accrocheurs jusqu’à Paris et sera ainsi en concert gratuit au Nuba, le 28 juin. Rencontre avec Mads, le chanteur du groupe qui revient sur sa carrière.
1. Comment as-tu fait tes débuts dans la musique ?
Vers l’âge de 8 ans, en faisant la vaisselle chez mes parents ! Pendant que je lavais les plats, mon père qui adorait chanter me faisait écouter des vieux disques de Neil Young, John Lenon, Pink Floyd et même Nirvana. C’est comme ça que je me suis mis à chanter. Puis, j’ai monté mon premier groupe lorsque j’étais en sixième et j’ai enregistré mon 1er album vers l’âge de 13 ans.
2. Comment as-tu rencontré Esben Valloen, le bassiste de ton groupe Reptile Youth ?
Vers l’âge de 20 ans, je suis allé à une soirée dans un squat et Esben faisait une performance électronique très bizarre. Il paraissait complètement hors de contrôle. Un an plus tard, on s’est retrouvé dans la même école d’art entrepreneurial. On était chacun membre d’un groupe de musique différent mais on a eu envie de faire quelque chose ensemble on a donc créé notre groupe « Reptile & Retard », en 2009.
Au début, on faisait exclusivement de la musique électro avec des ordinateurs et des synthétiseurs. Et puis, on a voulu que notre musique s’apaise, corresponde davantage à l’image qu’on se faisait d’un groupe. On a alors changé de nom qui est devenu « Reptile Youth ».  Ce nom renvoie au fait d’être jeune, de manquer d’expérience, de ne pas savoir ce que le monde nous réserve.
©Peter Kaaden

3. Que raconte le dernier album du groupe, Rivers that run for a sea that is gone ?
Il parle du fossé entre la jeunesse et le monde des adultes. Quand nos parents avaient 17 ans, en un an environ ils entraient dans l’âge adulte. Alors qu’aujourd’hui pendant une vingtaine d’années nous sommes à la fois enfant et adulte. C’est une phase bizarre pendant laquelle tu dois faire attention à ton argent, contrôler ta vie mais en même temps tu as envie de te laisser aller, de t’amuser et d’être encore un enfant et de tout envoyer balader. On s’est donc inspiré de nos propres vies pour créer cet album.
©Peter Kaaden
4. Pour cet album, on a l’impression qu’Esben et toi avez eu envie de rassembler de nombreux artistes issus de milieux différents, était-ce volontaire ?
On est habitué à cette façon de travailler car pour notre précédent album, on avait déjà collaboré avec 11 réalisateurs internationaux qui avaient réalisé chacun un vidéo clip de nos chansons.
Pour cet album, Esben et moi on a écrit les chansons de l’album avec Soren Christensen, un ami à nous. Esben et moi on est très différent et Soren constitue un bon mélange de nos deux personnalités. Pour l’enregistrement on a invité trois amis membres du groupe Broke qui ont déjà joué avec nous sur scène : Mads Bergland à la guitare, Simon Littaur au synthétiseur, Rasmus à la batterie.
L’objectif était de créer un album électro « old school » en travaillant avec du vieux matériel et des machines très modernes. On a d’ailleurs eu beaucoup de problèmes techniques à cause de ça.
On a aussi travaillé avec le photographe sud africain Roger Ballen. Esben et moi étions fans de son travail, c’est une légende. Il a fait beaucoup de documentaires sur son pays. La plupart du temps ses photos sont très noires, mystérieuses mais aussi enfantines et remplies d’humour et d’optimisme. On a pensé que cette atmosphère reflète bien notre album.

5. Quelle a été ta source d’inspiration pour écrire le premier single de l’album, JJ ?
JJ est un fan du groupe qui fume de l’héroïne depuis une vingtaine d’années. Il s’appelle Jens Jørgen mais tout le monde l’appelle JJ. Il a commencé à m’écrire des e-mails que j’adorais car ils étaient enfantins, il écrivait ce qui lui traversait l’esprit, sans trop réfléchir. On s’est ainsi mis à discuter par e-mails. Il m’expliquait qu’il essayait d’arrêter de se droguer. Je lui ai alors dit que s’il y arrivait, je lui écrirais une chanson. Au final, j’ai composé 5 différentes versions de cette chanson car je lui devais une bonne chanson.

6. Le groupe est présent sur de nombreux réseaux sociaux (Facebook, Twitter, Instagram), tu fais partie de la génération ultra connectée ?
C’est super d’avoir des retours sur notre travail, d’avoir un moyen de communiquer avec nos fans grâce aux réseaux sociaux.  Néanmoins, j’ai une relation ambivalente avec Internet car j’aime les possibilités que ça me procure mais je suis conscient que ça peut devenir une drogue. Si je suis trop connecté, ça peut me rendre triste. Je ne saurai pas expliquer pourquoi mais il est évident que je suis juste plus à l’aise dans le monde réel. Une chose est certaine, ce groupe ne serait pas ce qu’il est aujourd’hui sans Internet.

©Rasmus Weng Karlsen

7. Le 28 juin, Reptile Youth se produira au Nuba à Paris. Faut-il adapter ses concerts en fonction de la culture du pays dans laquelle on se produit ?
Tout à fait, en France et en Espagne le public est très énergique, en Angleterre, il y a un peu plus de retenu. J’ai hâte de voir comment les Français vont interagir avec nous le 28 juin, on s’est déjà produit 2 fois en France mais c’était pour faire des premières parties et les attentes du public ne sont pas les mêmes.

En ce moment Mads écoute
 Reptile Youth en concert
Samedi 28 juin - Nuba à Paris
Samedi 20 septembre -  Name Festival à Lille
Lundi 22 septembre - La Flèche d'or à Paris

Reptile Youth en ligne
©Rasmus Weng Karlsen