Autoportrait de Red Eye le 12.12.12 au café Delaville (Paris) |
Découvert pour la première fois à l'occasion de la promotion de son EP Be the one (2011), Guillaume Fresneau alias Red Eye continue à faire ses gammes puisqu'il sort le 21 janvier 2013 son deuxième album End of the season. Rencontre avec ce chanteur folk parti sur les routes américaines pour retrouver la source de son inspiration.
Nous nous sommes quittés en juillet 2011 pour le promotion de l'EP Be the one, qu'as-tu fait depuis cette période ?
Jean-Charles Versari (ndlr: producteur de l'EP Be the one) et moi avons travaillé immédiatement sur cet album. Ainsi, la trame et la base sont les mêmes que l'EP mais nous avons élargi les sonorités avec par exemple, la présence de davantage de cuivres. Le choix des chansons est également meilleur tout comme le mixage.
Le titre de cet album End of the season est plutôt négatif, serais-tu quelqu'un de mélancolique ?
Ce titre marque un passage, il s'agit certes de la fin de quelque chose mais également le début d'une autre étape. J'évoque ici le basculement brutal des saisons. Pour moi, cela évoque la tristesse car c'est la fin d'un chapitre mais surtout l'excitation de découvrir quelque chose de nouveau. Ce moment de transition m'intéresse.
Crédit photo: Caroline Ruffault |
Tu es retourné au Texas où tu as vécu enfant pour faire ce disque. Les Etats-Unis sont-ils pour toi un passage obligé lors de la préparation d'un album ?
J'ai retrouvé des sensations connues étant enfant mais les lieux ont beaucoup changé, les paysages notamment. L'album parle des souvenirs que j'ai des Etats-Unis mais aussi de la vision que je porte sur ma vie.
Lorsqu'End of the season a été terminé, j'ai fait une tournée américaine, nous sommes partis de Caroline du Nord pour terminer au Texas, nous avons traversé six états dont le Tennessee, le Mississippi, la Virginie et les clichés sur les habitants ne sont pas complètement faux notamment ceux sur les gros pick-up !
Lorsque j'ai joué mes morceaux là-bas, je n'étais pas trop perçu comme le petit français, au contraire je me fondais dans la masse. L'essentiel pour les Américains est d'être honnête, sincère. En France, on intellectualise plus les choses.
Comment as-tu rencontré Neil Strauch celui qui a mixé ton album à Chicago et qui a travaillé entre autres pour Bonnie 'Prince' Billie, Ezra Furman ou Gomez ?
Au culot, je lui ai envoyé un e-mail et il m'a répondu !
J'apprécie beaucoup Neil Strauch, nous avons la même philosophie, les mêmes envies, les mêmes goûts musicaux, ainsi nous avons travaillé rapidement !
Il avait un avis sur tout et il favorisait toujours le dialogue.
Est-il difficile de travailler avec quelqu'un que l'on admire ?
Non, on travaillait autour d'un même centre de gravité. J'étais juste content de participer à la création de cet album et lui aussi, je pense.
Es-tu encore une fois à l'origine du graphisme de ta pochette d'album ?
Pour la première fois, non, je ne suis pas le créateur de cette pochette !
J'ai montré à un copain suédois, Max Nilsson, ce que j'avais fait et au final il m'a présenté son projet avec une vision très juste. J'ai tout de suite aimé.
Tu ne montres pas ton visage par pudeur ?
Avec ce style de musique, on montre l'idée portée par la musique avant les gens qui la font. Cela pousse à écouter la musique avant d'être orienté par les artistes qui la créent.
Ce concept reste plus porteur pour l'imaginaire grâce au côté abstrait.
Mais effectivement, cela m'arrange, je ne suis pas forcément fan de voir ma tête en gros plan sur un album !
Ton groupe Dahlia est-il en pause ?
Effectivement, Armel Talarmain et moi n'habitons plus dans la même ville, nous ne prenons pas forcément le temps de refaire de la musique ensemble. Une question subsiste, allons-nous de nouveau collaborer ?
Seul, on commande tout mais il n'y a pas de contrebalance, c'est le rôle que jouait Armel, nous avions deux regards qui se complétaient. Avec Red Eye, je tâtonne davantage, je reste seul avec mes doutes.
D'où vient ce nom Red Eye ?
C'est un nom graphique. Il vient des vols de nuit qui s'appellent Red-eye flights aux Etats-Unis. Dans ces vols, on a du mal à dormir, on est comateux et l'esprit vagabonde. Cet état correspond à l'ambiance de la musique que je voulais faire.
Que puis-je te souhaiter pour 2013 ?
C'est toujours agréable si mon disque est écouté cela prouverait que je n'ai pas fait cela pour rien. C'est un tel investissement, une telle énergie engagée que cela serait frustrant que l'album reste dans un placard. Mais je n'ai aucune maîtrise sur les ventes !
Quelle est ta résolution pour 2013 ?
Dormir plus pour ne pas avoir les yeux rouges !
Red Eye en concert
3 février: Show-case à La fabrique des ballades sonores (avenue de Trudenne - Paris 9ème)
7 février à 19h30: Show-case gratuit au Pop Market (50 rue Bichat - Paris 10ème)
7 février à 19h30: Show-case gratuit au Pop Market (50 rue Bichat - Paris 10ème)
13 février: Oan's à Rennes
20 février: Concert au Divan du Monde pour la sortie de l'album
Red Eye en ligne